L’introduction d’un âge pivot à 64 ans est inadmissible. C’est en réalité un recul de l’âge légal maquillé. Cet âge pivot, c’est la promesse d’être actif plus longtemps, pour gagner moins.
La contre-réforme du gouvernement qui rassemble désormais contre elle l’ensemble des syndicats va toucher toutes les générations :
Lors de la séance des questions au Gouvernement du mardi 10 décembre, la présidente de notre groupe Socialistes est apparentés, Valérie Rabault, a interrogé le Premier Ministre sur ce point. Aujourd’hui, un professeur qui a travaillé 41 ans et qui a eu une carrière normale sans toutefois être hors classe à la fin de sa carrière, a une pension de 2350 € par mois.
Cette pension est calibrée sur la base du salaire des 6 derniers mois de carrière. La réforme du Gouvernement propose de faire reposer cette calibration sur la carrière entière. En procédant ainsi, le professeur aurait une pension de 2070€, soit une perte de pouvoir d’achat de 338€ par mois. Dans le cas d’un professeur passé hors classe dans sa carrière, la perte serait de 734€ par mois.
Pour éviter cette perte massive de pouvoir d’achat, il faut revaloriser les salaires des enseignants en moyenne de 25%, soit un effort financier de 12 milliards d’euros. Dans son intervention, le Premier Ministre n’a pris aucun engagement concret en ce sens.
Ma question :
Monsieur le Haut-Commissaire aux retraites,
Le 3 octobre à Rodez, à l’occasion d’un débat sur les retraites, le président de la République a expliqué « ne pas adorer le terme de pénibilité parce que cela donne le sentiment que le travail serait pénible… ».
Quel déni alors que la pénibilité au travail est une réalité quotidienne pour des millions de salariés.
Cette inégalité sociale majeure se traduit très concrètement : les salariés exposés à des conditions de travail pénibles bénéficient de leur retraite moins longtemps que les autres et dans un état de santé plus dégradé. Selon l’INSEE, l’écart d’espérance de vie entre les 5% les plus riches et les 5% les plus pauvres est de 13 ans.
Dès l’été 2017, une des premières décisions prises par votre gouvernement a été de remettre en cause le compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P) que nous avions voté dans la loi de 2014 sur les retraites.
1er recul : quatre critères sur dix ont été sortis du compte pénibilité : la manutention de charges lourdes, les postures pénibles, les vibrations mécaniques et l’exposition aux risques chimiques, à l’origine de nombreux cancers d’origine professionnels.
Second recul : la prévention pourtant indispensable a été sorti du C3P qui est devenu le C2P ! Les entreprises n’assument plus aujourd’hui par des cotisations spécifiques le financement du compte pénibilité confié à la branche Accident du Travail-Maladie Professionnelle de l’assurance-maladie.
Alors Monsieur le Haut-commissaire,
Allez-vous réintroduire dans le C2P les quatre critères qui constituent le socle de la pénibilité au travail, voire privilégier une approche métiers ?
Allez-vous assouplir les seuils des critères de pénibilité aujourd’hui trop restrictifs avec pour conséquence un nombre de bénéficiaires très limité, seulement 2000 salariés en 2018 ?
Allez-vous instaurer un bonus-malus via une cotisation pénibilité employeur calculée en fonction des efforts de prévention des entreprises ?
La réponse de Jean-Paul Delevoye:
Monsieur Juanico,
Nous avons terminé hier les consultations avec les organisations syndicales et nous avons en même temps rendu les résultats de la consultation citoyenne : il y a de grandes convergences pour passer des 42 systèmes à un régime de retraite universel, une grande attente de plus de solidarité, un grand soutien pour relever le minimum contributif. Il y a un certain nombre d’avancées, et il appartiendra au Premier Ministre d’en tracer les perspectives. A partir du moment où nous mettons en place un régime universel, il doit y avoir des règles identiques entre secteur public et privé. Dans le secteur public, nous allons modifier la règle de pension d’invalidité, qui fait qu’aujourd’hui, quand on constate une invalidité, on met une retraite immédiate. Nous souhaitons que, comme dans le privé, la personne puisse aller jusqu’à l’âge de la retraite avec dispositif de pension d’invalidité que nous allons discuter avec les organisations syndicales. Et nous allons intégrer les dispositifs de pénibilité en contrepartie de ma disparition des catégories dites actives. Et ceci donnera l’occasion d’un dialogue social approfondi pour réfléchir aux convergences entre les critères du secteur privé et public. Je pense notamment au travail de nuit à l’hôpital.
Ma réplique :
Monsieur le Ministre, vous êtes élu tout comme moi d’un bassin minier. Il existe un régime spécial de retraite pour les Mineurs : 1400 cotisants, 240000 bénéficiaires et donc un coût d’un milliard d’euros pour l’Etat. C’est un droit à la réparation. Vous n’évoquez jamais le sort de ce régime spécial, comptez-vous le supprimer comme les autres ?
La réponse de Jean-Paul Delevoye :
Le Premier Ministre a dit tout à l’heure toutes les Règles de compensation démographique. Il appartient, dans un Régime universel, à l’ensemble de la nation de prendre en charge les deficits démographiques qui permettront de garantir à chacun les pensions qu’il mérite
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Bravo Monsieur Juanico !
Vos questions sont toujours pertinentes. Elles méritent le respect.
Malheureusement, on constate que vos interlocuteurs bottent en touche quand celles-ci les dérangent… On perçoit le mépris dans leurs réponses évasives et insatisfaisantes…
Bon courage pour résister !
Il est vraiment temps que la gauche se rassemble, il y a urgence !
Annie Delorme
Une seule réponse :
NON au nouveau système de retraite qui pénaliserait tous les travailleurs, femmes et hommes.
Voir François Fillon -retraite sur You-Tube et vous saurez tout du système de retraite par points.