Mardi 19 mars étaient organisées partout sur le territoire, pour la première fois de façon officielle, les cérémonies de commémoration du 19 mars 1962 à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Cette revendication de longue date que j’ai ardemment défendue (lire et lire) est une juste reconnaissance à laquelle les Anciens Combattants avaient droit.
Après avoir pris part à la cérémonie départementale place Fourneyron, à Saint-Etienne, qui a connu une affluence exceptionnelle, ainsi qu’à la cérémonies à Roche-la-Molière, j’ai fait le choix de me rendre à Paris pour assister à la cérémonie nationale d’hommage qui était organisée au Mémorial du Quai Branly.
Retrouvez le message de Kader Arif, Ministre Délégué auprès du Ministre de la Défense, chargé des Anciens Combattants :
« En cette journée nationale de commémoration, la Nation rend hommage à tous les « morts pour la France » pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de Tunisie.
Le retour sur cette mémoire douloureuse, du fait de la commémoration cette année du 50ème anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, donne à cette célébration un relief particulier.
Les drames personnels vécus par les acteurs multiples de ce conflit, propulsés dans une guerre d’une violence extrême par son impact sur les chairs comme sur les mémoires, sont rappelés avec une actualité qui interroge et interpelle.
Cinquante ans, c’était jadis la durée de deux générations. Combien de temps faudra-t-il encore pour cette période commune à l’histoire du peuple français et du peuple algérien soit regardée avec lucidité, franchise, sans repentance et dans un réel souci d’apaisement ?
La guerre d’Algérie a profondément et durablement divisé les opinions publiques, déchiré les familles. Tous, soldats de métier ou du contingent, harkis, « pieds-noirs », ont conservé de ce terrible conflit non seulement une peine et une douleur réelles, mais aussi un goût d’amertume, nourri par l’incompréhension.
Certains ont voulu tourner la page, d’autres se sont ancrés dans leurs souvenirs, beaucoup enfin n’ont jamais pu trouver les mots pour exprimer l’indicible. Si les cicatrices incrustées dans les chairs se soignent avec le temps, les blessures qui traversent les mémoires sont plus longues à guérir.
Tous ces hommes et toutes ces femmes, tous ces civils et ces militaires qui, pour fait de guerre et parce qu’ils avaient foi en France, ont perdu la vie sur la terre algérienne ou en métropole, méritent le respect et l’hommage que la Nation leur rend.
Les tragédies personnelles sont multiples, les mémoires sont plurielles. Elles doivent être respectées. Mais il faut savoir dépasser les histoires particulières, aussi douloureuses soient-elles, pour comprendre la réalité complexe de la guerre d’Algérie.
Car nous avons un devoir urgent, c’est celui de progresser sur la même voie de réconciliation. Nous le devons à tous les morts causés par cette tragédie, à leurs familles, mais aussi aux jeunes d’aujourd’hui et aux générations futures qui souhaitent une relation franco-algérienne enfin apaisée.
Telle est la volonté qui doit animer les acteurs des deux rives de la Méditerranée, dans le respect mutuel et la volonté commune de progresser vers l’avenir, quel qu’ait été le passé. »
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