A l’initiative du professeur François Carré et avec le soutien de la Fondation Matmut, de la Fédération Française de Cardiologie, du Ministère des Sports, des Jeux Olympiques et Paralympiques et de Paris 2024, le collectif « Pour une France en forme » dont je suis membre a mené une étude inédite intitulée « Inverser les courbes »
Cette étude menée de septembre à novembre 2022 auprès de 9218 collégiens français de 10 à 12 ans en classe de 6e dans quatre académies (Rennes, Amiens, Grenoble et Clermont-Ferrand) avec le concours de 350 professeurs d’EPS a permis d’évaluer le niveau de capacité physique initiale (respiratoire, cardiovasculaire et musculaire squelettique) des collégiens.
L’originalité de l’étude est de ne pas se contenter de mesurer à l’aide de tests mais aussi de préciser l’efficacité d’un programme d’activité physique individuellement adaptée, de courte durée -2 séances par semaine pendant 6 semaines à raison de 15mn d’activité physique effective- sur le niveau de capacité physique de ces collégiens.
La capacité cardiorespiratoire des collégiens a été évaluée à l’aide de tests navette de course à pied sur 20 mètres avec une cadence augmentant progressivement mesurant la vitesse maximale aérobie (VMA).
Le test a du être adapté pour débuter à 6 au lieu de 8 km/h. La vitesse maximale soutenable 4 à 5 minutes par les collégiens est de 10,2 km/h contre près de 11 km/h en 1987 soit une baisse de 1km/h pour les garçons et de 0,6 km/h pour les filles en 35 ans, confirmant un baisse de la capacité physique de nos collégiens préoccupante.
C’est la mauvaise nouvelle… qui était attendue, à fortiori après la crise sanitaire Covid.
Trois enfants sur cinq qui entrent en 6e ne savent pas enchainer quatre sauts à cloche-pied…
La bonne nouvelle, c’est qu’un programme d’activité physique et sportive personnalisé sous la forme d’un entrainement de course à pied de type fractionné avec deux séances de 15 minutes dans le cadre des cours d’EPS classiques du programme de 6e permet des progrès spectaculaires.
Après avoir scindé en deux groupes près de 6320 élèves, les collégiens ayant bénéficié d’un entraînement spécifique ont amélioré leur performance de 4,6%, passant de 10,2 km/h à 10,6 km/h.
L’autre groupe, qui n’a suivi que les deux heures standard d’EPS par semaine, a lui aussi progressé mais de manière moins nette, passant à 10,4 km/h. L’étude permet de constater une amélioration de + 235% par rapport à la VMA initiale (+256% pour les filles et +226% pour les garçons).
La conclusion s’impose aux pouvoirs publics : cette étude démontre qu’on peut « inverser les courbes » de sédentarité et de surpoids à condition de généraliser ce programme à tous les collèges de France en 6e et en 3ème.
Pour cela, l’idéal serait d’augmenter le volume horaire d’EPS au collège (4 heures pour tous de la 6e à la 3e) et d’y intégrer dans les cours classiques les tests cardiorespiratoire et musculaire ainsi que le programme d’activité physique personnalisé qui vient de prouver son efficacité au service de la santé des plus jeunes générations que nous n’avons pas le droit de sacrifier.
L’espoir est là.
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