J’étais présent à Strasbourg ce lundi 10 octobre pour participer aux 5èmes Assises du Sport Santé sur Ordonnance.
Une journée de mobilisation avec plus 700 acteurs nationaux et européens pour échanger sur les bonnes pratiques promouvoir la prescription d’activités physiques adaptées partout sur les territoires et lutter contre la sédentarité.
L’occasion pour Strasbourg de fêter dignement les 10 ans du sport sur ordonnance en organisant un défi challenge marche dans la ville : résultat : 35 millions de pas pour les différentes équipes engagées et 25000 kilomètres parcourus !
?? Voici mon intervention dans le cadre de l’atelier intitulé « Crise sanitaire, sédentarité, le sport-santé : un outil de prévention »
Il faut rappeler que la sédentarité et l’inactivité physique tuent.
Selon de récentes estimations d’épidémiologistes américains et canadiens publiées dans le British Medical Journal of Sports Medicine, l’inactivité physique serait responsable de 7,2 % des morts prématurées toutes causes confondues chaque année, soit plus de 4 millions de décès évitables.
En France, 51 000 décès sont liés à une sédentarité quotidienne trop importante
« La mort marche à 3 km/h » est le nom d’une étude australienne publié le 15 décembre 2011, dans le British Médical Journal. Les chercheurs ont évalué la vitesse de marche de 1600 personnes de plus de 70 ans et les ont suivies pendant cinq ans.
Au bout de cette période, 266 personnes étaient décédées. Leur vitesse de marche moyenne était inférieure à 2,950 km/heure alors que les survivants marchaient à plus de 4,9 km/heure. Les chercheurs australiens en concluent que la mort marche à 2,950 km/h.
Cette étude datant de près de 11 ans, on ignore si la mort marche toujours à la même vitesse en 2022
Les indicateurs liés à la sédentarité sont alarmants mais datés et se sont aggravés avec la crise sanitaire
Le temps passé couché ou assis, notamment devant les écrans de loisirs gangrène nos modes de vie et plus particulièrement celle des plus jeunes générations, il est estimé par l’ONAPS à 55 % de la journée à l’école primaire et à 75 % pour des adolescents 14-15 ans,
A partir de 7 heures par jour de sédentarité, soit 40% des adultes : les risques sont avérés pour la santé : mortalité générale, maladies chroniques, cardiovasculaires dépression, effets sur la qualité du sommeil, troubles de l’alimentation.
L’ANSES nous alerte en 2020 sur le fait qu’en 2015-2016, soit bien avant la crise sanitaire, 50% des 11-17 ans avaient un risque sanitaire très élevé du fait de la sédentarité avec plus de 4h30 devant les écrans et moins de 20mn d’activité physique par jour.
2/3 des 11-17 ans sont en risque sanitaire préoccupant avec plus de deux heures d’écrans et moins de 60 mn d’activité physique. Il est très rare qu’une évaluation des risques montre que les 2/3 d’une population étudiée présentent un dépassement de plusieurs seuils sanitaires.
Selon les chiffres de l’ANSES de 2022 pour des données recueillies en 2016-2017 95% de la population générale ne fait pas assez d’activité physique.
Les chiffres de la Fédération Française de Cardiologie sur la perte de 25% capacités cardio-respiratoires de nos collégiens datent de 2011
Le cardiologue François Carré observe que beaucoup d’enfants qui se rendent le matin à l’école en véhicule avec leurs parents vont parcourir à peine une cinquantaine de pas avant la première récréation de 10 heures…
Il existe une expression en Grande-Bretagne « Sitting is the new smoking » : on se retrouve avec une nouvelle addiction, la chaise. !
La crise sanitaire l’a démontré : après le facteur de l’âge, le surpoids et l’obésité -près d’un Français sur deux- sont le principal facteur de risque de forme sévère du COVID. Entre 75 et 85% des patients Covid en réanimation ont un indice de masse corporelle supérieur à 25.
La promotion de l’activité physique aurait du pendant deux ans et devrait constituer un message de prévention au même titre que la vaccination, gestes barrières pour les formes graves du Covid et aujourd’hui pour guérir plus vite du Covid-long mais aussi des maladies chroniques : cancers, diabète de type 2, hypertension artérielle…
Je pense en particulier aux étudiants, fragilisés sur le plan physique et psychologique par les confinements successifs et les cours en distanciel, en souffrance du fait de leur isolement, à qui les autorités auraient du proposer des activités physiques collectives en plein air.
Comment agir ?
Comme le montre une étude américaine de 2019, il suffit de remplacer 30 minutes de sédentarité quotidienne par 30 minutes d’activité physique même d’intensité modérée, y compris du jardinage, pour faire baisser de 17% la mortalité prématurée et de 30% le risque d’accidents cardio-vasculaires. Si cette activité est plus intense, la diminution de la mortalité prématurée est de 35%.
Il est possible de promouvoir des modes de vies plus actifs : de la maternelle à l’EPHAD
Suite à l’adoption de la loi 2 du mars 2022 la prescription de l’activité physique adaptée doit être facilitée et généralisée avec une prise en charge financière par l’assurance-maladie des consultations spécifiques, des premiers bilans médicaux sportifs et motivationnels préalables avec un rôle pivot des maisons sport-santé, en matière d’accueil, d’information et d’orientation des publics concernés au niveau des territoires.
Didier Ellart
Alexandre Feltz
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Bonjour Régis,
Je confirme les propos. Depuis 8 ans désormais j’ai « arrêté » la voiture et me suis mis à ce qu’on appelle les mobilités actives. Je suis devenu vélotaffeur. Je fais chaque jour au moins 90 minutes d’activité physique, Et je mesure les bienfaits de ce changement. Concrètement à 51 ans, je suis physiquement mieux qu’à 43. Pas besoin d’eau de Jouvence, il suffit quand les conditions le permettent de s’y mettre.