Retrouvez l’article du Progrès de ce mardi 4 janvier qui revient sur notre rapport de la mission d’information parlementaire sur les droits audiovisuels du sport avec Cédric Roussel.
Les droits TV représentent une source majeure de financement du football amateur. Des ressources entaillées par le fiasco Mediapro. Le député ligérien Régis Juanico (Génération.s) vient de rendre un rapport d’information sur le sujet.
« C’est important de sécuriser les montants des droits TV du football, car c’est aujourd’hui la principale source de financement du sport amateur », s’inquiète auprès du Progrès le député de la Loire Régis Juanico (Génération.s).
Car la défection de Mediapro, ancien diffuseur de la Ligue 1 la saison dernière, a considérablement réduit les montants des droits TV du championnat de France sur la période 2020-2024 (de 1,1 milliard à 663 millions d’euros).
Le point de départ d’un rapport d’information, coécrit par le parlementaire ligérien avec le député Cédric Roussel (LREM) , sur les « droits de diffusion audiovisuelle des manifestations sportives », remis mercredi 15 décembre à l’Assemblée Nationale. Et le football y occupe une place très importante.
• Le district ligérien a touché 91 000 euros en 2020-2021
« En aval, c’est le financement du sport amateur qui est en jeu », écrivent les députés. Les droits TV sont en effet prédominants dans le financement du foot amateur. D’abord par l’intermédiaire de la taxe Buffet (5 % du montant des droits de cession des manifestations retransmises à la télé), mécanisme de taxe affectée qui va directement dans les budgets de l’Agence nationale du Sport (ANS), qui finance par exemple des projets avec les différents districts de football.
« On a eu environ 25 000 euros et les clubs 14 500 euros en 2020-2021, notamment pour des projets liés à l’insertion », précise Thierry Delolme, président du district de la Loire. Ensuite, on retrouve les droits TV via le FFA (fonds d’aide au financement du football amateur) : une convention veut que 2,5 % des montants des droits TV soient reversés par la LFP à la Fédération française de football et soient affectés au secteur amateur.
Le district ligérien a touché 91 000 euros en 2020-2021, une somme allouée principalement à la rénovation de terrains ou à des véhicules. « Avec moins de droits télé, le budget fédéral a baissé donc on a eu moins d’argent », concède Thierry Delolme.
• Un manque à gagner au niveau de la taxe Buffet
?Pourtant, le football amateur s’en est sorti sans trop de casse dans cette crise couplée à celle du Covid-19. Les pouvoirs publics ont notamment compensé la baisse des recettes issues de la taxe Buffet.
« Théoriquement, en 2021, la taxe Buffet ça aurait dû être 74 millions d’euros. Avec la défection de Mediapro, il y a eu un manque à gagner de 15 millions d’euros, explique Régis Juanico. Mais ça a été compensé par le budget du ministère des Sports avec une subvention exceptionnelle à l’ANS en redéployant des crédits non dépensés en 2021. »
D’autre part, la FFF ?a également joué les pompiers de service en maintenant les aides. ? Ainsi, avec « les aides de l’État, 10.000€ par mois de novembre à mai et le chômage partiel, le district de la Loire a clôturé son bilan avec un déficit de 500€ », détaille Thierry Delolme. Pas sûr que pareil scénario se reproduise à l’avenir en cas de nouvelle déconvenue audiovisuelle.
C’est pour cela que Régis Juanico et Cédric Roussel ont émis de nombreuses propositions, comme diffuser un match par journée de championnat de Ligue 1 « en clair » (voir encadré), afin de sécuriser les montants des droits TV. « Il fallait pouvoir donner des pistes pour qu’on ne subisse pas de nouveau des variations qui soient préjudiciables au sport amateur », conclut Régis Juanico.
Propos recueillis par Guillaume Laclotre.
Les principales propositions du rapport :
Proposition n° 1 :
Permettre davantage de souplesse dans la durée de commercialisation des droits, dans la limite d’une durée de cinq ans et dans le respect des règles de concurrence, avec avis préalable du CSA et de l’Autorité de la concurrence en cas de durée de cinq ans.
Proposition n° 3 :
Mettre en place un lot d’« un match en clair » par journée de championnat de Ligue 1 afin de soutenir l’exposition du football national.
Proposition n° 4 :
Créer un lot « highlights » pour la diffusion en clair d’images de matchs de Ligue 1 et de Ligue 2 et d’images d’archives.
Proposition n° 5 :
Créer un lot streaming afin de s’adapter à l’évolution des usages et élargir la base des abonnés.
Proposition n° 6 :
Renforcer le poids des critères qualitatifs dans le cahier des charges de l’appel d’offres de la LFP.
Proposition n° 18 :
Mettre en place un service public audiovisuel minimum de diffusion du sport sur les chaînes publiques.
Proposition n° 19 :
Autoriser la publicité après 20 heures sur les chaînes du service public lors de la retransmission de manifestations sportives
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