Comprenez-vous la décision de l’UEFA lors du match Allemagne-Hongrie ?
« C’est une faute grave de la part de l’UEFA, qui est en décalage total avec les aspirations de la société. L’Europe a condamné la loi hongroise anti-homosexuels.
Avant les JO d’hiver à Sotchi, Poutine avait fait voter le même type de loi. En votant ces lois la Hongrie ne respecte ni les valeurs fondatrices de l’Europe ni les footballeurs eux mêmes. L’UEFA a très mal apprécié ce qui s’est passé en Hongrie. »
L’UEFA dit qu’elle ne veut pas interférer dans la politique. L’entendez-vous ?
« L’UEFA qui se dit apolitique, ça ne veut rien dire. Elle est à côté de ses pompes. Elle n’est pas à la hauteur des enjeux sociétaux. En disant cela, elle veut esquiver les problèmes. Aujourd’hui on ne peut plus parler de neutralité. L’UEFA ne comprend pas ce qui se passe dans le foot et dans le sport en général. J’appelle à une réforme de la gouvernance l’UEFA afin qu’elle soit en phase avec la société. »
Est-ce une bonne chose que la politique s’invite dans le sport ?
« Le sport ne peut pas être en dehors de la société. Ce n’est pas un monde à part. L’homophobie dans le sport a trop longtemps été occultée. Maintenant, ce n’est plus possible. De tout temps, les sportifs ont lancé des messages.
Sur cette affaire de la non-illumination du stade de Munich, Antoine Griezmann n’a pas hésité à réagir sur les réseaux sociaux. Les gens sont sensibles à ces actes. »
Ces grands évènements sportifs sont devenus des tribunes pour dénoncer certains agissements ?
« Oui. Nous le verrons encore lors de la coupe du monde football au Qatar. Il y aura une pression sur ce pays qui a enregistré des centaines de décès d’ouvriers lors de la construction des stades au mépris du droit du travail. Sans oublier que la peine de mort pour les homosexuels est toujours en vigueur dans ce pays. »
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