Semaine du 23 au 29 mai

La réponse budgétaire du Gouvernement pour 2021 est-elle à la hauteur de la crise associative que nous traversons une crise violente qui n’est pas une simple parenthèse, nous le savons maintenant, et qui aura des effets durables bien au-delà de 2020 ?
Notre réponse est clairement non, l’impact de la crise sanitaire sur la vie associative a été clairement sous-estimée à l’occasion de la première vague, elle l’est toujours aujourd’hui : on ne réglera pas la question de la survie de nombreuses structures dans le pays à coup de 15 ou 20 millions d’euros et par des tour de passe-passe budgétaires…
Une telle interruption de plus de huit mois de la vie associative et du sport amateur n’a pas de précédent dans notre histoire.
Les pertes de ressources financières subies par les associations sont importantes du fait notamment de l’annulation des événements entre mars et juin qui n’ont pas pu être reprogrammés entre septembre et décembre et d’une reprise très chaotique des activités.
Les chiffres de l’enquête nationale de la Centrale du Sport ont été cités par notre collègue Michel Larive dans son rapport pour avis de la commission des affaires culturelles : avant l’été les perte de ressources financières s’élevaient déjà à près de 10 000 euros en moyenne pour les associations sportives amateurs.
Il faut ajouter à cela la forte incertitude sur les calendriers associatifs et sportifs qui vont être profondément chamboulés par le second reconfinement.
Le mouvement sportif français qui a écrit au président de la République en début de semaine évoque une perte de licenciés de l’ordre de 20 à 25% dans les clubs.
Ce qui veut dire que l’objectif des 3 millions de pratiquants sportifs supplémentaires d’ici 2024 va se transformer en : comment réussir à compenser la perte de trois millions de licenciés d’ici 2024.
Par conséquent, avant d’envisager un plan de relance – même s’il faut en poser les premiers jalons –, il faut un plan d’urgence pour nos associations !
En mai et juin, et encore la semaine dernière, nous avons défendu des amendements visant à créer un fonds de solidarité pour le sport amateur, doté de 100 millions d’euros obtenus grâce à l’augmentation des plafonds des taxes affectées au financement du sport. J’ai plaidé également avec d’autres collègues pour des mesures exceptionnelles visant à soutenir le mécénat sportif, ainsi que la mise en place rapide d’un chèque sport pour soutenir la dépense sportive des familles pour un montant de 800 millions d’euros.
Patatras, le sport amateur n’a pas obtenu une aide à la hauteur de la situation : quand le secteur de la culture obtenait deux milliards d’euros dans le cadre du plan de relance, le sport devait se contenter de 122 millions d’euros sur deux ans, des crédits non pérennes sur le plan budgétaire.
Nous constatons également que contrairement aux engagements de la Ministre des sports l’an dernier, la sanctuarisation des 1529 emplois de Conseillers Techniques et Sportifs dont la masse salariale a été transférée du programme budgétaire de la Santé à celui du Sport, le budget 2021 prévoit une baisse de 39 emplois des cadres d’Etat, un très mauvais signal alors que le rôle exemplaire de ces derniers pendant la crise sanitaire a été cité comme un exemple pour le service public.
Nous avons également défendu l’augmentation significative du Fonds de Développement de la Vie Associative, à hauteur de 100 millions d’euros. Même fin de non recevoir : le FDVA sera augmenté d’une quête part des produits des ressources des comptes associatifs inactifs et en déshérence de 15 millions d’euros en 2021…
Enfin, même si nous saluons la création de 100 000 missions de service civique supplémentaires en 2021, une mesure que nous avons toujours soutenu, nous avons un certain nombre d’interrogations fortes sur les crédits Jeunesse et Vie Associative qui nous sont présentés :
– tout d’abord les associations qui représentent 85% des structures d’accueil des volontaires du service civique seront-elles en état d’absorber un nombre important de nouvelles missions dans les prochains mois ?
– la montée en charge du service civique a besoin de crédits budgétaires pérennes, hors l’augmentation du nombre de missions est aujourd’hui uniquement financée par les crédits du plan de relance, par définition exceptionnels (300 millions d’euros en 2021…)
– nous demandons logiquement la suppression du Service National Universel qui bénéficie étrangement d’un doublement de ses crédits budgétaires en 2021 à 60 millions d’euros, alors que sa mise en place au cours de l’année 2020 a été un échec retentissant.
Le SNU est un dispositif inutile et redondant avec le service civique car il s’adresse aux plus de 16 ans et que nous voyons bien qu’en particulier au sein de l’Education Nationale, il s ‘agit d’intervenir sur le parcours de citoyenneté en amont de cet âge.
Le SNU est dispositif coûteux, sa montée en puissance budgétaire est en concurrence directe avec les crédits qui devraient être consacrés à la seule généralisation du service civique à l’ensemble d’une classe d’âge.
Pour toutes ces raisons, nous ne voterons pas les crédits de la mission Sport-Jeunesse et Vie associative du PLF 2021 qui ne sont pas à la hauteur de la situation.
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