Rejet de la fusion des universités Lyon-Saint-Etienne : une belle victoire de la démocratie universitaire
Le 26 octobre 2020
Par 22 voix contre 11, et 1 abstention, le Conseil d’Administration de l’Université Jean Monnet a rejeté, le 24 octobre, les projets de statuts de l’université-cible entérinant la fusion avec trois établissements lyonnais (Lyon 1, Lyon 3 et l’ENS).
C’est une belle victoire de la démocratie universitaire et pour toutes celles et ceux qui, depuis de nombreux mois, se sont battus avec sincérité et sans ambiguïté pour le maintien de la personnalité morale et juridique de l’UJM !
Au départ du projet, 13 établissements étaient concernés, dix ans plus tard, il n’en restait plus que… 4. Lyon 2 n’en faisant pas partie alors que 27 masters sur 45 de l’UJM sont co-accrédités par l’université lyonnaise qui est hors Idex…
Le vote avec une majorité des 2/3 est sans appel et le projet Idex tombe de fait. C’est un mal pour un bien. Tous les acteurs concernés et ceux qui ont été mis de côté dans le processus Idex, comme Lyon 2 ou Sciences Po-Lyon vont pouvoir repartir sur un nouveau projet de coopération renforcée et faire du « sur-mesure ».
Et Saint-Étienne va pouvoir faire valoir ses atouts : pluridisciplinarité, agilité, ancrage territorial, attractivité internationale sans perdre sa singularité et son autonomie de décision universitaire.
85% des étudiants de l’UJM sont issus des trois départements de la Loire, Ardèche et Haute-Loire avec un taux d’insertion professionnel dans notre bassin économique remarquable.
Ce vote est un camouflet pour la présidente de l’UJM Michèle Cottier qui va devoir en tirer les conséquences et la ministre Frédérique Vidal qui a soutenu jusqu’au bout un projet voué à l’échec, tout en se défendant de pouvoir intervenir dans un projet académique…
Plus largement, ce vote reflète une opposition au carcan que représente le moule unique et non adaptable aux situations locales des jurys internationaux, centré sur la gouvernance de la future université-cible, la course au gigantisme et au classement mondial, pour les projets hors-sol, technocratiques, élaborés en chambre et dictés de Paris sans réelle connaissance de notre territoire.
C’est aussi l’expression d’une aspiration à plus de démocratie et de proximité dans les décisions qui concernent l’enseignement supérieur et la recherche.
« Il n’y aurait pas d’alternatives au projet Idex… ». Ce sont aux acteurs universitaires concernés de démontrer le contraire aujourd’hui, en repartant sur de nouvelles bases, dans le cadre d’une concertation apaisée, en repartant du terrain pour susciter l’adhésion du plus grand nombre.
Ils auront tout notre soutien.
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Très heureux de ce vote sans ambiguïté.