Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie au collège du Bois d’Aulne, agé de 47 ans, a été sauvagement assassiné à l’arme blanche pour avoir enseigné la liberté d’expression, la liberté de la presse, la liberté de conscience, pour le simple fait d’avoir fait son magnifique métier.
Son « crime » ? Avoir montré la semaine dernière des caricatures de Mahomet pendant un de ses cours.
Le terrorisme islamiste fait une nouvelle victime et cela n’inspire que dégoût et tristesse.
Mes pensées vont à cet enseignant, sa famille et tous les personnels de l’Éducation nationale meurtris au plus profond d’eux-mêmes.
Ces derniers doivent savoir qu’ils ont tout le soutien et la solidarité de la Nation. L’émotion est immense ce soir dans le pays après cet acte ignoble contre l’école émancipatrice et la République.
Notre République est la cible régulière du terrorisme islamiste depuis plusieurs années : les attentats visent le coeur de notre démocratie : la police avec l’attaque de la Préfecture de Paris, les militaires, les religions le Prêtre Hamel à Saint-Etienne du Rouvray ou l’Hyper-Cacher de Vincennes les journalistes avec Charlie Hebdo, la culture avec le Bataclan, la fête nationale avec les attaques de Nice le 14 juillet et l’éducation à présent.
La République doit faire bloc sinon ce sont ses valeurs constitutives de liberté, égalité, fraternité, laïcité qui risquent l’implosion.
Avec l’assassinat ignoble d’un de ses serviteurs, c’est la République dans ce qu’elle a de plus essentiel, notre école, qui a été attaquée : Samuel Paty était professeur d’histoire et de géographie du collège de Blois d’Aulnes (Yvelines), il avait présenté à ses élèves des caricatures de Mahomet dans le cadre d’un cours d’enseignement moral et civique.
Alors qu’il exerçait son métier, ce professeur a payé de sa vie l’exercice de deux libertés fondamentales : la liberté d’expression et la liberté d’enseigner.
L’école est le lieu de la construction du citoyen, de la formation d’esprits éclairés et de l’affirmation de la liberté de conscience. Les enseignants, qui ont pour mission de conduire leurs élèves à s’émanciper, travaillent au quotidien à construire avec les jeunes des parcours de réussite qui repose sur les valeurs de laïcité, de solidarité et de respect de l’autre.
Je connais les difficultés que les enseignants rencontrent au quotidien et salue leur engagement de chaque instant auprès de notre jeunesse. Ils font de l’école un pilier de notre démocratie.
Aujourd’hui, je partage le deuil de la communauté éducative à qui j’envoie tout mon soutien.
Je tiens à rappeler mon attachement indéfectible à la liberté d’expression. Je défendrai encore et toujours cet impératif face à l’obscurantisme et au fanatisme et resterai vigilant à ce qu’aucune instrumentalisation ne soit faite de ce tragique évènement.
Rassemblement en hommage à Samuel Paty devant la Préfecture de la Loire à Saint-Etienne en présence de plusieurs milliers de personnes.
Un message de recueillement lu par Romain Allard, secrétaire départemental du SNES-FSU au nom de la communauté enseignante et beaucoup d’émotion pendant la minute de silence.
Faire corps, s’épauler, se serrer les coudes… symboliquement en respectant les gestes barrières.
Voici le texte lu par Romain Allard :
“Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie dans un collège des Yvelines a été assassiné ce vendredi après-midi. Ce meurtre fait suite à un cours de l’enseignant sur la liberté d’expression, utilisant des caricatures.
Notre collègue a été tué pour avoir exercé son métier. Les organisations syndicales de l’éducation, et plus largement, expriment leur effroi face à ce crime. Elles adressent leurs condoléances aux proches, aux collègues, aux élèves, à la famille de notre collègue.
L’heure est au deuil, au recueillement et à la solidarité. S’attaquer à un enseignant, c’est s’attaquer à l’école qui est un lieu de construction d’un savoir critique, de rencontre de l’autre, de la formation de futur-e-s adultes libres et éclairé-e-s.
Nous réaffirmons notre attachement à la liberté d’expression, condition nécessaire à l’émancipation, et appelons à éviter toute instrumentalisation de ce drame.”
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communiqué des DDEN de la Loire
Les DDEN de la Loire sont à nouveau en deuil
comme l’ensemble de la communauté éducative de Conflans- Sainte- Honorine et les élèves des écoles publiques
comme des millions de citoyens français qui se sont dressés et mis en marche lors des précédents attentats qui ont déchirés notre pays.
comme la France toute entière, parce qu’elle est porteuse dans le monde du principe de Laïcité.
Face à la barbarie et à l’obscurantisme, nous n’avons que l’universalité de la Laïcité à opposer.
Elle est le principe qui nous unit pour promouvoir l’Education pour tous et protéger la liberté de conscience et d’expression des élèves qui sont confiés à notre école républicaine.
René Marion pour les DDEN Loire
le 20/10/2020