Le journal Le Progrès est revenu cette semaine sur les nouvelles qui font que Saint-Etienne reste en pointe de la bataille scientifique contre le Covid-19.
Parmi ces tests homologués, il y a celui élaboré à Saint-Étienne : une collaboration entre le Laboratoire universitaire GIMAP de la Faculté de Médecine stéphanoise et Biospeedia, une entreprise de biotechnologie, une émanation de l’Institut Pasteur. Le tout dans un temps record !
Quel est l’objectif du test ?
Ce test (2019-nCoV IgG/IgM Rapid Test Cassette) recherche les anticorps produits par l’organisme pour se défendre et permet donc de détecter l’ensemble des personnes qui ont été infectées par le virus. Cela fonctionne même en l’absence de symptômes car l’organisme aura tout de même produit ces anticorps.
Comment fonctionne-t-il ?
La manipulation ne sera pas une grande nouveauté pour les personnes diabétiques car le principe est similaire : il faut faire affluer le sang vers l’extrémité du doigt avant de percer la peau avec ce que l’on appelle une lancette. En l’espace de quelques minutes, la personne testée peut savoir si elle a été en contact avec le virus et si elle a donc développé des anticorps.
Quel a été l’apport du laboratoire stéphanois ?
C’est le GIMAP (le Groupe Immunité des Muqueuses et Agents Pathogènes) dirigé par le Professeur Thomas Bourlet de l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne qui a mené les essais sur ce test dès le mois d’avril. Les chercheurs stéphanois ont su travailler dans un temps record et ont bénéficié d’un outil très performant dont l’Université a fait l’acquisition pour l’occasion, un microscope confocal pour un montant de 300 000 euros. C’est maintenant la société polonaise Biomaxima qui est chargée de produire ce test stéphanois à un rythme de plusieurs dizaine de milliers d’exemplaires par semaine.
En pleine période de Covid-19, l’Université Jean-Monnet et l’École des Mines de Saint-Étienne viennent d’être certifiées par l’Agence nationale de la sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour leurs tests de qualité des masques.
Depuis plusieurs années maintenant, cette unité de recherche travaille sur la mesure de l’efficacité de filtration des masques à destination du personnel soignant et du grand public. Un thème de recherche qui prend toute son importance depuis deux mois, les masques devenant l’une des parties les plus visibles des gestes barrières.
L’École des Mines et l’université de Saint-Étienne sont à ce jour le seul centre de recherche français agrée sur ce domaine d’expertise. Dans le monde, seuls trois pays possèdent des unités comparables, la Belgique, l’Autriche et les États-Unis.
En plus de la recherche sur la qualité des masques neufs sortant des usines de production, le laboratoire du centre « Ingénierie et santé » de l’École des Mines de Saint-Étienne travaille également sur le recyclage des masques chirurgicaux, un thème devenu prioritaire pour le gouvernement avec les pénuries enregistrées durant la crise du Covid-19. Et dans ce domaine l’expérience de l’unité stéphanoise est très précieuse.
Le meilleur masque du monde ne vaut pas grand chose, s’il est mal utilisé
Le centre de recherche « Ingénierie et santé » de l’École des Mines associé à l’université Jean-Monnet travaille donc sur la qualité de filtration des masques qui permet ensuite leur certification. Il suffit de se promener dans les rues, les magasins ou les transports en commun en ce moment pour voir des masques utilisés n’importe comment par le grand public. On l’enlève, on le remet, on le laisse pendre sous son menton, en fait il est rarement à sa place à la fois sur la bouche et sur le nez.
Depuis quelques mois, le laboratoire a testé une soixantaine de masques. Les plus performants FFP2 atteignant plus de 90% de filtration effective. Les plus courants chirurgicaux entre 70 et 80 % et troisième catégorie les masques en tissus fabriqués sans label de certification, très hétérogènes en fonction des tissus utilisés, mais qui ont quand même leur utilité en milieu normal.
(Articles de France Bleu Saint-Etienne Loire)
Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.
Laisser un commentaire