Avec mes collègues du groupe Socialistes et apparentés, nous soutenons la proposition de loi visant à promouvoir et démocratiser l’accès aux colonies de vacances de Sabine Rubin, de la France Insoumise.
Cette proposition de loi s’inscrit dans la lignée du rapport de Michel Ménard, en 2013 et dans le prolongement de deux propositions de loi que j’avais déposé en 2008, une sur le statut de bénévolat de l’animation et une deuxième sur l’aide au départ en vacances.
Le détail de mon intervention :
Le groupe socialiste et apparenté soutiendra la proposition de loi du groupe la France insoumise visant à promouvoir et démocratiser l’accès aux colonies de vacances.
C’est une proposition de loi qui s’inscrit dans la lignée des travaux de notre ancien collègue député de Loire–Atlantique Michel Ménard en 2013 sur l’accessibilité des jeunes aux séjours de vacances et de loisirs, même si on peut regretter que peu de ses préconisations aient été suivies d’effet, mais c’est souvent le lot des rapports d’informations parlementaires.
La proposition de loi de la France insoumise reprend deux idées clés : la création d’un Fonds national de solidarité pour l’aide au départ en vacances, financé, et ça c’est très intéressant, par une taxe sur l’hôtellerie de luxe qui introduit une logique de taxe affectée, où finalement le tourisme de luxe vient financer les vacances pour tous, ce qui est quand même extrêmement intéressant en terme de solidarité financière.
Cette proposition de loi s’inscrit aussi dans le prolongement de deux propositions de loi que j’avais déposé en 2008, une première sur le statut de bénévolat de l’animation, concernant les animateurs pour sécuriser ce statut et la seconde sur l’aide au départ en vacances, qui consistait à prévoir une allocation de 200 euros minimum pour les mineurs qui n’ont pas accès aux vacances.
Cette proposition de loi en 2008 avait reçu le soutien de 58 associations, dont ATD Quart Monde, le Secours populaire, la Jeunesse en Plein Air, des associations qui font aujourd’hui partie du collectif pour le droit aux vacances, dont nous sommes membres avec Sabine Rubin.
Trois millions d’enfants ne partent pas en vacances aujourd’hui. C’est une injustice et un facteur d’inégalité sociale majeur. Pourtant, ce droit aux vacances est reconnu par l’article 31 de la convention internationale des droits de l’enfant, qui a été ratifiée en 1990 et dans la loi de lutte contre les exclusions de Martine Aubry en 1998.
Si aujourd’hui 36% des français ne partent pas en vacances, quand vous regardez les foyers qui gagnent entre un smic et deux smic, c’est 64% des français qui n’ont aujourd’hui pas les moyens de partir en vacances. Et donc la question financière, elle est cruciale : une semaine de colo c’est entre 400 et 600 euros. Quand on regarde précisément, seulement 20% des familles ou des enfants aujourd’hui sont véritablement aidés par les mécanismes existants de la CAF, des collectivités territoriales, des comités d’entreprises, etc.).
Au-delà du repos bien mérité, les séjours collectifs ont des bienfaits remarquables. Loin du folklore et de l’ambiance militaire du Service national universel. Ce sont des facteurs d’épanouissement, un temps de vie collectif, favorable à l’autonomie, à la découverte des autres, au respect, à la citoyenneté, à la mobilité géographique, avec un changement de cadre de vie.
Enfin, je voudrais évoquer un sujet qui ne l’a pas encore été, c’est l’impact sur l’économie et sur nos territoires, puisque le tourisme social et le tourisme en milieu rural, effectivement, peuvent bénéficier aujourd’hui de centres de vacances et de colonies de vacances implantées sur nos territoires, et ce sont des emplois non délocalisables. Pour toutes ces raisons, nous voterons la proposition de loi et nous participerons à la discussion sur les amendements.
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Bonjour
En tant qu’ancien organisateur de centre de vacances pour enfants et pré ados, je voudrais réagir à votre article. Vous ne devez pas savoir de manière précise ce que c’est que gérer un centre de vacances à travers tous les contrôles de la com de sécurité, le handicap, services vétérinaires, DDAS, concurrence et Jeunesse et sport avec sa législation bien contraignante en particulier sur les activités sportives sans oublier un fait majeur le manque de candidats à l’encadrement de ces centres et cerise sur le gâteau la quasi obligation d’avoir 2 équipes ( en gros une pour le jour et l’autre pour la nuit ). Quand nous avons jeté l’éponge en 2011, nos tarifs étaient de l’ordre de 55€ la journée. Mes collègues qui ont continué sont passés à 80 voire 100€ la journée à cause des 2 équipes.
Résultat si les familles au QF bas ont pu continuer à venir car les aides existent mais plus les enfants de la classe moyenne ( qui peut payer un séjour d’une semaine 500€ sans aide et quand il y a 2 enfants ….. ) d’où une mixité sociale inexistante. A quelques exceptions près, vous avez les colos pour les familles aisées pour lesquelles le prix n’est pas un problème et les colos pour les familles bien aidées et la classe moyenne OUT. On ne peut pas dire que sous Hollande on s’en soit bien préoccupé !!!! Les familles se sont rabattues sur les ALSH plus souples et moins cher et encore sans oublier les grands parents.
Alors oui pour re dynamiser le départ en colo mais n’oubliez pas la classe moyenne en particulier revoir les aides CAF débiles avec le QF butoir qui pour quelques € exonère des familles de toute aide y compris pour les ALSH.
Enfin, je crois que les colos multiactivités telles que je les ai dirigé pendant 30 ans ne sont plus au goût du jour et j’ai pu constater la frilosité des enfants à quitter le cocon familial par contre les spécialisées fonctionnent mieux ( foot, moto, ski …)
Voilà, ma contribution en espérant qu’elle vous aidera dans votre travail de député et si vous souhaitez me rencontrer pour en parler no problème !!
Le Président du Centre Loisirs Vacances
J BEAUX