Semaine du 23 au 29 mai

Alors que les épreuves E3c, issues de la réforme du baccalauréat imposée par le ministre Blanquer, devaient se dérouler à partir du lundi 20 janvier, elles génèrent un vaste mouvement de protestation et de contestation motivées par des raisons très objectives et extrêmement préoccupantes.
Lundi, les professeurs du Lycée Beauregard, à Montbrison, ont mené une action de protestation contre le nouveau système du Baccalauréat. Dans ce cadre, ils ont symboliquement retenu les copies dans un lieu sécurisé.
La proviseure de l’établissement a indiqué que le rectorat menaçait de porter plainte, si les copies n’étaient pas rapidement rendues. Soucieux de ne pas envenimer la situation, les professeurs ont agi en conséquence.
Pourtant, la nouvelle est tombée en fin d’après-midi en ce lundi 20 janvier : le rectorat a bel et bien porté plainte contre les enseignants. Depuis, la majeure partie du corps enseignant du lycée est en grève pour dénoncer cette réaction disproportionnée.
Le ministère de l’éducation nationale dispose en effet d’une palette conséquente de sanctions en interne. S’il fait le choix de déplacer le traitement du problème sur le plan judiciaire, c’est clairement dans le but de recourir à l’intimidation pour dissuader toute contestation.
Avec mon collègue Sénateur de la Loire, Jean-Claude Tissot, nous apportons notre entier soutien à l’ensemble des professeurs du Lycée Beauregard, légitimement mobilisés en solidarité avec leurs collègues. Et nous appelons le gouvernement à retrouver la voie du dialogue social, plutôt que celle de la répression.
Vous pouvez signer la pétition de soutien en ligne ici : http://chng.it/yrdVxWVmMD
Sur les 380 établissements concernés par la réforme lundi, 40% ont été touchés par des mobilisations et 10 lycées ont reporté leurs épreuves (selon le SNES-FSU).
L’ouverture de la banque nationale des sujets a été retardée faute d’anticipation dans l’élaboration des sujets. Un certain nombre de sujets ont été choisis en toute incohérence avec la progression des enseignements et des relectures précipitées ont généré de nombreuses erreurs de forme et de fond.
Enfin, la décision totalement imprévue d’introduire la numérisation comme support a aggravé les conditions matérielles et techniques de ces épreuves – écrans, postes informatiques, problèmes de réseau –
Les proviseurs de lycées se retrouvent seuls en première ligne pour organiser la préparation, la surveillance, la correction de ces épreuves, tout en ayant à négocier, voire à convaincre des enseignants qui, eux-mêmes non préparés et non formés doivent de surcroît assurer dans le même temps les cours pour les autres niveaux de classes.
Par ailleurs, les chefs d’établissements ont reçu un texte organisant les sanctions en cas de fraude tout en demandant aux établissements de ne pas configurer les salles en mode examen !
L’instauration de notes de contrôles continus dès la classe de première, plaçant les élèves en situation de contrôle et d’évaluation quasi-permanente, avec des possibilités extrêmement réduites de mise en situation réelle et concrète, démultiplie les situations anxiogènes, facteurs évidents d’aggravation des inégalités, auxquels s’ajoutent la disparition du groupe classe et des conseils de classes vidés de leur contenu.
? l’Education nationale doit offrir au moins trois garanties pour le passage du bac : le respect et l’égalité des élèves, une préparation méthodique des épreuves et des apprentissages, des conditions de travail dignes pour le métier d’enseignant. La majorité des enseignants demandent aujourd’hui un examen écrit sur table national, en Terminale, pour tous et en même temps
Or, cette réforme est un condensé de ce qui, aujourd’hui, ruine les conditions d’apprentissage et de travail dans les établissements scolaires. Elle est marquée du sceau de la précipitation, de l’impréparation, de l’improvisation dont les équipes éducatives et les lycéens sont les premières victimes.
Cela s’inscrit dans un contexte de dégradation généralisée du service public de l’Education nationale et d’une paupérisation et précarisation de ses personnels qui se manifeste aujourd’hui avec la réforme des retraites.
Après le report de l’augmentation de 300 € par an qui leur avait été promise il y a deux ans et le gel du point d’indice, les enseignants se retrouvent les grands perdants de la réforme des retraites.
Face à leur forte mobilisation, Blanquer a reçu les syndicats la semaine dernière. Il s’est engagé à ce que les pensions des professeurs ne baissent pas et a ouvert un chantier de 6 mois.
La manière dont se traduira l’équation de la revalorisation sur la feuille de paye de chaque professeur reste inconnue. Les premières discussions sur le scénario n’interviendront que le 6 février.
Attention au mélange de genres. Les syndicats d’enseignants revendiquent de très longue date des augmentations de rémunération indépendamment de la réforme des retraites, à titre de reconnaissance et non de compensation.
Le risque étant que ne soient augmentés que les personnels concernés par le nouveau mode de calcul et que la future hausse ne serve qu’à compenser la baisse de leurs pensions.
Si le ministère promet que tout le monde sera concerné, JM Blanquer a déclaré qu’il s’agirait d’augmenter «tout particulièrement les professeurs les plus jeunes, notamment ceux nés après 1975 puisque c’est en rapport avec la réforme des retraites».
JM Blanquer promet une loi de programmation (inscrite dans l’avant-projet de loi sur la réforme des retraites) qui étalerait et sécuriserait cette revalorisation sur plusieurs années.
MAIS les syndicats demandent des précisions : ils veulent s’assurer que l’engagement des 500 millions soit annuel et se cumul dans le temps, pour qu’au terme du processus de transition, en 2037, le total représente bien 10 milliards d’euros de budget supplémentaire (montant qui permettrait de compenser la baisse des pensions).
Attention à ce que cette revalorisation ne se substitue pas à l’augmentation naturelle du budget annuel de l’éducation nationale (53 milliards). Attention aussi à ce qu’on ne demande pas de contreparties aux profs pour obtenir leur revalorisation.
Dans l’entourage du Ministre, on entend parler d’«une opportunité historique de repenser la façon de rémunérer les professeurs à l’aune de ce qu’est un professeur au XXIe siècle»…
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Totalement solidaire avec les profs . Honte à sa hièrarchie !……
A bas la dictature du gouvernement !……
OK pour signer mais j’ai l’impression que ça n’a pas fonctionné
Je n’ai pas pu signer la pétition.