Le reportage “Le revers de la médaille” de Wandrille Lanos, Mathieu Martinière et Daphné Gastaldi journalistes à Disclose diffusé dans Envoyé Spécial jeudi sur France 2 dévoile l’ampleur des violences sexuelles dans le sport français et met au jour de graves dysfonctionnements derrière les histoires d’au moins 276 victimes dans 28 disciplines sportives depuis 1970. Les deux tiers d’entre elles avaient moins de 15 ans au moment des faits.
Pendant huit mois, Disclose a enquêté sur les violences sexuelles en milieu sportif. Cette plongée inédite dans les clubs amateurs et professionnels démontre la faillite de tout un système, des associations sportives aux fédérations, jusqu’aux services de l’Etat.
Des dysfonctionnements majeurs qui existent partout en France. Parmi les failles mises au jour : l’absence de contrôle des éducateurs bénévoles, le maintien en poste d’encadrants sous le coup d’une procédure judiciaire ou déjà condamnés, le défaut de suivi socio-judiciaire et l’inaction de dirigeants ayant choisi d’étouffer le scandale plutôt que défendre l’intégrité de leurs licenciés. Au mépris des lois françaises.
Dans le cas des bénévoles, un vide juridique et administratif est source de sérieux problèmes de récidive : la vérification du casier judiciaire n’est pas obligatoire pour qui veut entraîner ou diriger gracieusement un club sportif. Pas plus que ne l’est l’examen du Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles et violentes (Fijaisv).
Un système dont les failles judiciaires et administratives encouragent parfois la récidive et le maintien en poste d’éducateurs sportifs sous le coup d’une procédure judiciaire ou déjà condamnés pour des viols ou des agressions sexuelles.
Ces révélations imposent une réaction d’ampleur des pouvoirs publics.
Une enquête administrative d’ampleur de l’IGJS (inspection générale jeunesse et sports) sur ces défaillances à tous les niveaux sportifs s’impose, notre commission des Affaires Culturelles et de l’Education à l’Assemblée Nationale doit se saisir du sujet par une mission d’information parlementaire et proposer des améliorations de la loi et des règlements.
Et puis, il y a de mon point de vue une question très importante : celle des moyens humains de contrôle que ce soit de l’Etat (fonctionnaires des Directions départementales de la Cohésion Sociale et CTS dans les territoires) ou des fédérations sportives ainsi que leurs déclinaisons territoriales dans les Ligues régionales et Comités départementaux (cadres techniques)…
Quid de leur formation, de leurs missions d’information, de sensibilisation -l’association Colosse aux pieds d’argile fait un travail remarquable- et de contrôle alors que les missions de ces fonctionnaires de l’Etat vont être recentrées sur le SNU dans le cadre de l’Education Nationale et pas sur le sport ?
Comment contrôler de manière efficace 300 000 clubs sportifs et leurs encadrants sans les effectifs et moyens financiers suffisants ?
Depuis la publication de notre enquête, le monde du sport est secoué par l’ampleur du scandale… Lire la suite
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Bonjour Régis,
Pour info, à ce sujet la FSCF vient de signer un partenariat avec l’association, “Le colosse au pied d’argile”, créée par Sébastien Boueilh, ancien rugbyman, pour lutter contre les abus sexuels dans le milieu du sport (et ailleurs) et aider les victimes.
Un type à rencontrer et aider. Le rencontrer est un pur bonheur, mais un choc ineffaçable !
Bien à vous.