Le budget des sports en 2020, année charnière sur un plan olympique et paralympique avec les Jeux d’été de Tokyo et cinq ans avant les Jeux de 2024 en France n’est pas un budget de rattrapage ni de rebond pour le sport Français mais d’affichage avec l’annonce d’une hausse de 10%.
L’augmentation des crédits du sport ne repose que sur la hausse des crédits du programme 350-Solideo consacrés aux ouvrages olympiques à hauteur de 64 millions d’euros mais qui ne concernent pas uniquement -pour 29 millions- des équipements sportifs (village des athlètes, village des médias, travaux d’infrastructures…).
Les moyens de l’Agence Nationale du Sport censé augmenter sont en baisse de 7 millions d’euros en 2020 : 284 millions d’euros contre 291 en 2019
Dans un contexte de fortes incertitudes pour les agents du ministère des sports concernant la pérennité de leurs missions, confrontés à une double réorganisation centrale, territoriale et alors que la crise des Conseillers Techniques et Sportifs n’est toujours pas soldée, le gouvernement stoppe juste l’hémorragie que le sport subit avec avec des coups de rabots financiers incompréhensibles depuis deux ans de plus de 20% :
– deux baisses successives en 2018 et 2019 des crédits budgétaires à hauteur de 55 millions d’euros (soit 10% de baisse…)
– la baisse sans précédent de 50% des crédits extrabudgétaires, les taxes affectées au financement du sport dont les deux tiers du produit avec le mécanisme de plafonnement vont dans les caisses de Bercy et pas au ministère des sports, alors que la taxe Buffet va connaître un meilleur rendement avec l’augmentation des droits télés du foot en 2020 et que les paris sportifs ne se sont jamais aussi bien portés : 6.7 milliards € de mises par les joueurs en 2018
– une économie nette de 53 millions d’euros des crédits de la part territoriale de l’ex-CNDS sur le dos des clubs sportifs amateurs déjà en grande difficulté avec la suppression de 80% des contrats aidés en trois ans
Nous appelions nos collègues parlementaires à s’unir lors des discussions budgétaires pour défendre des amendements augmentant substantiellement le montant des taxes affectées au financement du sport (taxe Buffet, paris sportifs…) aujourd’hui plafonnées à 146 millions d’euros, seul moyen aujourd’hui d’augmenter significativement les moyens consacrés au sport et de concrétiser l’objectif ambitieux de trois millions de pratiquants supplémentaires à l’horizon 2024.
Régis Juanico Député Génération.s de la Loire Rapporteur pour avis des crédits du sport à la commission des Affaires Culturelles et de l’Education de l’Assemblée Nationale
Jean-Jacques Lozach Sénateur PS du Sénat Rapporteur pour avis des crédits du sport à la commission des Affaires Culturelles du Sénat
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