Je suis intervenu, mardi 28 mai, lors de l’audition en Commission des Affaires Culturelles et de l’Education de Gabriel Attal, Secrétaire d’Etat à la Jeunesse, contre la mise en place d’un Service National Universel, coûteux et inutile au regard des dispositifs existants dans l’Education nationale.
Effectivement, cet engagement présidentiel est une usine à gaz coûteuse : 2 milliards d’euros, qui seraient mieux utilisés pour l’accueil et la réussite des 30 000 étudiants de plus, attendus chaque année pendant cinq ans….
Qui plus est, le SNU est redondant avec de nombreux dispositifs existants, que ce soit au sein de l’Education nationale qui doit assurer son rôle de brassage social, y compris dans le privé, ou autour de l’étape clef du Service Civique qui doit monter en puissance, au delà des 150.000 jeunes actuels.
Par ailleurs, pourquoi attendre 16 ans alors que ce parcours citoyen doit démarrer dès le plus jeune âge ? La plupart des dispositifs existants montrent leur efficacité sur les jeunes, que ce soit par rapport à leur santé ou au décrochage, et bien avant 16 ans !
Le détail de mon intervention :
Monsieur le Ministre,
Nous ne sommes pas favorables à un Service National Universel (SNU) obligatoire. Cet engagement présidentiel part d’une intention louable, mais qui dans la pratique sera très difficile à généraliser en 2022 -et même en 2026- avec un coût financier exorbitant de ce dispositif : 2 milliards d’euros, qui seraient mieux utilisés pour l’accueil et la réussite des 30 000 étudiants de plus, attendus chaque année pendant cinq ans…
Nous considérons qu’il faut s’appuyer sur l’existant autour de l’étape clef du Service Civique et conforter le parcours de citoyenneté instauré par la Loi Egalité Citoyenneté votée en 2017, qui prévoit la remise d’un livret civique aux collégiens en même temps que le diplôme national du brevet qui permet de récapituler les engagements, notamment associatifs des jeunes, mais que le Ministre Blanquer n’a pas souhaité mettre en œuvre.
Pourquoi attendre 16 ans alors que ce parcours citoyen doit démarrer dès le plus jeune âge ?
Vous évoquez le brassage social ? Le rôle de l’Education Nationale est d’assurer la mixité sociale scolaire y compris dans le privé.
Vous évoquez le décrochage ? Les missions de lutte contre le décrochage scolaire en lien avec les partenaires de l’Education Nationale mènent un travail de prévention efficace : le nombre de décrocheurs scolaires est passé de 130.000 à 90.000 en cinq ans grâce à une détection précoce du décrochage, avant 16 ans.
Vous évoquez les bilans de santé ? Ils sont déjà obligatoires à l’âge de 12 ans dans le cadre de la médecine scolaire en 6ème, et reste à compléter par un second bilan en classe de 3ème, avant 16 ans.
Vous évoquez les gestes de premiers secours et des réflexes en cas de crise ? Leur apprentissage est déjà inscrit noir sur blanc dans le Code de l’Education Nationale. Dès l’école puis au collège il existe une sensibilisation aux gestes qui sauvent et une formation notamment par le dispositif PSC1 (Prévention et Secours Civique de niveau 1) puis au lycée avec une formation complémentaire.
En ce qui concerne les activités sportives, les élèves du 1er et second degré en pratiquent régulièrement à l’école dans le cadre de l’EPS (Education physique et sportive) et du sport scolaire.
On le constate, le SNU est redondant avec de nombreux dispositifs existants au sein de l’Education Nationale et avec le Service civique, mis en place depuis 8 ans, qui doit encore monter en puissance au-delà des 150.000 jeunes actuels, sans avoir à inventer une nouvelle usine à gaz coûteuse.
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