De longue date, je souhaite que l’épuisement professionnel, communément appelé le burn-out, soit reconnu comme maladie professionnelle par la Sécurité sociale. C
Déjà, il y a un an, au nom du Groupe Nouvelle Gauche, en séance publique, à l’occasion de l’examen de la proposition de loi portée par mon collègue François Ruffin (FI), j’intervenais pour faire des propositions d’amélioration pour une meilleure reconnaissance du burn-out.
Identifié dans les années 1970, le syndrome de burn-out est resté jusqu’à aujourd’hui un phénomène non reconnu par la médecine officielle et non défini scientifiquement. Il ne bénéficie d’aucune statistique officielle, donc d’aucune politique générale de prévention et de prise en charge, si ce n’est quelques initiatives nationales comme un projet-pilote en Belgique. Bien qu’il s’agisse d’un phénomène largement répandu, il n’existait pas encore de définition uniforme ou internationalement valable du burn-out.
Lors de l’assemblée mondiale de la santé, le titre de maladie au burn-out, sous le code QD85, a été inscrit avec la description suivante :
« Le burn out est un syndrome conceptualisé comme résultant d’un stress professionnel chronique qui n’a pas été géré correctement.
Il est caractérisé par trois dimensions :
1) des sentiments de perte ou d’épuisement
2) une distance mentale accrue avec le travail, ou des sentiments de négativité ou de cynisme liés au travail
3) une diminution de l’efficacité professionnelle. Le burn out réfère spécifiquement au phénomène dans le contexte occupationnel et ne devrait pas être appliqué pour décrire des expériences dans d’autres domaines de la vie.
Sont exclus de cette référence les troubles de l’adaptation, les troubles spécifiquement associés au stress, les troubles de la peur ou l’anxiété, et les troubles de l’humeur. »
Le 13 mai dernier encore, sur France Inter, la Ministre du travail Muriel Pénicaud, interrogée sur les suicides à France Télécom et le burn-out a répondu que « ces sujets là sont des sujets internationaux. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a dit très fermement après étude que ce n’était pas une maladie professionnelle. »
Même s’il ne rentre en application qu’en 2022, le vote d’aujourd’hui vient donc changer la donne, et ouvrir la voie de la reconnaissance au niveau national, sur base de cette étape internationale ».
Le tableau des maladies professionnelles, établi au niveau national, définit les maladies qui peuvent être reconnues comme d’origine professionnelle de façon automatique (par exemple les maux dûs à l’amiante pour un ouvrier du bâtiment). Pour les maladies qui n’y sont pas reprises, il existe la possibilité d’en demander la reconnaissance devant des comités régionaux (CRRMP).
Avec mon collègue Boris Vallaud, nous allons très rapidement, comme nous nous y sommes engagés, travailler au contenu d’une nouvelle proposition de loi pour mieux reconnaître le syndrome d’épuisement professionnel.
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