On ne libère pas impunément la parole des Français. Avec l’organisation d’un Grand Débat national, Emmanuel Macron a suscité une grande attente. Il n’avait pas le droit de décevoir nos concitoyens, à l’issue de cet exercice démocratique. Hélas, cinq mois après le début du mouvement des Gilets Jaunes, encore fallait-il entendre les attentes profondes du pays.
Le président de la République qui a pourtant évoqué au début de son propos les « colères, les inquiétudes, les impatiences légitimes » exprimées par les Français n’y a pas répondu : rien sur la hausse du pouvoir d’achat, la justice fiscale, le rétablissement de l’ISF – pour lequel nous avons engagé la procédure de référendum d’initiative partagée – la taxation des grandes fortunes et des entreprises qui polluent, la préservation des services publics dans les territoires… Rien, et c’est dramatique, sur la préservation de l’environnement et la transition écologique.
À ces « justes revendications », le président répond : il faut travailler plus, tout au long de la vie ! La réindexation des retraites sur l’inflation en 2020 a été obtenu grâce à notre recours auprès du Conseil Constitutionnel il y a cinq mois et elle sera limitée pour des raisons de coût financier aux pensions inférieure à 2 000 euros.
A part quelques mesures gadget (ENA, SNU, CESE, droit de pétition local…), il n’y a pas d’avancées sur la démocratie participative et la citoyenneté, la consultation plus régulière de nos concitoyens ou la reconnaissance du vote blanc. Aucune remise en cause de la fonction omnisciente de Président dans le cadre de la 5e République, mais toujours le même entêtement démagogique à réduire le nombre de parlementaires alors que les Français souhaitent plus de proximité avec leurs élus.
Le président de la République estime ne pas avoir fait « fausse route » : pas de changement de cap, pas d’inflexion de la politique libérale menée depuis deux ans et largement rejetée. Au contraire, lors de son long propos « soliloque », le chef de l’Etat a égrené une nouvelle feuille de route qui « intensifie » l’action menée depuis le début du quinquennat sur le plan économique et social, annonçant un recul social grave sur les retraites avec l’allongement de la durée de cotisations, le durcissement du système de décote financière et donc un report de facto de l’âge de départ …
Pire, Emmanuel Macron dit vouloir renforcer la présence de services publics dans chaque « canton » mais depuis le lancement du Grand Débat national, le rouleau compresseur législatif d’En Marche se poursuit au Parlement avec pour conséquences un affaiblissement des services publics sur nos territoires :
Nous attendions des réponses fortes pour mettre un terme à plusieurs mois de protestation sociale, nous avons eu droit à deux heures de grand bla-bla qui risque de cristalliser les colères.
Les mesures d’Emmanuel Macron en réponse aux “gilets jaunes” sont commentées par les élus ligériens. Régis Juanico parle de “mesures gadget”, Cécile Cukierman considère que le président ne répond pas aux attentes des français. Lire la suite
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