Je suis intervenu sur France 3 Rhône-Alpes, le lundi 28 janvier, pour présenter les objectifs de la Commission d’enquête sur la lutte contre les groupuscules d’extrême droite dont je suis le Secrétaire, à l’Assemblée nationale.
Journaliste : En finir avec les groupuscules d’extrême droite qui pullulent dans notre région, c’est l’objectif de la Commission parlementaire qui vient d’être créée, le Député de la Loire, Régis Juanico en est le Secrétaire. Il est en direct des locaux de France 3 Loire, à Saint-Etienne. Bonjour monsieur Juanico, y’a-t-il aujourd’hui une recrudescence de ces groupuscules d’extrême droite ?
Régis Juanico : L’activisme des groupuscules xénophobes, racistes, antisémites, n’est évidemment pas nouveau. Moi je me souviens avoir été étudiant à l’IEP de Lyon au tout début des années 90. A l’époque, à l’Université Lyon 3, souvenez-vous qui était un bastion des négationnistes, Bruno Gollnisch pouvait inviter, sans que cela ne pose de problème, Franz Chenuber qui était un ancien Waffen-SS, à Lyon, terre de résistance pourtant. Mais effectivement, il y a une recrudescence de ces groupuscules.
Journaliste : Est-ce que la différence aujourd’hui c’est qu’ils ont pignon sur rue, des adresses connues par exemple ?
Régis Juanico : Oui tout à fait, il y a aujourd’hui une recrudescence d’un certain nombre d’actes violents : le saccage de l’Arc de Triomphe, par exemple, qui a beaucoup choqué de nos concitoyens. On sait aujourd’hui que des militants d’extrême droite ont été interpelés et ont participé à ce saccage. Il y a eu, en avril dernier, quelque chose qui m’a extrêmement choqué, c’est le blocage de la frontière au niveau de Briançon, au niveau du col de l’Échelle par Génération identitaire, sans que cela ne suscite une réaction ferme de la part des autorités et notamment préfectorales. Et puis, il y a eu l’ouverture d’un certain nombre de lieux sociaux, des bars, comme le Bastion social, dans certaines villes, comme à Lyon, qui a fermé depuis. Mais dans d’autres villes, nous avons vu à Lille, il n’y a pas longtemps, un reportage de vos confrères de France 3 et effectivement, cette recrudescence d’activité à visage ouvert, et de plus en plus violent, c’est-à-dire qu’on agresse des gens dans la rue pour leurs opinions, est extrêmement choquant et il faut que l’on puisse faire un état des lieux précis afin d’envisager un certain nombre de mesures.
Journaliste : Quel est l’objectif de cette commission d’enquête, c’est un état des lieux ou il s’agit de légiférer car des lois existent finalement et elles condamnent déjà les propos racistes, les violences, comment aller plus loin sans s’attaquer à la liberté d’expression ?
Régis Juanico : Bien sûr, il y a aujourd’hui un certain nombre de dispositions dans notre législation. La Commission d’enquête, son but, son objectif sera de voir si ces dispositions sont efficaces, adaptées et en particulier par rapport à ces groupuscules d’extrême droite. Lors du décès de Clément Méric, en 2013, il y avait eu l’utilisation du code de sécurité intérieure qui autorise et permet de dissoudre des groupuscules qui prônent la violence et la haine. Effectivement, ces dispositions ont déjà été utilisées mais aujourd’hui, nous voyons bien qu’il y a un certain nombre de groupuscules qui veulent renverser les institutions, qui ont des ramifications au niveau européen et que pour ceux-là, il va falloir que nous puissions regarder très précisément si notre législation est adaptée et voir si nous relégiférons.
Journaliste : Merci monsieur Régis Juanico.
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