Alors qu’elle vient de démissionner du Ministère des Sports, je veux saluer l’action de Laura FLESSEL, qui quitte le Gouvernement sur un constat d’impuissance et d’absence d’ambition financière et budgétaire du Gouvernement pour le sport en général et l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 en particulier.
Ce constat d’échec et d’impuissance n’est pas sans rappeler celui fait par Nicolas HULOT il y a quelques jours encore, en matière d’écologie.
Lors de sa visite à Saint-Etienne jeudi dernier, j’avais perçu la lassitude de la Ministre face au feu roulant de critiques qui lui étaient faites par les acteurs de terrain : bénévoles, élus locaux, mouvement sportif, etc., en raison de la baisse des moyens à sa disposition : -5% du budget des sports en 2018, -6% envisagés pour 2019, -136 millions d’euros de taxes affectées pour le développement du sport pour tous au profit de Bercy, -80% de contrats aidés en 4 ans, etc. Très clairement, Laura FLESSEL n’avait pas les moyens de ses ambitions.
Le départ de Laura FLESSEL sonne comme un constat d’échec politique, avec des objectifs pour le sport ambitieux (+ 3 millions de pratiquants d’ici 2022 et 80 médailles à Paris 2024 pour la France), mais « dans le même temps », une diminution des moyens financiers rendant ces objectifs « utopiques ».
Ainsi, tout porte à croire que Laura FLESSEL n’a pas démissionné pour des « raisons personnelles ». Son agenda était en effet bien rempli : elle s’apprêtait à créer la nouvelle Agence du sport Français au 1er trimestre 2019 et à porter la loi « Sport et société », puis celle sur l’héritage des Jeux de Paris 2024 dans la foulée.
De toute évidence, comme d’autres Ministres avant elle, elle s’est heurtée au « mur » de Bercy et ses arbitrages, et s’est trouvée « écartelée » entre sa volonté réelle de développer une culture du sport en France et la modicité des moyens à sa disposition.
Je souhaite bon courage à Roxana MARACINEANU dans l’exercice de ses nouvelles fonctions. En m’adressant à elle dimanche dans une tribune du Journal du Dimanche, demandant un plan ambitieux contre les noyades, j’étais loin de penser qu’elle deviendrait la future Ministre des Sports ! Hélas, sans un « poids lourd » de la politique au Ministère des Sports capable de gagner des arbitrages face à Bercy, il est probable que les mêmes causes produiront les mêmes effets.
Règis JUANICO
Député de la Loire
Co-Président du groupe de travail de l’Assemblée Nationale sur les JOP 2024
Mes réactions dans la presse :
France Info
Radio Totem, L’Invité du matin
Dépêche AFP
Afp Flessel by Régis Juanico on Scribd
C’est finalement l’actuel président de l’Assemblée nationale, François de Rugy, qui a été choisi pour remplacer Nicolas Hulot comme ministre de la Transition écologique et solidaire. Son profil nettement plus politique que celui de l’ex-présentateur de l’émission de télévision est un gage de stabilité pour ce gouvernement, qui devait jusque-là composer avec la menace d’une démission de M. Hulot.
Il doit probablement déjà les regretter, ses petites vacances d’été au fort de Brégançon, à faire du vélo tranquille en petit polo décontracté. Mais c’est déjà loin tout ça pour Emmanuel Macron. Après la démission fracassante de Nicolas Hulot, son ministre de l’Ecologie, voilà que c’est maintenant Laura Flessel, la ministre des Sports, qui se fait la malle à la surprise générale.
Alors qu’un remaniement doit être annoncé ce 4 septembre – remaniement provoqué par le départ surprise de Nicolas Hulot la semaine passée – la ministre des Sports le devance en annonçant son départ du gouvernement.
En charge des Sports depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir, ministre la plus populaire auprès des Français selon le dernier baromètre Harris interactive (46% de confiance), Laura Flessel n’a pas attendu la composition officielle du nouveau gouvernement d’Edouard Philippe pour annoncer son départ ce 4 septembre à 11h. Lire la suite …
Novice en politique, la ministre des Sports Laura Flessel qui a démissionné mardi, aura accompagné les derniers grands succès sportifs français, mais son bilan reste inachevé, sur fond de contraintes budgétaires.
“C’était une bonne ambassadrice pour le sport”, juge le député Nouvelle Gauche de la Loire Régis Juanico, “mais elle n’avait pas le poids politique ni le soutien nécessaire à Matignon et à l’Elysée pour mener à bien sa mission, notamment face au mur qu’est Bercy”, explique-t-il à l’AFP.
Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.
Laisser un commentaire