La LPO Loire fêtait ses 20 ans samedi 28 avril au Château de Saint-Victor-sur-Loire. Pour l’occasion, l’infatigable et emblématique Président de la LPO, Allain Bougrain-Dubourg, avait fait le déplacement en terres ligériennes.
J’ai profité de la tribune qui m’était offerte pour rappeler que la la Terre est en train de subir sa 6ème extinction de masse, due à l’activité humaine : selon les scientifiques, les disparitions d’espèces ont été multipliées par 100 depuis 1900, soit un rythme sans équivalent depuis l’extinction des dinosaures il y a 66 millions d’années.
L’Humanité a plus profondément et plus rapidement modifié les écosystèmes depuis ces 50 dernières années que dans toute son histoire, essentiellement afin d’assouvir ses besoins en nourriture, en eau et en énergie.
5 menaces majeures pèsent aujourd’hui sur la biodiversité : la destruction des habitats (déforestation…), par la surexploitation (chasse, surpêche…), l’introduction d’espèces envahissantes, le changement climatique et la pollution.
Or, outre les considérations éthiques, la biodiversité est essentielle aux sociétés humaines qui en sont entièrement dépendantes.
Des menaces sans précédent sur les oiseaux :
Les résultats de deux réseaux de suivi des oiseaux sur le territoire français, communiqués le 20 mars dernier par le Muséum national d’histoire naturelle et le CNRS, évoquent un phénomène de « disparition massive », « proche de la catastrophe écologique ». Les oiseaux des campagnes françaises disparaissent à une vitesse vertigineuse. En moyenne, leurs populations se sont réduites d’un tiers en quinze ans.
Principalement dû à l’intensification des pratiques agricoles de ces 25 dernières années, le déclin s’est accéléré depuis 2008-2009, en raison de la fin des jachères imposées par la PAC et de la généralisation des néonicotinoïdes, qui tuent non seulement les abeilles mais les insectes en général, et donc les oiseaux par empoisonnement secondaire.
Quelle mobilisation de la communauté internationale ?
La préservation de la biodiversité est considérée comme l’un des enjeux essentiels du développement durable depuis le sommet de la Terre de Rio (1992).
2010 a été l’année internationale de la biodiversité, conclue par la Conférence de Nagoya sur la biodiversité qui a reconnu l’échec de l’objectif international qui était de stopper la régression de la biodiversité et a proposé de nouveaux objectifs (protocole de Nagoya).
La Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), un groupe d’experts intergouvernemental sur le modèle du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), a été lancée en 2012 par le programme des Nations unies pour l’environnement pour conseiller les gouvernements sur cette thématique.
La loi biodiversité du 8 août 2016
Depuis la loi sur la Nature de 1976, rien n’avait été fait par les gouvernements successifs pour lutter contre l’érosion de la biodiversité. La préservation de l’environnement reposait essentiellement sur des mesures contre le dérèglement climatique. La loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages traite de la biodiversité dans son ensemble.
Elle traduit dans notre droit le protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques (non brevetabilité du vivant) et le partage des avantages qui en sont issus.
Elle introduit de vraies innovations :
Mais aussi des mesures répondant à des batailles emblématiques :
Malgré ces quelques avancées, la bataille pour la biodiversité reste entière : ma détermination de parlementaire l’est également !
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On a trop tendance à opposer culture et nature. La culture européenne issue essentiellement du christianisme révèle ses limites. Le tout pour l’homme et rien pour la nature n’est plus à l’ordre du jour. Il nous faut maintenant nous tourner du côté d’autres cultures qui avaient compris que l’homme faisait partie de la nature. La culture indienne avait compris cela et vivait en parfaite harmonie avec la nature. Nous devons reconsidérer notre culture pour y intégrer le respect du vivant sous toutes ses formes. Ce n’est que lorsque nous aurons opéré cette révolution culturelle que l’homme pourra vivre en harmonie avec les éléments vivants qui constituent la terre. Cela prendra du temps mais nous n’avons pas d’autres choix.
Dans mon commentaire, Il est évidemment question de la culture des indiens d’Amérique.