2 nouveaux engagements pour le sport : Vice-Président du Groupe d’études sur l’Économie du sport et du Groupe d’études Sport

Toujours dans le but de m’engager plus encore sur la thématique sportive, j’ai été nommé le Mercredi 21 février 2018, Vice-Président du Groupe d’études sur l’Économie du Sport et Vice-Président du Groupe d’études Sport.

Groupe d’étude sur l’Economie du Sport by Régis Juanico on Scribd

Groupe d’études sur le Sport by Régis Juanico on Scribd

Le 21 mars 2018, le Groupe d’études Sport a d’ailleurs auditionné Laurence Lefevre, Directrice des sports et Laurent Pétrynka, Président de l’UNSS et Président de la Fédération internationale sportive et scolaire et d’Eric Frécon, Directeur national adjoint de l’UNSS en charge des relations institutionnelles. Ce dernier a évoqué : la hausse du nombre de licenciés : 1,2 million pour 150 sports ; la pratique du sport pour tous à l’école renforcée et le sport féminin et handisport favorisés.

François Cormier-Bouligeon
M. Laurent Petrynka, vous avez suivi le parcours complet menant à l’agrégation d’éducation physique et sportive. Vous avez d’abord enseigné l’EPS avant d’être nommé inspecteur d’Académie du rectorat de la Guyane en 2004 puis d’exercer les fonctions de Directeur de cabinet du rectorat de Créteil de 2007 à 2010.
Cette même année 2010, vous êtes élu Directeur national de l’UNSS, fonction que vous exercée à ce jour.
Reconnaissance sur le plan international, vous avez été élu en 2014 à la Présidence de l’International School Sport Federation (ISF).
Je souligne tout d’abord que, si l’on considère l’ensemble des fédérations sportives (fédérations unisports ou délégataires, fédérations multisports et affinitaires et fédérations scolaires et universitaires), l’UNSS se situe à la deuxième place en nombre de licenciés, 1million 123 000 licenciés, derrière la FFF et devant la FFT.
L’UNSS a été créée en décembre 1977 sous le régime de la loi du 1er juillet 1901 relative aux contrats d’association. Conformément aux dispositions du code de l’éducation, ses statuts sont approuvés par décret en conseil d’État.

La présidence de droit du Ministre de l’éducation nationale, la représentation de l’administration de l’Éducation nationale et du ministère chargé des sports, les moyens que lui attribue l’État, les références aux codes de l’éducation et du sport, inscrivent fortement l’UNSS dans sa mission de service public.

L’UNSS valorise les axes de développement suivants :
• La pratique sportive pour les filles
• La pratique sportive au sein des quartiers prioritaires et du monde rural.
• La pratique sportive pour les élèves en situation de handicap
• La formation vers les licenciés et les enseignants d’EPS, animateurs d’AS
• La formation des Jeunes Officiels
• La pratique sportive éco responsable
• La pratique sportive valorisant la santé et le bien-être
J’ajoute enfin, que l’UNSS, comme les deux autres fédérations sportives scolaires, est membre du CNOSF.
Je vous cède la parole pour une présentation plus détaillée de votre fédération.

Laurent Petrynka
L’UNSS est une fédération sportive dérogatoire sur tous les plans. Ses membres sont ceux qui adhèrent dans les collèges et lycées (1,2 millions de licenciés dont environ 42% de filles). L’association doit être obligatoirement créée dans les collèges et les lycées, l’AS doit adhérer à l’UNSS, être présidée par le directeur d’établissement, etc. Le Ministère de l’éducation est le premier acteur du sport : 1 milliard d’euros par an pour les salaires des professeurs d’EPS. Les entraîneurs UNSS sont en fait payés par l’Etat ce qui constitue un avantage considérable par rapport aux clubs
L’Etat a décidé d’offrir des parcours diversifiés, et a gardé la gouvernance de l’aspect UNSS : la majorité appartient à l’Etat dans toutes les instances, c’est un service public. l’Etat assure un enseignement d’EPS pour tout le monde et le sport scolaire pour le complément : l’offre se tient, dans une gouvernance très particulière.

Nous en sommes au 4ème plan stratégique quadriennal. 3 mots d’ordre : accessibilité, innovation, responsabilité.
On essaye donc d’aller vers les différents publics, pour le sport partagé. Pour les filles : 35% des directeurs régionaux et départementaux sont des femmes. La création il y a 2 ans dans 5 villes de la course de cross «La Lycéenne » réservée aux filles et organisée le 8 mars pour la Journée du droit de la femme est une illustration de cette approche. Pas un championnat de France masculin ne se crée sans féminin, et la présence de filles est par exemple nécessaire à parité dans les équipes d’athlétisme ou de VTT. Il y a donc beaucoup d’initiatives mais les chiffres ont du mal à bouger pour autant.
En ce qui concerne notre approche du handicap, il n’y a pas de championnats spécifiques (cela ne tiendrait pas car les effectifs sont faibles) mais il y a une grande liberté dans les règlements pour que les jeunes en situation de handicap intègrent les championnats existants. Ça n’est pas le modèle paralympique, et n’a pas vocation à être du sport de haut niveau. Dans toutes les commissions mixtes nationales qui gèrent les sports (commissions foot, hand, etc.) il y a un responsable handisport. Il y a des difficultés : ces jeunes sont difficiles à recenser, et surtout ils ne viennent pas dans les clubs d’AS.

Il y a eu un effort particulier en faveur des établissements scolaires installés dans les quartiers : normalement un établissement doit payer 1 000€ par an pour adhérer à l’UNSS, mais ce prix a été divisé par deux pour les établissements en REP+ (ce qui constitue une rentrée financière en moins pour l’UNSS non compensée par les ministères). Les effectifs sont très élevés (jusqu’à 30 élèves par éducateur sportif), et en parallèle l’offre de clubs diminue : les clubs sont la base, mais ne se créent plus. Les professeurs d’AS pourraient donc participer, sous l’autorité du préfet et avec la DRJSCS, à la recréation de clubs en banlieue (la liberté d’association ne suffit pas).

Jean-François Eliaou
En termes de filières de recrutement de talents, comment se fait la liaison entre l’UNSS et les fédérations ? Et comment se fait la reconnaissance de talents, qui pourront se développer dans le sport pendant plusieurs années même s’ils ne sont pas champions olympiques ?

Laurent Petrynka
Nous sommes une fédération à part entière et membre du CNOSF : nous sommes, en soi, une pratique sportive. Nous travaillons sur la base de conventions avec les fédérations (et Ministère des sports, Ministère de l’éducation, USEP et UNSS).
Le travail se fait autour de la définition des pratiques (rugby à 7, 11, 13 ou 15 ?), les calendriers de la compétition (pour qu’ils ne se chevauchent pas), la formation des enseignants : les fédérations sont intéressées pour former les professeurs d’EPS à leur sport (10% des professeurs sont formés par an, plus technique alors que les formations du Ministère ne sont pas disciplinaires). Lors de grands événements sportifs internationaux (GESI), il y a un travail en commun avec la fédération concernée pour savoir ce qu’on met en place pour dynamiser la discipline. Lorsqu’un professeur d’EPS détecte un vrai talent, il l’oriente vers un club : le clivage sport / EPS est faux.

Eric Frécon (directeur national adjoint de l’UNSS)
Il faut effectivement orienter cet individu, mais les meilleurs sont généralement licenciés dans un club. Une petite moitié des licenciés UNSS ont une licence dans un club. Il faut savoir que les différents sports ne sont pas pratiqués tout au long de l’année dans le cadre de l’UNSS.
Il y a aussi une valorisation pour les élèves qui sont sur les podiums de championnat de France, ils ont une note minimale de 16/20 à l’option EPS au baccalauréat.

Régis Juanico
Quel a été l’effet de la suppression de l’exigence d’un certificat médical pour la pratique sportive à l’école sur le nombre d’adhérents à l’UNSS ?

Laurent Petrynka
L’accélération a été flagrante. Il y a eu une augmentation de 25.000 licenciés sur les deux dernières années, cela ne peut être dû qu’à cela. Les professeurs pensaient profondément que cette contrainte était purement administrative, que cela manquait de cohérence car il n’est pas exigé de certificat en EPS alors que les épreuves en terminale sont intenses.

Régis Juanico
Y a-t-il quelque chose de prévu pour la Ryder Cup 2018 ?

Eric Frécon
Il y a un travail avec les fédérations de golf comme avec toutes les fédérations qui le souhaitent en marge des épreuves des Gesi. Il est prévu l’organisation d’un tournoi scolaire sur le parcours de Disney en marge de la Ryder Cup jeune, ainsi que la présence d’élèves sur le golf national lors du tournoi majeur.

Régis Juanico
Quelles sont les premières disciplines pratiquées au sein de l’UNSS ?

Eric Frécon
Près de 150 sports sont pratiqués. L’AS a dans chaque établissement une liberté totale de choix des sports parmi les sports proposés. La discipline la plus pratiquée est le football (si on ajoute le futsal, qui intéresse beaucoup les filles), puis le handball, le cross, l’athlétisme, badminton.

François Cormier-Bouligeon
Où en est-on du programme « Bouge » avec le sport-santé ?

Laurent Petrynka
Le programme « Bouge » était lié à la Mutualité française, qui n’est plus partenaire. Sur les aspects « santé », il y a plusieurs actions : cette année programme de prévention sur le dopage (guide distribué à tous les établissements scolaires), master class sur l’éthique et le sport avec un prix national du Sénat (plaquette éthic’action). L’UNSS priorise aussi un programme avec la MAIF sur les « jeunes officiels ».

François Cormier-Bouligeon
Pour augmenter le nombre de pratiquants comme le veut le Président de la République, il faut augmenter le nombre de pratiquants parmi les CSP- et les femmes. Comment éviter les ruptures de pratiques après la sortie du système scolaire ?

Laurent Petrynka
Il n’est pas certain que les propositions des clubs correspondent au format que les jeunes d’aujourd’hui veulent, notamment les jeunes filles. Ils ne veulent pas forcément une pratique de discipline unique mais davantage de souplesse dans l’organisation. On constate le développement de la pratique en dehors des clubs, notamment avec les offres privées de futsal ou de basket.

Perrine Goulet
Le modèle des clubs sportif doit évoluer et permettre le développement d’offres différentes, moins structurées vers la compétition et plus ludiques.