J’ai interrogé Sophie Cluzel, ministre en charge du handicap, lors de son audition en commission des affaires culturelles ce mercredi 11 octobre, sur l’impact réel des mesures de revalorisation de l’AAH, ainsi que sur la suppression de la prime d’activité pour les bénéficiaires de pensions d’invalidité. En effet, lors de l’Assemblée générale du comité Loire de l’Association des Paralysés de France (APF), en présence de son Président national, Alain Rochon, j’avais été alerté sur le fait que cette revalorisation ne concernerait pas tout le monde, excluant notamment les personnes handicapées en couple.
> Ma question à Sophie Cluzel, ministre en charge du handicap
Madame la secrétaire d’État, je voulais revenir sur les questions de pouvoir d’achat. Vous avez évoqué 870 000 bénéficiaires des mesures de pouvoir d’achat parmi les personnes en situation de handicap. Je participais ce week-end au comité départemental de la Loire de l’Association des paralysés de France, en présence de son président national, Alain Rochon. L’Association ne fait pas la même lecture que vous de ces mesures : elle craint que, du fait des modalités choisies, elles entraînent une stagnation ou un recul du pouvoir d’achat pour plus de 500 000 personnes en situation de handicap.
Nous avons abordé tout à l’heure la question des allocataires de l’AAH vivants en couple. Avec le gel du plafond de ressources appliquées aux couples, ce sont 230 000 personnes qui, par effet mécanique, ne bénéficieront pas d’une augmentation de pouvoir d’achat. Sur les compléments de ressources, vous avez parlé de simplification ; mais en fait vous allez les aligner sur le montant le plus faible. Donc, au mieux, 65 000 personnes gagneront 15 euros de pouvoir d’achat par mois ; au pire, ce sera une perte de 90 euros par mois.
Reste le cas des 250 000 salariés titulaires d’une pension d’invalidité. Vous avez prévu qu’à compter du 1er janvier 2018, la prime d’activité sera supprimée pour les salariés qui bénéficient d’une pension d’invalidité. Cela représente une perte moyenne de pouvoir d’achat de 158 euros par mois. Et je ne parle pas de la réduction des APL de 5 euros par mois pour bon nombre de gens ! Comptez-vous prendre des mesures correctrices pour que personne n’y perde ?
> La réponse de la ministre
Monsieur Juanico, vous m’avez parlé de l’AAH et des inquiétudes de ceux qui pourraient y perdre. Je tiens à le répéter : personne n’est perdant sur l’AAH, ni les couples ni les personnes seules. Certains sont plus gagnants que d’autres, c’est vrai, mais personne n’est perdant. Je pourrai vous fournir tous les chiffres : globalement, plus de 870 000 allocataires vont être gagnants de presque un treizième mois. Pour la majorité des couples, cela représentera 180 euros, surtout ceux qui sont tous les deux allocataires de l’AAH. Certes, 75 000 bénéficiaires ne gagneront pas de façon nette, mais personne ne sera perdant. Nous tenons les calculs à votre disposition et nous pourrons tout à fait en discuter plus en détail. C’est assez technique, je dois le reconnaître, et il entre dans ma feuille de route de rendre tout cela beaucoup plus lisible. Les simulations des droits doivent être beaucoup plus simples et visibles, et nous travaillons à cela dans le cadre de l’amélioration de l’accès aux droits.
Je serai bien évidemment vigilant à ce que cette promesse qu’il n’y aurait “pas de perdant”, soit réalisée dans les faits et qu’aucun bénéficiaire, individuel ou en couple, ne voit son montant d’AAH baisser.
J’ai notamment signé la pétition en ligne sur Change.org : “AAH, pensions d’invalidité : Non au recul des droits et à l’aggravation de la précarité !” , que je vous invite à signer également.
Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.
Laisser un commentaire