Alors que l’ensemble de la délégation française est désormais rentrée en France, il convient de saluer les résultats exceptionnels de l’ensemble des équipes qui ont porté haut les couleurs tricolores au cours des Jeux d’Eté de la XXXIème Olympiade qui se sont achevés, dimanche 21 août, à Rio de Janeiro.
Comme un symbole. Dix-huit mois après la tragique disparition d’Alexis Vastine qui avait rêvé toute sa vie de s’offrir ce bonheur, le boxeur Tony Yoka, 24 ans, déjà champion du monde des poids super-lourds en 2015, a apporté la dernière médaille d’or à la délégation française ce dimanche 21 août.
À l’image de son jeune champion olympique, l’équipe de France de boxe, forte de ses 6 médailles -sur un total de 10 engagés !-, a été l’un des acteurs majeurs de la réussite de la délégation tricolore à Rio.
Avec 42 médailles (10 en or, 18 en argent et 14 en bronze), son meilleur total dans l’histoire des Jeux Olympiques d’après-guerre, la France a terminé à la 7ème place au classement des nations (5ème ex æquo avec l’Allemagne au nombre de médailles), comme à Londres 4 ans plus tôt. Elle a conforté ainsi sa position dans le Top 10 des nations olympiques, position qu’elle n’a pas quittée depuis les Jeux de Séoul en 1988.
Outre le décompte brut des médailles, les motifs de satisfaction ont été nombreux pour la délégation française. Le drapeau tricolore a flotté sur de nombreux sites olympiques, avec 15 disciplines médaillées – Athlétisme, Aviron, Boxe, Canoë-Kayak (slalom et course en ligne), Cyclisme (piste), Escrime, Équitation, Handball, Judo, Natation, Pentathlon moderne, Taekwondo, Tir, Tir à l’arc, Voile – sur les 27 engagées par la France.
Au rayon des satisfactions sportives, outre la Boxe, on peut citer :
– l’Athlétisme qui réalise son meilleur résultat aux Jeux depuis 1948 avec six médailles, malgré les déceptions de ne pas monter sur la plus haute marche pour Lavillenie et Diniz. A noter la 1ère médaille depuis 1948 pour une lanceuse disque : Mélina Robert-Michon, un exploit !
Les sports d’eau et nautiques :
– l’Aviron avec deux médailles dont une d’Or pour le deux de couple Azou-Houin ;
– le Canoé-kayak avec trois médailles dont une d’Or pour Denis Gargaud ;
– la Voile avec l’Or pour Charline Picon en RSX et deux autres médailles ;
– l’Equitation obtient un résultat exceptionnel avec trois médailles dont deux en Or (concours complet et saut d’obstacles) ;
– l’Escrime relève la tête après Londres, avec 3 médailles dont une en Or en Épée par équipe masculine ;
– le Judo réalise de beaux Jeux grâce aux catégories “lourdes” et la médaille d’Or inattendue d’Emilie Andéol et un total de 5 médailles. Teddy Riner est le seul Français à conserver son titre de Londres ;
– le Handball réalise un carton plein pour ses deux équipes qualifiées en finale olympique, ce qui est très rare pour un sport co, avec deux médailles en Argent à la clef. Même si nous avons tous rêvé d’un triple sacre olympique consécutif pour les Experts…
– le Tir : 3 médailles avec l’Argent au pistolet 25m et au Tir à l’Arc, le bronze à la carabine 50m ;
– et bien entendu la satisfaction pour Élodie Clouvel qui remporte la première médaille en individuel pour la France au Pentathlon Moderne.
Au rayon des déceptions :
– la Natation évite le naufrage complet avec deux médailles d’Argent (4x100m et 50m libre) qui reposent sur les épaules larges de Florent Manaudou et le Bronze sur 10km en eaux vives pour Marc-Antoine Olivier qui a vengé en quelque sorte Aurélie Müller privée de la médaille d’Argent. Pour le reste, un certain nombre de déclarations individualistes de nageurs tricolores interrogent très fortement… ;
– tout comme au Tennis, où le bilan est maigre en particulier pour des joueurs ou joueuses qui faisaient figure de favoris en double. Que dire du comportement et des mots de Benoît Paire en décalage total avec les valeurs de l’Olympisme… ;
– le cyclisme : les Français ont raté leurs Jeux sur la route, sur la piste, en VTT et en BMX, le pire bilan depuis 1984, malgré le Bronze de la vitesse en équipe, maigre consolation dans une discipline traditionnellement forte pour la France ;
– les équipes de Basket, 4e pour les femmes et 6e pour les hommes : nous espérions au moins un podium pour l’un des deux collectifs ;
– l’équipe de Volley-ball qui faisait figure de favori du tournoi olympique avec le Brésil, et qui termine 9e ;
– les équipes de Rugby à 7 là aussi qui arrivaient à Rio avec d’autres ambitions que les places de 6e pour les filles et 7e pour les garçons dans une discipline d’avenir qui a montré tout son potentiel pour sa première apparition aux JO à Rio ;
– l’équipe de football féminin qui échoue à nouveau à se qualifier dans le dernier carré d’une grande compétition mondiale ;
– la gymnastique qui rentre à Paris bredouille pour la 1ère fois depuis 20 ans même si nos Français(e)s ont montré de belle choses, à l’image de l’état d’esprit irréprochable de Samir Ait-Saïd, gravement blessé au cheval d’arçon ;
Je rajouterai une mention spéciale pour le golfeur Gregory Bourdy, qui, malgré une 21e place décevante pour lui, a fait preuve d’un état d’esprit exemplaire, heureux de participer à ces Jeux et de défendre nos couleurs.
A ce bilan satisfaisant, il convient d’ajouter les 11 places de 4e et les 17 places de 5ème obtenues par les Tricolores, qu’il conviendra de transformer en podium lors des prochains JO de Tokyo !
Ce résultat valide la stratégie de la France d’investir dans le haut-niveau dans toutes les disciplines et de ne pas concentrer ses moyens sur quelques sports au détriment des autres. Elle figure ainsi parmi les rares nations s’illustrant dans un aussi large panel de disciplines. Les performances sportives des athlètes ont également mis en lumière l’excellence du travail accompli par l’encadrement, par la filière d’excellence sportive autour du Grand INSEP et les agents de l’Etat et des dispositifs de soutien aux athlètes (Pacte de Performance, loi sur les statuts des sportifs de haut-niveau…).
Alors que la France s’apprête à acclamer dans deux semaines ses 126 athlètes sélectionnés pour les Jeux Paralympiques (du 7 au 18 septembre), les regards se tournent déjà vers Tokyo 2020. Un nécessaire travail d’analyse et de réflexion sera entrepris ces prochaines semaines avec l’ensemble des acteurs du mouvement sportif, afin de tirer les leçons des réussites comme des échecs.
Enfin, la priorité doit être en cette rentrée post-JO, où des jeunes qui se sont identifiés à nos champions vont frapper à la porte des clubs partout sur le territoire, je pense en particulier à la Boxe, à l’Equitation, mais aussi à des disciplines plus habituées à cette affluence de pratiquants comme l’Athlétisme, le Hand ou le Judo, de donner tous les moyens humains (éducateurs, bénévoles…) à ces clubs à la base de pouvoir accueillir dans de bonnes conditions ces nouveaux licenciés.
Réussir Rio pour le mouvement sportif Français, c’est aussi transformer l’essai de l’accueil de ces nouveaux licenciés après les Jeux, car qui sait, parmi eux figureront peut-être des champions pour les futurs olympiades et pourquoi pas à Paris en 2024 ?!
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