Tous ceux qui ont une tendresse et de l’affection pour Michel Rocard s’étaient convaincus, malgré les années et les alertes sur sa santé -le temps ayant si peu de prise sur son esprit agile- qu’il était devenu d’une certaine façon insubmersible.
C’est avec une immense tristesse que j’ai appris le décès de Michel Rocard, grande figure du socialisme Français à l’origine de mon engagement en politique, comme de nombreux militants socialistes de ma génération.
Au début des années 90, Michel Rocard, alors Premier Ministre de François Mitterrand, incarnait pour beaucoup de jeunes qui, comme moi, s’engageaient au Parti Socialiste, la créativité en politique, la droiture des convictions, le renouvellement des idées.
Je n’oublie pas qu’ancien responsable des étudiants socialistes dans les années 50, engagé dans le combat contre la Guerre d’Algérie et en opposition avec la SFIO, c’est lui qui, devenu premier secrétaire du Parti Socialiste, accorda, en 1993, au Mouvement des Jeunes Socialistes, son autonomie.
Benoît Ham0on fut le premier Président élu du MJS et je lui ai succédé en 1995, après avoir été, en 1994, le dernier Président national des clubs Forum fédérant les Jeunes Rocardiens.
Dans les premières années de ma vie politique, à une époque où il défendait contre la pensée dominante la réduction du temps de travail et la semaine de quatre jours, j’ai beaucoup appris de la méthode Rocard, de ses livres, ses articles, ses discours : une école de la rigueur, de la vérité, du dialogue et du débat démocratique.
Michel Rocard, c’était le “parler vrai” mais aussi “l’agir juste”, la volonté permanente de convaincre, avec toujours un temps d’avance et le souci d’une vision de long terme, rare en politique. C’était la recherche du “compromis” comme le soulignait récemment Gérard Lindeperg qui fut notre coordinateur du courant Rocardien il y a 25 ans.
Toujours inventif, il était doué d’une intelligence fulgurante. Erudit des idées politiques, curieux de tout, il impressionnait par l’étendue de sa culture historique.
Serviteur de l’Etat, à l’origine de grandes réformes de gauche comme le RMI ou la CSG, à l’origine du compromis historique et de la paix en Nouvelle-Calédonie, l’homme était aussi apprécié bien au-delà de son camp par sa grande liberté de ton.
Michel Rocard avait l’Internationalisme socialiste et les idéaux européens chevillés au corps. C’était surtout un militant infatigable, fidèle à son parti.
Au nom de l’ensemble des Socialistes ligériens, j’adresse mes plus sincères condoléances à la famille de Michel Rocard.
Michel, tu nous manqueras.
Régis Juanico
Député de la Loire
1er Secrétaire fédéral du PS Loire
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