A l’issue d’un travail approfondi entre les autorités sanitaires et les associations de patients, de donneurs et LGBT, Marisol Touraine a annoncé ce mercredi 4 novembre la fin de l’exclusion du don du sang en raison de l’orientation sexuelle, dans le respect absolu de la sécurité des receveurs. Le gouvernement tient ainsi l’engagement pris en 2012 par François Hollande : dès le printemps 2016, on ne pourra plus être exclu du don du sang en raison de son orientation sexuelle. Environ un an après, les conditions du don seront rapprochées des conditions applicables aux autres donneurs. Je me félicite que notre majorité ait mis fin à cette discrimination.
La circulaire DGS/3B n°569 du 20 juin 1983 relative à la prévention de l’éventuelle transmission du SIDA par transfusion sanguine avait exclu du don du sang les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH), en raison d’un risque d’exposition au VIH plus important lors d’une relation sexuelle entre hommes que
lors d’une relation hétérosexuelle ou d’une relation sexuelle entre femmes. Cette exclusion définitive est aujourd’hui vécue comme une présomption de séropositivité.
Comme l’a rappelé la ministre de la Santé : « Donner son sang est un acte de générosité, de citoyenneté, qui ne peut être conditionné à une orientation sexuelle. Dans le respect de la sécurité absolue des patients, c’est aujourd’hui un tabou, une discrimination qui sont levés ».
La fin de l’exclusion définitive est une position qui dépasse les clivages politiques. Un amendement de principe appelant à la fin de la discrimination au don du sang en raison de l’orientation sexuelle a d’ailleurs été adopté dans le projet de loi de modernisation de notre système de santé. Il a été voté à l’unanimité à l’Assemblée nationale et adopté conforme au Sénat.
Concrètement, pour garantir que l’ensemble des conditions de sécurité sont remplies, l’ouverture du don du sang se fera par étape :
– Première étape, au printemps 2016 – fin de l’exclusion définitive du don :
o Le don de sang total sera ouvert aux hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes à l’issue d’une période de contre-indication de 12 mois, durée pour laquelle le niveau de sécurité transfusionnelle est le même que pour les donneurs actuels.
o Les hommes qui, au cours des 4 derniers mois, n’auront pas eu de relation sexuelle avec un homme ou auront eu un seul partenaire, pourront donner leur plasma grâce à la création d’une filière sécurisée par quarantaine.
– Deuxième étape, environ 12 mois après – rapprochement des durées d’ajournement avec les donneurs hétérosexuels :
o La filière sécurisée par quarantaine pour le plasma, va permettre aux autorités sanitaires de bénéficier d’une étude « en vie réelle ». Si cette étude démontre qu’il n’y a pas de risques, les règles relatives au don des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes seront rapprochées des règles générales.
Les travaux vont désormais se poursuivre afin de proposer un nouveau questionnaire d’entretien pré-don, d’organiser une meilleure information du donneur et de renforcer la formation des personnes effectuant la collecte.
Je me félicite de la mise en oeuvre de cette décision courageuse. La Gauche continue à faire avancer les droits des individus vers plus d’égalité.
Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.
Laisser un commentaire