Le Premier Ministre Manuel Valls a présenté hier la démission de son Gouvernement. Je regrette les départs de Benoît Hamon, d’Arnaud Montebourg et d’Aurélie Filipetti de l’équipe gouvernementale. L’exécutif se prive de personnalités compétentes, talentueuses, qui incarnent l’ancrage à Gauche et le volontarisme politique.
Je salue leurs bilans, particulièrement celui d’Arnaud Montebourg sur le redressement productif et industriel, en n’oubliant pas son implication forte dans les dossiers ligériens de Forgital et d’Ascométal, et celui de Benoît Hamon, qui a fait voter la loi fondatrice sur l’Economie Sociale et Solidaire et un projet de loi sur la Consommation qui a redonné du pouvoir d’achat à nos concitoyens. Ces derniers mois, il a également su préserver la priorité budgétaire accordée à l’Education Nationale et la poursuite de la création des 60 000 postes.
La réaction de l’exécutif est disproportionnée par rapport aux propos de bon sens tenus ce week-end à Frangy-en-Bresse, où j’étais présent. Les inflexions sur la politique économique conduite par le Gouvernement, demandées par Arnaud Montebourg et Benoît Hamon (relance au niveau européen contre le risque de déflation, priorité à la lutte contre le chômage et à la sortie de crise sur l’objectif de réduction des déficits, soutien au pouvoir d’achat des ménages avec la règle « des trois tiers »), que de nombreux parlementaires socialistes appellent de leurs vœux depuis plusieurs mois, visent à servir la réussite du Gouvernement, et non à l’affaiblir.
C’est le sens des messages que les électeurs nous ont envoyés à l’occasion des élections municipales et européennes : ils veulent des résultats et que nous tenions nos engagements, et non des gestes d’autorité.
Après le départ des Verts il y a quelques mois, la base politique sur laquelle l’exécutif peut s’appuyer se trouve désormais très réduite, loin du large rassemblement qui a permis les victoires électorales de 2012. Un Gouvernement de gauche doit rassembler largement et débattre. En se privant du pluralisme des idées et des sensibilités, l’exécutif se prive aussi de solutions pour sortir de l’ornière.
Régis JUANICO
1er Secrétaire fédéral du PS Loire
Député de la Loire
Crédits photo : lejdd.fr
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Bravo Régis pour ta prise de position courageuse, merci à toi ; tu es un élu “de Gauche”
Bravo Régis pour ta prise de position courageuse. Tu es un élu “de Gauche”.
Merci
Le texte de notre député est intéressant, sa prise de position courageuse mais je crains que la dérive sociale libérale du nouveau gouvernement Valls soit lancée. En effet, deux jours à peine après la clôture de l’Université d’été du PS, François Resbamen lance officiellement la chasse aux “faux chômeurs” (ce matin sur i-Télé), sur un thème classique de la droite la plus dure. Alors qu’on dénombre presque 3 millions et demi de chômeurs (500 000 de plus depuis que Hollande est au pouvoir), le Ministre du Travail a demandé à Pôle Emploi de “renforcer les contrôles pour vérifier que les gens cherchent bien un emploi” (convocations, vérifications,… sinon on est radié”) en invoquant la définition BIT (non pratiquée strictement dans la définition Pôle Emploi-Ministère du Travail, qui emploient une définition et un décompte différents). La gauche de Valls, à travers lui, officialise donc les campagnes antérieures de la droite et du patronat les plus bornés.Tous les syndicats se déclarent effarés…
Il ne manque plus au gouvernement Valls, à l’instar de Tony Blair quand il était au pouvoir, qu’à indiquer qu’il est prêt à acheter un réveil-matin à chacun des chômeurs.