La Grèce, l’Espagne et le Portugal, pays les plus fragiles de la zone euro, sont les cibles d’attaques spéculatives très violentes, déclenchées par des opérateurs financiers et bancaires, qui risquent de déstabiliser l’ensemble de la zone euro.
L’Europe paie son manque de cohésion, le manque de coordination des politiques économiques, l’absence de politique de relance commune et de plan de soutien aux pays les plus fragiles de la zone euro dénoncés depuis longtemps. L’Europe paie aussi sa frilosité en n’ayant pas encore légiféré sur les hedge funds. Un doute existe quant à la solidarité des pays de la zone euro vis-à-vis des pays membres les plus touchés par la crise.
Il faut demander que les pays européens affichent leur solidarité et proposent un plan de soutien à la Grèce lors du sommet extraordinaire de l’Union qui aura lieu le jeudi 11 février autour de la gouvernance économique.
Les moyens d’intervention existent.
L’Union européenne et la zone euro disposent des instruments légaux pour soutenir les victimes des attaques spéculatives. L’article 122-2 du traité de Lisbonne stipule que « lorsqu’un État membre connaît des difficultés ou une menace sérieuse de graves difficultés, en raison de catastrophes naturelles ou d’évènements exceptionnels échappant à son contrôle, le Conseil, sur proposition de la Commission, peut accorder, sous certaines conditions, une assistance financière de l’Union à l’État membre concerné. Le Président du Conseil informe le parlement européen de la décision prise ».
Les États dont les finances publiques sont plus robustes et qui ont accès à des taux d’intérêt plus faibles doivent faire preuve de solidarité. Comment ? Au moins trois solutions sont envisageables :
Le recours à un emprunt européen dont les ressources seraient distribuées en fonction des nécessités. En la matière, diverses possibilités existent :
– Faire appel à la Banque européenne d’investissement (BEI), dont le mandat serait temporairement élargi.
– Les grands pays de l’UE pourraient garantir ces émissions obligataires et affecter les ressources au budget communautaire, avec une coordination des politiques budgétaires.
L’Union européenne a les moyens d’agir. Il s’agit d’une décision politique, qui doit être prise jeudi lors du sommet exceptionnel de l’Union en utilisant la voie ouverte par l’article 122-2 du traité européen, sous peine de voir la zone euro entraînée dans une spirale spéculative aux conséquences désastreuses.
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