Chère camarade, cher camarade,
Jeudi 20 novembre tu es, une nouvelle fois, appelé(e) à départager plusieurs projets. C’est à nouveau à toi, et c’est sans doute la meilleure solution, qu’il revient de dire quel sera le visage, l’identité et la stratégie du Parti Socialiste. Je tiens à te redire en quelques mots le sens de ma candidature.
Elle est tournée vers l’avenir et le combat contre la droite. Ma candidature ne cherche à prendre aucune revanche vis à vis de tel ou telle dans le parti. Nous devons préparer l’avenir et cesser de ressasser de vielles rancunes héritées des combats internes au PS depuis 20 ans. J’appelle la génération de dirigeants et d’élus nationaux qui anime notre parti depuis longtemps à cesser de régler ses comptes sur le dos du Parti socialiste et des électeurs de gauche. Le seul « tout sauf » qui m’intéresse, comme c’est le cas d’une immense majorité de militants socialistes, c’est le « tout sauf Sarkozy ». Les français vont vivre une terrible épreuve. La crise sociale s’annonce brutale. Notre devoir est de traverser cette épreuve à leurs côtés en faisant des propositions au niveau national, en coordonnant l’action des collectivités locales que nous dirigeons ; et aussi en s’opposant résolument à toute dérégulation économique et sociale supplémentaire, au démantèlement des services publics, des droits et des libertés, engagés par la droite.
Elle propose de renouveler le Parti. Je veux que notre Parti ressemble davantage à la France. Je veux la mixité des âges et des origines. Notre parti doit bouillonner. Je souhaite qu’il redevienne le lieu de rencontre des idées, des projets, des rêves, des colères aussi de toutes celles et de tous ceux qui croient en l’action collective. Je veux un grand Parti Socialiste. Grand par sa capacité à débattre et à arbitrer ses choix dans la dignité, le respect et la transparence. Grand aussi par le nombre de ses adhérents et par l’influence qui doit être la sienne dans la société. N’oublions pas que si la droite a gagné, c’est aussi parce qu’elle a su influencer les consciences et imposer sa vision de la société et de ses problèmes. Seule une gauche parfaitement décomplexée, seul un parti qui sait mettre entre parenthèses la sélection de son candidat à la présidentielle, peut engager ce travail en profondeur sur la société française.
Mais elle fait aussi de la victoire aux présidentielles un objectif central. Pour cela, la méthode compte. Car plutôt que de sacrer un camp contre un autre, il faut commencer par réunir le Parti pour le reconstruire. Ma candidature propose de jeter des ponts entre les socialistes et la gauche, de jeter des ponts entre le PS et le mouvement social, de jeter des ponts entre nos sections et toute la diversité de la société française. Il existe deux façons d’appréhender le changement. Ce peut être la rupture. Mais la rupture dresse les individus les uns contre les autres. Le changement doit être au contraire la réconciliation des socialistes autour d’une feuille de route et d’un objectif commun : la reconquête des milieux populaires et des classes moyennes.
Je l’ai dit devant notre congrès. De la crise sociale et politique imminente qui s’annonce va naître une attente. Sommes-nous encore capables de transformer celle-ci en espérance. Oui, si le parti socialiste, dans la fidélité à son histoire, est tout près des français, au coeur du combat contre la droite, contre la récession économique et la régression sociale. A ce combat, je te demande l’honneur de me placer en première ligne.
Reçois, chère camarade et cher camarade mes amitiés socialistes.
Benoît Hamon
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