Afin de lutter contre le décrochage sportif, dans une tribune du Journal Du Dimanche, parue le 11 août, avec mon collègue le sénateur socialiste de la Creuse Jean-Jacques Lozach, nous proposons la création d’un “Pass Sport” conçu sur le modèle du pass Culture, qui vise à rendre plus accessible musées et spectacles aux jeunes à partir de 18 ans. Un dispositif qui favoriserait ainsi l’accès et la pratique du sport pour les 14-20 ans. Les 500 euros distribués aux 14-20 ans servirait à acheter des licences, du petit matériel et des entrées pour des infrastructures comme des piscines et ou des patinoires. A terme, le budget du Pass Sport pourrait atteindre les 400 millions d’euros.
Les adolescents français sont “plus souvent en surcharge pondérale”, selon une étude publiée mercredi 28 août par la Drees, le service statistique des ministères sociaux. 18,2% des adolescents en classe de 3e sont en surcharge pondérale, dont plus d’un quart (5,2%) sont obèses, conclut cette enquête de santé menée en 2016 et 2017 auprès de 7.200 élèves.
Ces proportions étaient respectivement de 17% et 3,8% en 2009 et 15,8% et 3,5% en 2001, rappelle la Drees, soulignant que la hausse est notable “en particulier pour les filles”.
Dans ses conclusions, la Drees met l’accent sur la persistance de fortes inégalités sociales. Ainsi, 24% des enfants d’ouvriers sont en surcharge pondérale et 8% sont obèses, contre respectivement 12% et 3% des enfants de cadres.
Pour mémoire, nous avions remis en 2016 avec le député de Dordogne, Pascal Deguilhem au Premier Ministre et aux ministres concernés un rapport sur le sport à l’école dont les principales préconisations sont consultables dans en intégralité ici :
Voici pour vous l’intégralité de notre texte :
La lutte contre l’inactivité physique liée à nos modes de vie sédentaires est l’un des grands enjeux de santé publique du 21e siècle.
La Fédération Française de Cardiologie nous alerte : entre 1971 et 2011, les collégiens ont perdu 25% de leur capacité physique, ce qui veut dire concrètement que l’espérance de vie des jeunes générations dans notre pays diminue…
Plus le temps passe, moins nos enfants bougent.
La combinaison d’une alimentation trop riche, d’une baisse de l’activité physique et du temps passé devant les écrans -plus de 2h par jour pour les 3-10 ans et plus de 4h par jour pour les 11-17 ans- conduit à ce que 15% des filles et garçons entre 7 et 17 ans sont en surpoids et 5% sont obèses.
Face à la pandémie de la sédentarité à l’origine de 10% des décès en Europe et dans la perspective de la construction d’un héritage sportif des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, l’enjeu est de faire bouger la France dans le cadre d’un grand plan de développement des activités physiques et sportives pour tous, à tous les âges de la vie.
Une activité physique et sportive régulièrement pratiquée dès le plus jeune âge est la meilleure garantie que cette bonne habitude sera poursuivie tout au long de la vie.
Nous proposons donc la création d’un Pass Sport dont l’objectif sera de lutter contre le décrochage sportif et la sédentarité des jeunes, ainsi que démocratiser la pratique sportive.
Nous ne souhaitons pas opposer le sport et la culture mais un dispositif ne peut marcher sur une seule jambe. Un Pass Sport autonome permettrait de réaffirmer la priorité donnée au développement de la pratique sportive dans notre pays.
Conçu sur le modèle du Pass Culture déployé par le Ministère de la Culture, il serait accessible par une application et ouvert aux 14-20 ans soit la tranche d’âge couvrant les trois principales périodes de décrochage de la pratique sportive observées chez les jeunes, en particulier les filles : la rentrée en classe de 4e (13-14 ans), le passage du collège au lycée (15-16 ans) et le passage dans l’enseignement supérieur (17-18 ans).
Concrètement, ce Pass Sport consisterait en un crédit de 500 € dédié à la prise de licences, à l’achat de petit matériel (vêtements, chaussures…), à l’accès à des équipements sportifs (piscine, patinoire…) ainsi qu’à des animations sportives hors période scolaire.
Sa mise en place serait progressive. D’abord une première phase d’expérimentation ouverte à 50 000 jeunes volontaires (pour un coût de 25 millions d’euros) à proportion égale de filles et de garçons situés dans cinq départements (urbain, périurbain, rural et ultramarin).
A la rentrée scolaire 2020, le dispositif s’élargirait à 100 000 jeunes (50 millions d’euros) et à une dizaine de territoires supplémentaires. Enfin, la rentrée 2022 marquerait une généralisation à 200 000 jeunes (100 millions d’euros). A terme l’objectif sera de toucher l’ensemble d’une classe d’âge, soit environ 800.000 jeunes par an (soit environ 400 millions d’euros de budget).
Ce dispositif pourrait être intégré dans la récente Agence Nationale du Sport qui dispose d’un versant développement des pratiques où se retrouvent des Collectivités Territoriales, l’Etat, les entreprises et le monde sportif. La recherche de financements privés complémentaires à ceux de l’Etat en serait facilitée.
Afin de répondre aux objectifs fixés par les pouvoirs publics et le comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 (COJO) sur le développement des pratiques, à savoir compter 3 millions de pratiquants supplémentaires d’ici 2024, l’État financerait pour majorité le lancement de ce dispositif expérimental.
Comment le financer ? Par le rétablissement du prélèvement exceptionnel de 0,3% sur les mises de la FDJ instauré pour l’Euro 2016 et supprimé depuis 2018.
Le Pass Sport est un outil concret dans la perspective de l’héritage sportif des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Il mérite tout comme le Pass Culture d’être expérimenté : nous disons au gouvernement : chiche !
Régis JUANICO
Député Génération.s de la Loire
Rapporteur pour avis des crédits du sports à l’Assemblée Nationale
Co-président du groupe de travail sur les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 à l’Assemblée Nationale
Jean-Jacques LOZACH
Sénateur PS de la Creuse
Rapporteur pour avis des crédits du sports au Sénat
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Monsieur Le Député Juanico,
Je suis très favorable à la mis en place d’un “PASS SPORT”.
Cependant il faut veiller à ce que la somme allouée soit bien utilisée pour ce à quoi elle est destinée. La carte”PASS SPORT” devrait être une carte de crédit pour payer le club de l’inscription, le commerçant des équipement nécessaire à la pratique, etc.
Au plaisir de vous revoir.
Philippe GUILLAUMOND
Trésorier TENNIS CLUB de St-ETIENNE