Ce mercredi 14 septembre, nous avons remis, avec mon collègue Pascal Deguilhem, notre rapport sur la promotion de l’activité physique et sportive pour tous, à l’école et en dehors, aux ministres Najat Vallaud-Belkacem, Patrick Kanner et Thierry Braillard. Pour formuler nos préconisations, nous nous sommes appuyés sur les bonnes pratiques développées par les acteurs du terrain, notamment à Saint-Etienne.
Ce rapport présente les conclusions de la mission que nous a confiée le Premier Ministre le 21 octobre 2015 en vue « d’encourager et de créer les conditions favorisant la pratique d’une activité physique et sportive tout au long de la vie ».
Une étude de la Fédération Française de Cardiologie sur la progression de la sédentarité précoce des jeunes de 9 à 16 ans nous alerte directement : moins de 50% des enfants respectent les 60 minutes d’activités physiques quotidiennes préconisées par les autorités sanitaires et « en 40 ans, nos collégiens ont perdu environ 25% de leur capacité physique », c’est à dire qu’ils courent moins vite et moins longtemps. Pourtant, à l’école primaire, l’éducation physique et sportive (EPS) est le troisième volume horaire après les mathématiques et le Français. En dehors de l’école, le monde sportif civil représente 175 000 associations accueillant 15,7 millions de licenciés, dont la moitié a moins de 19 ans. L’un des principaux problèmes est alors le “décrochage sportif” : 40% à 60% des enfants ne pratiquent pas d’activité physique autre que celles obligatoires dans le cadre scolaire ; et, s’ils sont 65% à être inscrits dans une association sportive à 11 ans, ils ne sont plus que 42% à 18 ans…
Face à ce constat, il s’agit d’améliorer la qualité, la cohérence et la continuité des parcours sportifs pour les élèves et les étudiants, de la maternelle à l’université, « grâce notamment à des passerelles vers le mouvement sportif, quel que soit le niveau de pratique » et de « lutter contre les inégalités et discriminations ».
Pour répondre à ces objectifs, nous avons auditionné pendant huit mois les principaux acteurs concernés (éducation nationale, jeunesse et sports, sport scolaire, mouvement sportif, collectivités territoriales, etc.), notamment à l’occasion de déplacements en régions (dont la visite des équipements Stéphanois en mars dernier), afin d’identifier les bonnes pratiques développées sur le terrain. Nous nous sommes également appuyés sur les rapports d’évaluation, les textes officiels et les documents de synthèse existants.
Au terme de ces travaux, nous avons formulé 54 préconisations autour de quatre grands enjeux :
Nous présentons aussi un diagnostic de la situation et de l’évolution des enjeux et décrivons la multiplicité des acteurs du « sport » et de leurs champs d’intervention : EPS obligatoire, pratiques volontaires au sein de l’école, activités périscolaires et extra-scolaires. Après avoir clarifié les notions de sport, de pratique physique et sportive, d’activité physique et sportive de santé et de sédentarité, nous proposons une série de recommandations visant à fluidifier les différents parcours sportifs des élèves et des étudiants, à améliorer la complémentarité des offres de pratiques, à décloisonner les interventions et la formation des différents acteurs.
Rapport de la mission sport et école : les 15 principales préconisations by RegisJuanico on Scribd
Synthèse Du Rapport Sport Et Activités Physiques
Rapport Mission p.deguilhem – r.juanico
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Bonjour
très intéressant rapport que je n’ai fait que survoler, mais que je vais approfondir
Je suis enseignant d’EPS en collège et lycée depuis 40 ans, j’ai été pendant 35 ans entraineur et dirigeant de club avec jeunes et adultes (volley jusqu’en nationale) et enfin j’ai été pendant un mandat maire-adjoint aux sports dans ma commune de 5000 habitants.
J’ai donc depuis longtemps été concerné par l’ensemble de ces questions que soulève votre rapport.
Quelques remarques que je me permet de faire :
– Les équipements : la question me semble concerner prioritairement les collectivités territoriales et en particulier les communes (malheureusement car la compétence sport me semble devoir être au niveau communautaire au moins) Dans ce secteur, malheureusement me semble t’il les équipements ne sont pas prioritairement faits (ni utilisés d’ailleurs) par le public scolaire. Ils sont d’ailleurs bâtis avec des normes fédérales et pas pour une utilisation scolaire ; et parfois loin des établissements scolaires.
– Le savoir nager : là aussi la priorité nette devrait être donnée eux scolaires et pour moi seules les communes (avec en particulier une gestion en régie et non en délégation) peuvent intervenir et faire le choix politique afin que tous les élèves de 6° obtiennent le savoir nager.
– L’EPS et l’UNSS en lycée : Une évolution a déjà eu nettement lieu tant en EPS qu’en UNSS pour diversifier l’offre : activités du domaine 5 (Musuc, step, …) et sortir des activités de compétitions. Mais l’EPS est toujours considérée (chez les autres enseignants, les parents…et les élèves) comme la 5° roue du carrosse. bien peu valorisée dans le cursus et au niveau de l’examen.
– le lien avec les associations sportives : Il y a pour moi, possible confusion. Un enseignant d’EPS est là pour apprendre différentes APSA à tous les élèves quel que soit leur niveau, un entraineur de club (je l’ai été) est prioritairement là pour préparer les jeunes qui ont choisi à un sport dans un but compétitif. Le lien est difficile, pas toujours par mauvaise volonté, mais parce que le but n’est pas le même. Et pourtant, dans les communes, priorité est souvent donnée aux clubs (et au petit nombre) avant l’école (et le plus grand nombre)
– le sport ” santé” : aucune offre (ou très peu) n’existe pour les jeunes 20-35 ans dans ce secteur, sauf les clubs de remise en forme ou le jogging en pratique libre. Les clubs sportifs, même si la pratique “loisir” se développe, ne sont pas (du fait du statut des fédérations et de la visée de haut niveau) prioritairement dans cette optique. Une pratique sportive (ou physique) multiforme – multi-activités devrait pouvoir être proposée.
J’espère que ces quelques remarques peuvent être utiles, j’en ai beaucoup d’autres en magasin et je reste à votre disposition pour évoquer ce sujet qui me tiens particulièrement à coeur.
Nous sommes avec Pascal Deguilhem à 100% d’accord avec vos constats de terrain, Monsieur Ducasse. Merci pour ce retour.