Le gouvernement a présenté, mardi 18 juin, sa réforme de l’assurance-chômage, et, une fois de plus, ce sont les chômeurs qui sont attaqués. Les annonces sont brutales, la méthode autoritaire.
La méthode d’abord.
Cette réforme s’est faite sans les partenaires sociaux, la lettre de cadrage transmise aux associations étant impossible à respecter pour les organisations syndicales. Le paritarisme est enterré. La représentation nationale n’a pas non plus son mot à dire, cette réforme se faisant sans débat à l’Assemblée nationale.
Les annonces maintenant.
Elles sont draconiennes et s’ajoutent aux attaques répétées contre les demandeurs d’emplois, de plus en plus stigmatisés. Cette réforme se fait avec l’idée que le problème c’est le chômeur, pas le chômage.
Avant tout, rappelons quelques réalités. 1 chômeur sur 2 n’est pas indemnisé. L’indemnité moyenne est de 950€. Les trois quarts des allocataires qui touchent l’allocation maximale ont plus de 50 ans et 60% des demandeurs d’emplois ne vont pas au bout de leurs droits.
Selon l’Unedic, seulement 4% des chômeurs gagnent plus au chômage que lorsqu’ils travaillent. Rappelons enfin que l’indemnisation chômage n’est pas un cadeau fait au chômeur, c’est un droit pour lequel il a travaillé, c’est du salaire différé. Réduire le montant des allocations chômages, c’est s’attaquer au salaire.
Le gouvernement, avec cette réforme, souhaite durcir le droit à l’indemnisation. Si avant il fallait travailler un jour sur 7 pour être indemnisé, désormais il faudra travailler 1 jours sur 4.
Les plus précaires qui n’ont d’autres choix que l’intérim devraient être les plus touchés par cette mesure. Ainsi, 230 000 précaires pourraient perdre leur droit à l’indemnisation.
Les cadres sont aussi visés avec une baisse du plafond d’indemnisation et une dégressivité des indemnités, ce qui a déjà été testé dans les années 1990 sans succès. 23 000 chômeurs cadres pourraient être concernés.
Le gouvernement annonce vouloir s’attaquer aux contrats courts. Très bien, mais qu’il le fasse réellement alors. En effet, seulement 5 à 10 secteurs devraient être concernés par l’instauration d’un système de bonus-malus. De plus, si ces contrats-courts se sont multipliés, c’est à cause des ordonnances travails et autre loi Pénicaud ‘’flexibilisant’’ (comprendre précarisant) le marché du travail.
Pour lutter contre le chômage, il ne faut pas s’attaquer aux chômeurs. Supprimer 800 postes à Pôle Emploi, comme il est prévu dans le budget 2019 ne va en rien arranger la situation.
L’accompagnement des chômeurs est à la fois plus efficace et plus humain que leur stigmatisation. Il serait ainsi préférable d’accompagner les chômeurs en répondant par exemple aux demandes des Territoires Zéro Chômeur de Longue Durée qui souhaitent l’expérimentation de nouveaux territoires et la prolongation pour les 10 territoires déjà concernés.
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C’est normal qu’ils s’attaquent aux chômeurs et pas au chômage, puisque le chômage est souhaité, à haut niveau ( dans les 2 sens du terme ) car cela permet de faire pression sur les salarié qui filent doux.pour ne pas perdre leur préciex boulot. En 1968, on avait déjà cette intuition, et le gouvernement Miterrand n’a rien fait pour arranger les choses (tout comme hollande). Donc le Medef se frotte les mains et en profite pour inviter la petite Le Pen, ça montre bien ou Baizieux veut en venir….