À l’image de Pauline Ranvier, sacrée médaille d’argent en fleuret par équipe et qui a des racines roannaises -ses grands-parents tenaient le célèbre Hôtel de l’Ancre, son père est également né et a grandi à Roanne- les escrimeurs français ont brillé à Tokyo avec une belle moisson olympique de cinq médailles.
Ce que l’on sait moins, c’est que les 26 escrimeurs de l’équipe de France à Tokyo toutes armes confondues sont équipés par le leader mondial dans la production de lames de haut niveau : l’entreprise chambonnaire Blaise Frères ! Près de 90% des épéistes et fleurettistes présents à Tokyo le sont également.
Un savoir-faire artisanal de 135 ans pour cette société labellisée «entreprise du patrimoine vivant», au départ familiale et spécialisée dans la fabrication d’outils agricoles : des faux, des fourches puis des cannes à pêche, reprise par Daniel Cheynet en 2008.
Blaise Frères est aujourd’hui à la pointe de l’innovation mondiale pour les lames d’escrime en faisant appel aux technologies les plus pointues pour fabriquer des lames réclamées par les clubs du monde entier et les plus grands champions étrangers. 90 % du chiffre d’affaires est réalisé à l’export.
Daniel Cheynet a d’ailleurs reçu à son siège une partie de la délégation française, fin mai. L’occasion pour Yannick Borel, Daniel Jérent, Alexandre Bardenet et… le champion olympique Romain Cannone venus au Chambon-Feugerolles choisir leur équipement personnalisé et d’effectuer les derniers réglages pour les sportifs qui ont chacun des exigences bien précises.
Chez Blaise Frères, le forgeage est un art, tout comme l’étirage, le creusage, le dressage, le meulage et le polissage, et bien d’autres étapes de fabrication – il y en a 50 ! -, dont la société préserve discrètement les secrets.
C’est donc un immense privilège pour les Bleus de pouvoir venir piocher dans un stock de 140 lames spécialement préparées pour eux par Bruno Blaise, le responsable de la production, qui a débuté dans l’entreprise familiale à 14 ans. C’est lui, l’un des derniers forgerons de France à maîtriser cette science, qui ajustera ensuite chacune des dix ou quinze lames retenues par chaque sélectionné tel un vrai sur-mesure.
Du fait de la pandémie sanitaire, Blaise frères est passé de 120 000 lames produites en 2019 à 60 000 l’an dernier. Le nombre de salariés a, lui, chuté de près d’un quart passant de 26 à 20. Mais les perspectives sont bien meilleures pour les mois à venir puisque l’entreprise envisage de recruter à nouveau.
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