Décidément, Madame Borne est têtue… Reportée deux fois, la « réforme » de l’assurance chômage est à nouveau sur les rails, en dépit de la tempête économique avec la perspective d’une suppression de 400 000 emplois entre 2020 et 2022.
Un décret du gouvernement présenté mardi aux syndicats sera publié en mars pour une application cet été. Quatre dispositions vont profondément modifier les droits des chômeurs.
Les cinq centrales syndicales ont d’ailleurs publié cette semaine un communiqué commun – démarche rarissime – pour souligner leur désaccord.
Quatre dispositions vont profondément modifier les droits des chômeurs. Deux seront conditionnées à la bonne santé du marché du travail. C’est le cas de celle qui concerne l’entrée dans le régime.
La réforme imposera d’avoir travaillé six mois au cours des vingt-quatre derniers mois pour toucher des allocations, contre quatre mois sur vingt-huit à l’heure actuelle. Sauf pour les jeunes qui, eux, dépendront des anciennes règles, le temps que la situation économique s’améliore. Même verrou posé par le décret concernant la dégressivité des allocations pour les salaires élevés (plus de 4.500 euros brut par mois).
Deux autres règles s’appliqueront dès cet été, quelle que soit la conjoncture : la taxation des contrats courts et le nouveau calcul du salaire journalier de référence (SJR). Toutefois, les entreprises ne subiront un malus en fonction de leur taux de rupture de contrats qu’à partir de l’été… 2022, à l’issue d’une période d’un an d’observation de leurs pratiques.
Pour les chômeurs, en revanche, la douche froide sera immédiate. D’après l’Unedic, quatre allocataires sur dix feront les frais de ce changement de calcul, soit environ 850.000 personnes. En moyenne, leur allocation fondra de 22%.
L’objectif d’y gouvernement : faire entre 1 et 1,3 milliard d’euros d’économies par an. Une goutte d’eau alors que la dette de l’Unedic atteindra 70 milliards en 2022, dont la moitié due à l’épidémie…
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