Est-ce le « syndrome de l’ARS Grand Est », à savoir celui d’un plan de réorganisation brutal, à marche forcée et sans concertation, qui sévit désormais au CHU de Saint-Etienne ? Malgré le contexte à bien des égards historique, on continue comme avant, comme si de rien n’était ?
300 soignants (infirmières, aides-soignantes, kinés, médecins…), les premiers de tranchée de la crise sanitaire que nous applaudissons tous les soirs à 20 heures… se sont rassemblés hier au CHU pour dénoncer une restructuration mise en place par la Direction au sortir du confinement.
« Mépris total du personnel », « écœurement », « humiliation »… : les mots sont durs mais à la hauteur de la colère de soignants épuisés et qui se donnent sans compter depuis de longs mois pour soigner les malades atteints du Covid-19, au prix de lourds sacrifices dans leur vie personnelle.
Faut-il rappeler que ces personnels à l’engagement exemplaire n’ont toujours pas vu à ce jour la prime exceptionnelle, pourtant promise en grande pompe, versée sur leur fiche de paie ?
En guise de reconnaissance, tous les personnels de l’Hôpital public attendent aujourd’hui surtout de VRAIS changements, des moyens humains et financiers supplémentaires, à commencer par le fameux plan d’investissement promis par Emmanuel Macron. Tous clament le même mot d’ordre : « pas de retour à la normale » après cette crise sanitaire !
La méthode dénoncée est inacceptable : à peine le déconfinement prononcé, la Direction prépare la réorganisation de différents services (urgences psychiatriques, ORL, urologie, chirurgie) avec un transfert de lits et de personnels, comme par exemple en chirurgie thoracique (10 lits depuis mardi). La Direction semble donc vouloir dérouler son projet d’établissement comme si de rien n’était. Ce n’est pas acceptable.
Aussi, nous demandons à la Direction du CHU de Saint-Etienne qui plaidait maladroitement hier un « défaut de communication » de geler les projets de réorganisation de services engagés en interne et de renouer les fils du dialogue social avec l’ensemble des personnels de l’Hôpital.
Régis JUANICO, Député de la Loire
Jean-Claude TISSOT, Sénateur de la Loire
Pierrick COURBON, Président du groupe « Loire Solidaire » au Conseil départemental
lors d’une visite mouvementée à l’hôpital de la Pitié Salpétrière à Paris, Emmanuel Macron a reconnu une « erreur dans la stratégie » et annoncé une concertation immédiate.
Mais les soignants et tous ceux qui travaillent à l’hôpital ne veulent plus se contenter de promesses ou de simples discours, même sous forme d’un acte de contrition…
Plus que des médailles, des citations, des applaudissements -amplement mérités- tous les soirs à 20h ou une prime exceptionnelle qui se fait attendre, les personnels de l’hôpital public veulent une reconnaissance statutaire et professionnelle inscrite durablement dans le temps, une revalorisation des salaires et des carrières, des moyens humains et des créations de postes, un soutien financier pérenne de notre sytème de soins.
Jusqu’ici, le chef de l’Etat n’avait promis que des primes – de 1 500 euros pour les soignants dans les unités traitant des cas de Covid-19, de 500 euros pour les autres. Insuffisant pour les soignants, qui réclament des augmentations pérennes.
« On ne peut pas attendre que la fin du Covid arrive » pour entamer ce travail, a lui-même reconnu M. Macron.
« Cette revalorisation sera intégrée dans le PLFSS [projet de loi de financement de la Sécurité sociale] rectificatif prévu en juillet », assure-t-on à l’Elysée.
Le président Macron a également fait son mea culpa sur la façon dont le système de santé avait été réformé depuis son arrivée à l’Elysée en 2017.
« On a sans doute fait une erreur dans la stratégie annoncée il y a deux ans », a-t-il reconnu, en référence à la réforme du système de santé baptisé « Ma santé 2022 ».
Le chef de l’Etat a estimé que cette loi « ne portait pas assez de sens » et avait « un rapport au temps et une ampleur qui n’étaient pas du tout suffisants par rapport à l’état où était l’hôpital ».
« On mettait fin à quinze ans de baisse des tarifs hospitaliers, on [les] avait même réaugmentés.
J’étais convaincu qu’on était en train de changer les choses », et « c’est très cruel pour moi-même », a-t-il ajouté, jugeant que « c’était une super stratégie mais à faire dix ans plus tôt ».
Même chose pour les deux plans d’urgence concoctés par Agnès Buzyn à l’automne 2019. « Ils étaient sous-dimensionnés », reconnaît l’entourage d’Emmanuel Macron.
Cette soudaine accélération du tempo présidentiel ne doit rien au hasard. Au sein de l’exécutif, les images de cortèges de soignants défilant ces derniers jours devant leur hôpital, à Toulouse, à Saint-Etienne, ou à l’hôpital Robert-Debré à Paris, ont jeté un froid.
« On pensait avoir jusqu’à la rentrée pour construire un plan pour l’hôpital, on s’est rendu compte qu’on ne pouvait pas attendre », reconnaît un conseiller ministériel.
En annonçant la semaine dernière qu’il comptait attribuer une « médaille de l’engagement » aux soignants ayant lutté contre le Covid-19, le gouvernement avait il est vrai donné des verges pour se faire battre.
« On aurait dû annoncer le Ségur avant les médailles. En temps de crise, on n’est pas toujours dans le bon tempo. Le président a pris conscience d’une accélération du temps », euphémise-t-on à l’Elysée.
« Je n’ai pas envie que la bonne énergie retombe et que le désespoir s’installe », a lui-même répondu M. Macron à des infirmières qui l’interpellaient sur leurs trop bas salaires.
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pauvres soignants qui arrivent encore à se laisser berner par le plus fourbe des menteurs que la france porte en son sein (cancéreux)