Un grand serviteur de l’Etat et de l’Education Nationale vient de nous quitter.
Né à Aubière dans le Puy-de-Dôme voisin en 1944, petit-fils d’ouvriers agricoles, Christian Forestier, ingénieur électronicien de l’Institut national des sciences appliquées de Lyon, puis docteur ès sciences, a fait ses débuts dans l’enseignement technique, dont il restera un fervent défenseur et promoteur.
D’abord professeur au lycée Etienne Mimard de Saint-Etienne, à la fin des années 1960, en même temps que sa femme Anny enseignante d’histoire-géographie au lycée du Mont, il rejoint par la suite l’Institut universitaire de technologie (IUT) de la ville en tant qu’enseignant, avant d’en prendre la tête, en 1976 et d’en être destitué par la ministre giscardienne de l’époque, Alice Saunier-Seïté !
En 1978, âgé d’à peine 34 ans, succèdant à François Tomas, il est nommé président de l’université de Saint-Etienne, ville qui aura profondément marqué son parcours professionnel et qu’il défendra toujours.
Homme de gauche, il fut l’une des figures incontournables du monde de l’éducation et de l’enseignement supérieur où il a exercé les plus hautes responsabilités près de 40 ans : recteur des académies de Reims -à 37 ans-, Dijon, Créteil et Versailles, directeur des lycées et collèges, directeur général de l’enseignement supérieur, directeur de cabinet du ministre de l’Éducation nationale, Jack Lang, puis administrateur général du Conservatoire national des arts et métiers.
Christian Forestier qui regrettait l’élitisme du système éducatif, a inlassablement défendu la démocratisation de l’enseignement scolaire et supérieur et a plaidé inlassablement pour une école plus juste et plus efficace pour tous ainsi que de pour le développement de la formation tout au long de la vie.
Président du Haut Conseil de l’évaluation de l’école de 2003 à 2005, dont il restera membre jusqu’en 2011, et président du conseil d’administration du CEREQ, il a contribué de manière décisive à l’évaluation du système éducatif français, prônant une approche scientifique face aux discours simplistes sur l’école.
Ses analyses, toujours étayées par des données scientifiques rigoureuses, ont inspiré de nombreux travaux académiques ou parlementaires, sur l’articulation entre le second degré et l’enseignement supérieur, en particulier les deux rapports que j’ai écrit en tant que député sur l’évaluation du système éducatif « Évaluer l’école pour la réussite de tous » (2018) et l’accès à l’enseignement supérieur « Pour une orientation choisie plutôt que subie » (2020).
Crédits photo Bruno Lévy-Divergence images
Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.
Laisser un commentaire