La lutte contre la sédentarité au programme du Forum Terre de Jeux Paris 2024 à Montpellier.

Je suis intervenu mardi 13 décembre en séance plénière du Forum qui réunissait plus de 500 collectivités et acteurs du sport labellisés Terre de Jeux Paris 2024 sur le thème « Face à la sédentarité : bouger plus ! » au nom du collectif « Pour une France en forme ».

Crée en 2018, l’association « Pour une France en Forme » s’est donnée pour mission d’aider à une prise de conscience collective sur les méfaits de la sédentarité, de l’inactivité physique et de promouvoir par tous moyens l’amélioration de la santé et du bien-être des Français par une pratique régulière de l’activité physique et sportive.

Présidée par le professeur chirurgien Gérard Saillant et comptant dans ses rangs une quinzaine d’experts, l’association a notamment milité pour la reconnaissance de l’activité physique comme Grande Cause Nationale, ce que le Président de la République a annoncé en juillet dernier pour l’année 2024.

La sédentarité, c’est la nouvelle « addiction à la chaise » !

• du latin « sedere : être assis » : position assise ou allongée, notamment devant les écrans de loisirs, avec une dépense énergétique proche ou inférieure à celle de repos

• pour l’ONAPS, on est sédentaire au-delà de 7h assis ou allongé par jour : c’est le cas de 40% des adultes avec des risques avérés pour la santé.

En comptant le temps assis à l’école, la sédentarité représente :

• 55% de la journée des enfants à l’école primaire
• 75% de la journée des adolescents à 14-15 ans
• 8 heures, c’est le temps moyen de sédentarité des étudiants à l’université (ONAPS-ANESTAPS 2022)

L’inactivité physique, c’est une pratique d’activité physique insuffisante par rapport aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé soit un minimum de 150 mn d’activité physique hebdomadaires chez les adultes.

• 60% des adultes atteignent ces recommandations : 70% des hommes et seulement 53% des femmes (ESTEBAN 2015)
• 51% des garçons et 33% des filles de 6-17 ans atteignent les recommandation d’au moins une heure d’activité physique par jour

Les deux tiers de 11-17 ans sont en risque sanitaire préoccupant avec moins d’une heure d’activité physique quotidienne et plus de 2h de temps d’écran…

…dont 17% en risque sanitaire très élevé avec moins de 20mn d’activité physique par jour et plus de 4h30 de temps d’écran (ANSES 2015)

• 50% des Français sont en situation de surpoids ou d’obésité
• 34% d’obésité et surpoids pédiatrique entre 2 et 7 ans (Obepi 2020)

« Sitting is the new smoking » : la sédentarité et l’inactivité physique tuent :

• c’est la 4e cause de décès prématurés dans le monde après le tabac, l’alcool et la mauvaise alimentation selon l’OMS
• 51000 décès prématurés par an en France à cause d’une sédentarité excessive

Au-delà de 10 heures par jour assis, la mortalité générale est majorée de 34% !

Comment réduire la sédentarité ?

Augmenter l’activité physique
Réduire la durée quotidienne en position assise

Remplacer 30 mn de sédentarité quotidienne par 30mn d’activité physique d’intensité modérée :

• diminue de 17% la mortalité prématurée
• diminue de 30% le risque de maladie cardio-vasculaire

Il s’agit simplement de trouver, dans l’organisation de notre journée l’occasion de faire un minimum d’activité physique quotidienne : transports actifs (marche, vélo), escaliers, jardinage, etc.

Quel héritage concret de Paris 2024 pour les collectivités ?

1. la généralisation des tests de condition physique et de forme en particulier à l’école :

A l’initiative du collectif « Pour une France en Forme », portée par le professeur François Carré, une étude intitulée « inverser les courbes » est en cours auprès de 8500 collégiens en classe de 6e avec une évaluation du niveau d’endurance cardio-respiratoire (test navette de 20m) associé à un programme personnalisé d’activité physique et sportive dans le cadre de l’EPS.

Les résultats détaillés seront communiqués au cours du mois de février 2023.

2. le « design actif » peut être un pilier de l’héritage de Paris 2024 avec la nécessité de l’ouvrir à l’ensemble des collectivités avec un fonds d’accompagnement financier dédié et pérenne de l’État.

La responsabilité des pouvoirs publics et des collectivités locales est en particulier de rendre l’aménagement urbain plus favorable à la pratique d’activité physique sous toutes ses formes et de faciliter les déplacements actifs, de créer une signalétique adaptée, d’aménager des parcours santé et des voies protégées, de proposer au grand public des rendez-vous de la Forme ludiques et gratuits et de les rendre accessibles à tous publics.

Deux exemples : la ville « à hauteur d’enfants » à Montpellier et l’aménagement global « design actif » dans la ville de Saint-Dizier en Haute-Marne.

3. la généralisation de la prescription de l’activité physique adaptée en tant que thérapeutique non médicamenteuse dans les territoires, avec l’appui des Maisons-sport-santé et aussi dans les établissements sociaux et médico-sociaux à destination des publics les plus éloignés de l’activité physique.

Plus de 400 réseaux sport santé sur ordonnance recensés en lien avec l’ANDES sur le territoire national.

Le déploiement d’un plan stratégique de lutte contre la sédentarité pourrait être articulé autour de quelques priorités :

• l’aménagement des cours de récréation, du bâti scolaire et des abords des écoles marche et/ou vélo des derniers 500m ou du dernier kilomètre favorisant les mobilités actives pour aller à l’école, dans le cadre du dispositif « 30mn d’activité physique quotidienne »
• les parcours et sentiers de la forme dans les territoires urbains et ruraux (cf fiches action du collectif)
• le développement de « campus actif » promoteur de santé dans l’enseignement supérieur,
• la généralisation dispositif de job dating « Du stade vers l’emploi »
• le développement de l’activité physique en milieu professionnel dans le cadre de l’amélioration de la qualité de vie au travail (fiche-action du collectif « Pour une France en forme » sur « les 12 défis actifs au travail »),
• la généralisation des tests de condition physique « de l’école à l’EHPAD » et la promotion des activité physiques adaptées pour les personnes âgées (exemple : « Olympiade des ainés » à Strasbourg)

En ce qui concerne les parasports :

L’institut Parasports et Santé connecté (ISPC) est le 1er institut au monde dédié exclusivement au parasport-santé sur le site des Mureaux à l’initiative du professeur François Genet membre du collectif « Pour une France en forme » avec pour objectif la pratique d’une activité physique adaptée pour 5000 personnes en situation de handicap, la formation des professionnels, centralisation de la recherche, centre référent national pour la mobilité des personnes en situation de handicap, base de données innovations technologiques appareillages, détection et entraînement des hauts potentiels.