Semaine du 23 au 29 mai

Nous avons demandé juste avant la tenue du premier grand prix de la saison à Bahreïn et celui de Djeddah en Arabie Saoudite, au président de la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA), Mohammed Ben Sulayem, de condamner les violations des droits humains commises par les Etats du Golfe qui accueillent les courses de F1.
L’an dernier, une lettre similaire, cosignée par de nombreux députés britanniques, avait déjà permis de mettre en lumière la situation alarmante des droits humains dans le Golfe.
Cette lettre soulève des inquiétudes quant au respect des droits humains à Bahreïn, en Arabie saoudite et aux Émirats Arabes Unis, et à la décision prise le mois dernier de prolonger le contrat de Bahreïn avec la F1 pour une durée record de 15 ans.
Retrouvez la liste des 90 parlementaires de toute l’Europe signataires : https://usercontent.one/…/Letter-to-FIA_Gulf-Human…
« Monsieur le président de la Fédération Internationale des Sports Automobiles,
Nous vous écrivons pour vous faire part de nos inquiétudes concernant les prochaines courses de Formule 1 (F1) dans les pays du Golfe, avec l’ouverture de la saison à Bahreïn, suivie d’une course en Arabie Saoudite.
Ces deux États, ainsi que les Émirats Arabes Unis (EAU), participent à la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite qui mène une guerre au Yémen.
Au cours des sept dernières années, la coalition a commis des crimes de guerre durant sa campagne au Yémen et a contribué à ce que les Nations Unies ont qualifié de “pire crise humanitaire au monde”. Rien que cette année, la coalition dirigée par l’Arabie saoudite a tué au moins 100 personnes en une seule frappe aérienne.
La participation de ces trois États du Golfe à cette guerre catastrophique a été accueillie par un silence assourdissant de la part de la Fédération internationale de l’automobile (FIA) et de la F1. Parallèlement, le Bahreïn a été récompensé par ce qui est considéré comme le “contrat de course le plus long jamais signé” et s’est vu octroyé la course d’ouverture de la saison, le Grand Prix Gulf Air.
Similairement, l’Arabie Saoudite s’est vu ajouté au calendrier de la F1 malgré son bilan déplorable en matière de droits humains.
Nous notons que vous avez rencontré Mohammed bin Zayed, le dirigeant de facto des Émirats Arabes Unis, qui vous a félicité pour votre élection à la présidence de la FIA et vous a souhaité “de réussir à représenter les Émirats Arabes Unis de la meilleure manière possible, en reflétant leur brillante image dans le monde entier”, et que vous avez également reçu une médaille d’honneur du roi Hamad bin Isa Al-Khalifa de Bahreïn en 2004.
Ces affiliations ne devraient pas vous empêcher de prendre publiquement position sur le conflit actuel au Yémen et nous espérons plutôt que vos relations avec les hommes d’État du Golfe pourront contribuer à provoquer un changement positif.
Nous applaudissons votre prise de position sur l’Ukraine et nous sommes encouragés par votre condamnation publique explicite de l’invasion russe ainsi que de votre expression de “tristesse et de choc” pour les victimes en Ukraine.
Alors que nous soutenons pleinement les mesures proactives prises par la FIA sur ce front, nous sommes préoccupés par le fait que vous n’avez pas encore pris de mesures similaires en ce qui concerne les pays du Golfe, et nous demandons que vous appliquiez les mêmes normes morales en condamnant les violations et en soutenant les victimes dans tous les pays où les courses de F1 ont lieu.
Parmi les victimes figurent des personnes telles que le Dr Abduljalil Al-Singace, emprisonné arbitrairement depuis plus de dix ans à Bahreïn pour avoir simplement appelé à des réformes démocratiques, ainsi que Hassan Mushaima et Sheikh Ali Salman.
Par ailleurs, Naji Fateel, Ali AlHajee, Sayed Nizar Alwadaei et six enfants sont également détenus de manière arbitraire à Bahreïn, tandis que Mohammed Ramadhan et Husain Moosa, victimes de torture, risquent d’être exécutés de manière imminente avec 24 autres personnes.
En Arabie saoudite, des personnes comme Salma Al-Awda et Hassan Farhan Al-Maliki demeurent condamnées à la peine de mort et, au début du mois, un autre enfant, âgé de 14 ans au moment des faits, a fait l’objet du même sort. Aux Émirats Arabes Unis, Ahmed Mansoor, éminent défenseur des droits humains, reste injustement derrière les barreaux.
Nous sommes préoccupés par le fait que la FIA et la F1 facilitent activement la pratique du sport dans les pays du Golfe et par le fait que la FIA ne soulève en aucun cas les abus commis par ces régimes.
Nous demandons donc instamment à la FIA d’appliquer les mêmes normes d’engagement en matière de droits humains dans tous les pays et d’utiliser sa plateforme pour soulever publiquement les préoccupations et les cas individuels susmentionnés, ainsi qu’à compatir publiquement avec ces victimes et établir une politique claire en matière de droits humains. »
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