L’année 2021 et son lot de restrictions sanitaires ont rendu les Français plus sédentaires et inactifs. C’est le principal enseignement du baromètre annuel Sport Santé de la Fédération française d’éducation physique et de gymnastique volontaire (FFEPGV).
66% de la population interrogée a déclaré pratiquer un sport en 2021, contre 81 % en 2020…
Dans cette enquête réalisée par l’institut Ipsos, 61 % des sondés déclarent avoir un mode de vie plus sédentaire qu’avant la pandémie. 90 % des personnes concernées assurent ressentir au moins un impact négatif de la sédentarité sur leur bien-être physique (61 %) ou psychologique (58 %) et surtout sur leur vie sociale (63 %).
Ma tribune dans Jurisport :
« Le 21 juillet dernier, nous avons présenté à l’Assemblée Nationale avec ma collègue Marie Tamarelle-Verhaeghe notre rapport d’évaluation des politiques de prévention en santé publique consacré à l’activité physique et intitulé : « Sédentarité : désamorcer une bombe à retardement sanitaire ».
La sédentarité, le temps passé couché ou assis, notamment devant les écrans de loisirs représente une part de plus en plus importante dans nos vies et même alarmante, en tenant compte des effets désastreux de la crise sanitaire sur la santé physique, pour les plus jeunes générations. En comptant l’école, le temps passé assis atteint 55 % de la journée au primaire, puis 75 % à 14-15 ans.
Les chiffres de l’ANSES confirment aujourd’hui que 66% de la classe d’âge des 11-17 ans ont un risque sanitaire préoccupant avec plus de 2h d’écrans par jour et moins de 60 minutes d’activité par jour.
La sédentarité et ses conséquences, le surpoids et l’obésité sont à l’origine de 10% des décès prématurés au niveau mondial. La capacité physique est le premier facteur prédictif de mortalité évitable.
Or, il suffit de remplacer 30 minutes de sédentarité quotidienne par 30 minutes d’activité physique même d’intensité modérée, comme le jardinage, pour faire baisser de 17% la mortalité prématurée et de 30% le risque d’accidents cardio-vasculaires. Si cette activité est plus intense, la diminution de la mortalité prématurée est de 35%.
La mission a mené une évaluation sur la place de l’activité physique à tous les stades de la prévention c’est-à-dire pour rester en bonne santé, éviter le développement ou l’aggravation de maladies chroniques ou contribuer à la guérison.
La lutte contre la sédentarité constitue aujourd’hui une urgence à tous les âges de la vie : l’école et l’université doivent permettre d’ancrer de bonnes habitudes, l’activité physique dans l’entreprise doit être facilitée notamment par le recours aux nouveaux outils numériques, l’activité physique des personnes atteintes de pathologies chroniques doit être mieux organisée prise en charge financièrement en tant que « thérapeutique non-médicamenteuse » tandis que l’activité physique adaptée aux séniors doit être développée pour retarder la dépendance, tout comme l’accès à des tests de condition physique réguliers tout au long de la vie.
Nous avons entendu plus de 90 experts et acteurs de terrain et formulé 18 propositions.
Au-delà de faire de l’activité physique une grande cause nationale pour 2022 en prévision des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, nous faisons des recommandations simples de la vie quotidienne, comme par exemple, se lever ou s’étirer toutes les demi-heures.
Sur l’EPS en particulier, nous proposons à un moment de décrochage sportif important à l’adolescence de passer de 2h à 3h d’EPS obligatoire au lycée et de proposer dans l’enseignement supérieur une unité d’enseignement libre d’activité physique et sportive.
Au-delà du financement des équipements sportifs de proximité, les collectivités doivent être accompagnées dans une politique de design actif, d’aménagement des espaces publics, d’aménagement des sentiers, des pistes, des parcs et aires de jeux pour mettre en mouvement les Français à proximité de chez eux.
La prescription de l’activité physique adaptée doit être facilitée avec une prise en charge par l’assurance-maladie des consultations spécifiques, des premiers bilans médicaux sportifs et motivationnels préalables avec un rôle pivot des maisons sport-santé, en matière d’accueil, d’information et d’orientation des publics concernés au niveau des territoires. »
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