Laurent Wauquiez, s’est indigné de « la longue dérive idéologique et communautariste de la direction de l’IEP de Grenoble » et a annoncé suspendre « tous les financements et toutes les coopérations avec Sciences Po Grenoble ».
Cette annonce intervient après la suspension de quatre mois avec maintien de salaire, en attendant une décision définitive des instances disciplinaires compétentes, du professeur d’allemand et de civilisation allemande, Klaus Kinzler, suite à un arrêté pris le 14 décembre par la Directrice de l’Établissement, Sabine Saurugger, qui lui reproche d’avoir tenu des propos diffamatoires dans les médias alors qu’il lui était formellement interdit de s’entretenir avec des journalistes.
Dans les interviews qu’il donne à Marianne, à l’Opinion ou encore à CNews, l’enseignant décrit l’IEP comme un institut de « rééducation politique »…
Cette décision d’un ancien ministre de l’Enseignement supérieur est très grave et sans précédent : un Établissement public d’enseignement supérieur et de recherche, ses étudiants et ses enseignants-chercheurs sont privés de subventions par une collectivité pour motif politique.
Cette aide financière de la Région étant fléchée sur l’action sociale, ce sont les étudiants boursiers les plus précaires qui en subiront les conséquences dans leurs études et leur mobilité internationale.
Tout cela s’apparente au retour du « Maccarthysme » sous couvert de lutter contre une culture «woke» fantasmée. Cette décision menace la liberté académique et pédagogique dans l’enseignement supérieur et représente une ingérence des potentats locaux dans la gestion des établissements.
La suppression de subventions allouées aux Établissements d’enseignement ou aux collectivités territoriales librement administrées par des élus dont les décisions ne plaisent pas à un Président de Région ne sont pas acceptables.
Dans le même temps, nous assistons à une campagne médiatique que l’extrême-droite attise en se frottant les mains et qui jette l’opprobre sur un établissement : Sciences-Po Grenoble, accusé pêle-mêle « d’islamo-gauchisme, anti-capitalisme, stalinisme, décolonialisme, cancel culture… », mais aussi sur l’ensemble des Instituts d’Etudes Politiques dont les enseignants et étudiants sont accusés de dérives politiques…
Il faut stopper cette campagne orchestrée de dénigrements délirants qui visent à salir sans nuances. Ces procès politiciens sont insupportables pour ceux qui connaissent bien ces Établissements d’enseignement supérieur d’excellence.
Les enseignants et les étudiants doivent réagir. En tant que Vice-Président de la Commission des Affaires Culturelles et de l’Education de l’Assemblée Nationale, je demande à la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Madame Frédérique Vidal, dont le silence est assourdissant, de réagir pour défendre la communauté universitaire !
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Bonjour Monsieur,
je déteste Wauquiez et tout ce qu’il représente; je ne soutiens pas sa décision. Mais la situation à l’IEP de Grenoble est loin d’être claire; la campagne délirante contre deux enseignants de certains étudiants (soutenus par un syndicat étudiant moribond qui fut de gauche autrefois!) -utilisant des méthodes qui rappellent la “révolution culturelle” en Chine- me fait froid dans le dos. Les dérives d’une idéologie importée des USA m’inquiètent gravement.
Bonjour,
Moi aussi je n’ai aucune sympathie pour Monsieur Wauquiez et pour les idées dont il se réclame, cependant j’approuve le commentaire précédent . Je pense que si Wauquiez et ses partenaires politiques sont au pouvoir c’est en grande partie à cause des politiques qui se prétendent de gauche et ont oublié les bases même de ce qu’est la gauche : laïcité, appel à la raison, défense des plus faibles, confiance dans les progrès de la science et respect des choix des électeurs. Je suis abasourdi lorsque j’entends des républicains applaudissant la suspension d’un enseignant ne faisant que son travail (ça c’est du maccarthysme). Je précise qu’aux dernières régionales j’ai voté blanc ne souhaitant ni l’élection de Wauquiez ni celle de soit disant représentants de la gauche n’ayant qu’un seul objectif ëtre élus sans avoir rien autre à proposer et étant prêts à tout pour récupérer quelques voix, je constate, hélas, que j’ai eu raison.