“Nous, parlementaires, professionnel.le.s, représentant.e.s d’associations, membres de la société civile, appelons l’ensemble de la représentation nationale et le Gouvernement à s’engager résolument en faveur du droit des femmes à disposer de leurs corps.”
Alors que la proposition de loi visant à renforcer le droit à l’avortement est examinée à partir de lundi 29 novembre à l’Assemblee nationale, nous, parlementaires, professionnel.le.s, représentant.e.s d’associations, membres de la société civile, appelons l’ensemble de la représentation nationale et le Gouvernement à s’engager résolument en faveur du droit des femmes à disposer de leurs corps.
Une femme sur trois avorte au moins une fois au cours de sa vie. L’avortement n’est pas une exception, une erreur de parcours ou un échec. Il fait partie de la vie des femmes.
Or, si le droit a considérablement avancé en cinquante ans, les femmes qui souhaitent mettre fin à une grossesse se heurtent encore à des obstacles importants. Des difficultés matérielles, liées aux délais encore courts pour accéder à une IVG (12 semaines de grossesse) et au manque de professionne.lle.s et structures pratiquant l’IVG. Des difficultés liées au tabou qui règne encore, en témoignent les attaques dont sont victimes les femmes qui déclarent publiquement avoir avorté.
Dans de nombreux pays, hors Union européenne ou même en Europe, le droit à l’avortement est actuellement gravement menacé. Criminalisées, empêchées d’accéder aux structures pratiquant les IVG, victimes de pressions et de harcèlement, les femmes se retrouvent en grand danger.
Témoins des attaques contre les droits des femmes en France et à l’international, nous rappelons notre attachement au droit fondamental des femmes de disposer de leur corps.
L’accès à l’avortement est bien sûr un sujet de santé publique pour les femmes. Mais c’est aussi un enjeu central pour l’égalité des droits entre les femmes et les hommes. Conquis de haute lutte par les mouvements féministes et les professionnel.le.s de santé les plus engagé.e.s, seul le droit à l’avortement permet aux femmes d’être libres dans leur sexualité. Et la liberté de disposer de son corps est nécessaire pour atteindre l’égalité réelle entre les femmes et les hommes.
Professionnel.le.s de santé, associations féministes, parlementaires, membres de la société civile, convaincu.e.s par la nécessité de faciliter l’accès des femmes à l’avortement, sommes engagé.e.s depuis plus d’un an pour que la proposition de loi visant à renforcer le droit à l’avortement soit adoptée définitivement par la représentation nationale.
Renforcer le droit à l’avortement passe par une approche globale. Ce texte de progrès prévoit ainsi d’actionner plusieurs leviers :
– faciliter le parcours d’IVG de toutes les femmes aujourd’hui contraintes d’aller avorter à l’étranger, en allongeant le délai légal de 12 à 14 semaines de grossesse ;
– renforcer l’offre médicale, en permettant aux sages-femmes de pratiquer les IVG instrumentales, les sages-femmes pratiquant déjà des gestes endo-utérins ;
– rendre l’ensemble des professionnel.le.s de santé acteurs et actrices du parcours des femmes, en obligeant celles et ceux qui refusent de pratiquer une IVG à orienter la patiente vers une structure ou un.e professionnel.le pratiquant l’avortement, via la création d’un répertoire ;
– améliorer l’information des femmes, en créant un répertoire des professionnel.le.s et des structures pratiquant les IVG ;
– accélérer l’accès à l’IVG, en supprimant le délai de réflexion qui suit l’entretien psycho-social, qui ralentit le parcours d’IVG et continue à infantiliser les femmes.
Les propositions d’améliorations que nous formulons rencontrent un large écho. Ce texte est soutenu par les associations, les professionnel.le.s de terrain, des élu.e.s de tous bords politiques, le ministre de la Santé et le président du groupe majoritaire de l’Assemblée nationale.
Il a fait l’objet d’un avis du Conseil national consultatif d’éthique, qui considère qu’il n’y a pas de frein à étendre le délai légal d’accès à l’IVG. Il rencontre l’adhésion de plus de 80% des Français.e.s.
Aussi nous invitons le Gouvernement et la représentation nationale à s’engager résolument en faveur du droit des femmes à disposer de leurs corps. Nous les appelons à s’en saisir et à montrer l’exemple en Europe et dans le monde.
Les signataires :
Les élus
Albane Gaillot Députée du Val-de-Marne
Clémentine Autain Députée de la 11e circonscription de Seine-Saint-Denis
Delphine Bagarry Députée de la 1e circonscription des Alpes-de-Haute-Provence
Erwan Balanant Député du Finistère
Delphine Batho Députée des Deux-Sèvres, Coordinatrice nationale de Génération Ecologie
Marie-Noëlle Battistel Députée de l’Isere et vice-présidente de la délégation aux droits des femmes
Guy Benarroche Sénateur EELV des Bouches-du-Rhône
Annie Chapelier Députée du Gard
Guillaume Chiche Député des Deux-Sèvres
Eric Coquerel Député France insoumise de Seine-Saint-Denis
Bérangère Couillard Députée de Gironde
Yolaine De Courson Députée de la 4e circonscription de Côte-d’Or
Monique de Marco Sénatrice de la Gironde
Jennifer De Temmerman Députée de la XVème circonscription du Nord
Jeanine Dubié Députée PRG des Hautes-Pyrénées
Caroline Fiat Députée de Meurthe-et-Moselle
Paula Forteza Députée des Français d’Amérique latine et des Caraïbes
Raphael Gérard Député de Charente-Maritime
Agathe Hamel Membre du Conseil Economique Social et Environnemental, représentante du Forum Français de la Jeunesse
Régis Juanico Député Génération.s de la loire
Hubert Julien-Laferrière Député du Rhône
Bastien Lachaud Député La France insoumise de la Seine-Saint-Denis
Sébastien Nadot Député de Haute-Garonne
Danièle Obono Députée de Paris
Matthieu Orphelin Député de Maine-et-Loire
Mathilde Panot Présidente du groupe La France insoumise, Députée du Val-de-Marne
Michèle Peyron Députée de Seine-et-Marne
Raymonde Poncet Monge Sénatrice du Rhône
Éric Poulliat Député de la Gironde
Muriel Ressiguier Députée LFI de l’Hérault
Sabine Rubin Députée de Seine-Saint-Denis
Daniel Salmon Sénateur d’Ille-et-Vilaine
Isabelle Santiago Députée du Val-de-Marne
Aurelien Taché Député du Val-d’Oise et co-président des Nouveaux Démocrates
Sophie Taillé-Polian Coordinatrice nationale de Génération.s, sénatrice du Val-de-Marne
Bénédicte Taurine Députée siégeant à la Délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale
Jean-Louis Touraine Député du Rhône, professeur de médecine
Michèle Victory Députée de l’Ardèche
Cédric Villani Député de l’Essonne
Mélanie Vogel Sénatrice représentant les Français établis hors de France
Sheerazed Boulkroun Élue
Marie Agnes Cabot Conseillère municipale
Marie Jay Adjointe à la Maire de Gentilly chargée de l’égalité femmes-hommes
Benjamin Lucas Coordinateur national de Génération.s, conseiller régional Hauts de France
Roxane Lundy Membre du Collectif national de Génération-s et Conseillère Municipale de Beauvais
Marie Mattei Conseillère municipale
Laura Slimani Adjointe au Maire de Rouen, Génération.s
Les professionnels de santé
Justine Allibert Sage-femme
Françoise Baron, sage-femme et CCF
Chantal Birman Sage-femme
Sandrine Brame Trésorière du Conseil national de l’Ordre des sages-femmes
Corinne Casas Sage-femme
Marie-Sarah Cayla Docteur
Elsa Champion
Jennifer Constant
Anne-Marie Curat Présidente du Conseil national de l’Ordre des sages-femmes
Sylvie Denoël Gynécologue
Isabelle Derrendinger Secrétaire générale du Conseil National de l’ordre des sages-femmes
Agnès Desrolles Sage femme
Julie Dubos-Bind Sage-femme
Sophie Eyraud
Cécile Filippi
Christine Freche
Jean-Louis Galaup Docteur galaup Gyneco-Orthogénie CHU de Toulouse
Sophie Gaudu
Delphine Giraud Delphine Giraud Sage-Femme co-présidente de l’ANSFO
Isabelle Gouazé Sage-femme
Véronique Goulet sage-femme
Céline Guyet Sage – femme
Martine Hatchuel Gynecologue Obstétricienne
Ghada Hatem-Gantzer Médecin-Cheffe de la Maison des femmes
Pauline Huau
Irene Jan
Gilles Lazimi Professeur de médecine générale à Médecine Sorbonne Université
Dorothée Le Bec
Sophie Le Goff
Valérie Ledour médecin santé sexuelle et reproductive
Emmanuelle Lhomme médecin, membre de l’ANCIC
Julie Llugany Sage-femme
Marie-jo Maguer sage-femme centre de planification secrétaire ANSFO
Nadine Malaviole Nadine Malaviole sage-femme
Laura Marin
Claire Mermet
Anouck Mintandjian Médecin généraliste
Cécile Moulinier Sage-femme
Cécile Moulinier Vice-présidente adjointe du Conseil national de l’Ordre des sages-femmes
Claire Mouton
Fabienne Paquereau
Emmanuelle Piet
Dominique Plateaux Gynécologue
Stéphanie Pozzi-Gaudin
Hélène Rialland
Delphine Rocchi
Noemie Schindler Étudiante sage-femme
Jennifer Soussan Médecin généraliste
Michel Teboul Professionnel et enseignant de l’IVG
Myriam Sage-femme
Catherine Trapé Presidente du conseil interregional ordre des sages-femmes
Nathalie Trignol-Viguier Médecin généraliste, CHU de Tours, co présidente de l’ANCIC
Marianne Truong Canh Vice-présidente du Conseil national de l’Ordre des sages-femmes
Pauline Vétillard
Yves Ville Professeur de gynécologie obstetrique
Marion Vincent
Charlotte Vinson Sage-femmes specialisee en santé sexuelle sur Noisy-le-Sec
Martin Winckler Médecin et écrivain
Laurence Wittke
Vanessa Yelnik
Nadia Zapisescu Praticien hospitalier contractuel centres IVG
Anne Saint-Martin Médecin Généraliste Co-présidente REIVOC
Claire Wolker Sage-femme co-présidente ANSFO
Flore Greze Étudiante en maïeutique
Le membres de la société civile
Jocelyne Adriant Mebtoul Experte membre du HCE et Présidente de l’ONG féministe, la CLEF
Emilie Anese Le CIDFF 94
Marie-Noëlle Bas Présidente de l’association Chiennes de garde
Martine Beauplet Citoyenne
Astrid Bossu Administratrice ANESF de l’Association des étudiants sages-femmes de Paris Ouest (AESFPO)
Danielle Bousquet Présidente de la FNCIDFF (Fédération nationale des centres d’information pour les droits des femmes)
Farida Dammene-Debbih Tremplin 94 Solidarité Femmes
Laurence Danjou Co-présidente de l’ANCIC
Noémie de Lattre artiste
Emma Deparis Administratrice ANESF Amiens
Joséphine Delpeyrat Déléguée générale de Génération.s
Sarah Durocher Co-présidente du Planning Familiial
Eva Etchebest Administratrice ANESF de l’Association des étudiants sages-femmes de Paris Ouest (AESFPO)
Laura Faucher Présidente de l’ANESF
Giulia Fois Journaliste
Alice Gayraud Militante féministe
Héloïse Hardy Collaboratrice parlementaire et militante féministe
Titiou Lecoq Autrice
Chrystel Mathurin Bornat Coprésidente de l’ANCIC
Marion Muracciole Collaboratrice parlementaire, Militante féministe
Coline Nicolas Conseillère conjugale et familiale
Aurore Pérez Aurore Pérez, professeuse de FLE et activiste féministe
Michelle Perrot Historienne
Laura Piras Association pour une M.E.U.F
Juliette Pouilly Association des Etudiant.e.s Sages-Femmes de Rennes
Noémie Rollet Collaboratrice parlementaire
Sabine Salmon Présidente nationale de Femmes solidaires
Véronique Séhier Militante feministe, ancienne co-présidente du Planning Familial, Rapporteure de “Droits sexuels et reproductifs en Europe, entre menaces et progrés”, du CESE
Lucile Sergent Osez le Féminisme !
Martine Storti Autrice et IGEN honoraire
Héloïse Tanton Étudiante en maïeutique
Esther Vogel Avocate
Mélanie Hentges
Associations et organisations professionnelles
Association nationale des sages-femmes orthogénistes (ANSFO)
Conseil national de l’ordre des sages-femmes (CNOSF)
Association nationale des centres d’avortement et de contraception (ANCIC)
Association Nationale des Etudiants Sages-Femmes (ANESF)
Confédération nationale du Planning familial
Association Pour une M.E.U.F
Réseau pour favoriser la prise en charge de l’IVG et de la Contraception en région Occitanie Pyrénées Méditerranée (REIVOC)
Fédération nationale des Centres d’informations sur les droits des femmes et des familles (FNCIDFF)
Osez le Féminisme !
Tremplin 94 Solidarité Femmes
Coordination française pour le lobby européen des femmes (CLEF)
Chiennes de garde
Centres d’informations sur les droits des femmes et des familles du 94
Association des étudiant.e.s sages-femmes de Paris Ouest (AESFPO)
Association des Etudiant.e.s Sages-Femmes d’Amiens
Association des Etudiant.e.s Sages-Femmes de Rennes
Femmes solidaires
https://www.scribd.com/document/548505889/Interpellation-Pre-sident-de-la-Re-publique-PPL-IVG
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Evidemment que l’interruption de grossesse n’est pas remettre en cause. Ce qui m’interroge c’est pourquoi 14 semaines? A ce stade le fœtus a une apparence qui se rapproche de plus en plus de celle d’un petit homme, tant au niveau de la position que des proportions des différentes parties de son anatomie. Son corps n’est plus courbé comme un petit haricot : sa tête est droite et ses jambes sont désormais plus longues que les bras.
Joyeux Noël…