A l’occasion de son audition en Commission des Affaires Culturelles et de l’Education, mardi 21 septembre, j’ai interrogé le Ministre de l’Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports, Jean-Michel Blanquer sur la place du sport à l’école.
Ma question au Ministre Jean-Michel Blanquer :
Monsieur le Ministre,
C’est un peu votre dernière audition de rentrée scolaire. Donc c’est aussi un peu l’heure des bilans, ce qui est normal au bout de cinq ans.
Sur le sport à l’école, malheureusement il y a un fossé important entre les discours d’un côté et les actes. On aimerait passer de l’homéopathie à la généralisation d’un certain nombre de dispositifs.
J’en cite quelques-uns :
– l’enseignement spécialité éducation physique au lycée, c’est 2000 jeunes, 97 lycées à peine et seulement 1 à 3 établissements par académie,
– le bac pro formant aux métiers du sport n’existe que dans une centaine de lycées professionnels,
– en ce qui concerne l’aménagement des horaires, le dispositif « cours le matin, sport l’après midi », c’est à peine 10.000 élèves concernés sur 12 millions,
– « aisance aquatique » : 50.000 enfants, depuis 2 ans, de 4 à 6 ans
– savoir rouler : 65.000 attestations
– 30 minutes d’activité physique, 1100 écoles dans notre rapport en juillet, vous avez arrondi à 2000 mais on est très très loin de la généralisation aux 55 000 écoles en France que vous annoncez dans deux rentrées scolaires pour le Président de la République et pour vous-même en 2024…
A ce rythme, on n’y arrivera jamais : ce n’est pas réaliste. Est-ce que vous allez enfin prendre à bras le corps la question du sport à l’école ?
La réponse du Ministre :
Sur les questions de Monsieur Juanico, j’y ai vu comme un hommage parce que vous voulez plus que ce que nous avons commencé à faire. Et vous avez totalement raison.
Il y a toute une série de bonnes choses que vous avez salué qui doivent aller plus loin et c’est l’engagement que nous avons pris. Vous avez dit, par exemple, que l’EPS était en dose homéopathique d’enseignement de spécialité dans le nouveau bac général.
C’est vrai que c’est parfois 1 lycée par académie seulement mais surtout c’est un début qui est formidable et qui n’est possible que par la réforme du baccalauréat qui l’a précédé et qui est une des vertus de la réforme du baccalauréat, c’est-à-dire une stabilité du système dans les temps futurs beaucoup plus forte.
C’est-à-dire que dans le futur, à chaque fois que l’on identifiera un sujet qui mérite d’être un enseignement de spécialité, et bien c’est possible, pas forcément partout et de la même façon, mais en fonction du projet éducatif qui est porté par les établissements.
Il y aura bien sûr un développement de l’EPS en tant qu’enseignement de spécialité. Mais on doit déjà se réjouir de cette innovation qui était totalement impensable dans le cadre précédent. Idem pour chacun des points que vous avez mentionnés.
Le nombre de choses que vous avez dites doit au contraire nous enthousiasmer sur le fait que ça fait seulement un an qu’il y a un ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports et nous avons accumulé une série de mesures qui sont au début d’une pente ascendante : cours le matin, sport l’après midi, 30 minutes d’activité physique par jour, bac pro sport, EPS en enseignement de spécialité.
Donc je suis totalement d’accord avec cette intervention pour dire qu’il faut qu’on aille plus loin et plus fort. C’est l’occasion de souligner toutes les vertus que nous attachons avec Roxana Maracineanu, Nathalie Elimas et Sarah El Haïry, au fait d’avoir rassemblé ce Ministère.
Je formule le vœu, mais je crois possible que ce soit assez irréversible du fait d’abord de l’intérêt que cela présente en soit mais aussi des évolutions de structure qui ont eu lieu tant par la fusion des inspections générales que par la nouvelle organisation territoriale de l’Etat.
Tous ces éléments sont au service d’une vision complète du temps de l’enfant, profondément sociale, je pense que c’est quelque chose de positif mais c’est vrai qu’on peut aller plus loin et c’est bien ce que nous allons faire.
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