Le 17 mai est la journée mondiale de lutte contre l’homophobie et les LGBTI+phobies. A cette occasion, et à l’appel de l’association triangle rose, une mobilisation et un Die-In étaient organisée, place Jean Jaurès, à Saint-Etienne, avec une prise de parole de l’association et de victimes de l’homophobie et de LGBTI+phobies.
Merci aux sportifs et sportives professionnel(le)s pour leur mobilisation tout au long du week-end. Toutes les Ligues professionnelles : handball, volley, basket-ball, football, cyclisme, rugby se sont investies afin de sensibiliser sur la question des LGBTI+ phobies dans la société et promouvoir la diversité au sein de leur sport.
Pour la 1ère fois en France, les maillots des joueurs de Ligue 1 et Ligue 2 de football ont porté des numéros arc-en-ciel et l’ensemble des clubs de Top 14, ProD2 ont fait apparaître une ligne arc-en-ciel sur les terrains de rugby, en plus des lignes de jeu.
Frédéric Schaeffler, 52 ans, responsable socio-éducatif au centre de formation du FC Metz, très concerné par la lutte anti-homophobie, place tous ses espoirs dans la future génération de joueurs… et dans l’éducation des entraîneurs. Lire la suite
Le rapport sur les LGBTI+ phobies en 2021
Notre tribune dans Libération l’an dernier :
Droits LGBTQI+ : l’égalité et la solidarité contre les haines et les violences !
A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, ce dimanche, plus d’une centaine de citoyens, d’élus et de responsables d’association appellent le gouvernement à agir contre les discriminations des droits des personnes LGBTQI+.
Ne confinons pas notre aspiration à l’égalité. Cette année, cette journée mondiale de lutte contre les haines anti-LGBTQI+ a lieu dans le contexte particulier de la pandémie de Covid-19. Nous ne pouvons pourtant pas abandonner la lutte pour des sociétés humaines ouvertes, vivantes et créatives.
Les associations travaillent au quotidien solidairement aux côtés des personnes lesbiennes, gays, bi, trans et intersexes victimes de violences et de discriminations, souvent accentuées par cette pandémie, et nous saluons leur mobilisation remarquable.
C’est d’autant plus crucial que les conséquences de la pandémie entraînent, avec le confinement par exemple, un recul des libertés individuelles.
De ce point de vue aussi, ce qui se passe en Europe est inquiétant et, pour tout dire, inacceptable.
En Hongrie, c’est dès les premiers jours de confinement, le 31 mars, que les personnes trans et intersexes ont été ciblées sans états d’âme par l’article 33 d’un projet de loi qui, d’un coup de plume, efface toute possibilité pour elles et eux d’obtenir des papiers en conformité avec leur identité de genre.
L’incompréhensible calendrier de cette mesure, son contenu abject, est une façon comme une autre, dans le cadre du hold-up généralisé du Premier ministre conservateur Viktor Orbán sur l’état de droit, de désigner les personnes trans à la réprobation générale.
«Zones sans idéologie LGBT»
En Pologne, dès le début de l’année 2020, on a vu fleurir des villes avec de prétendues «zones sans idéologie LGBT».
Ce sont une centaine de communes qui se déclarent ainsi ouvertement LGBT-phobes et accroissent encore le risque de violences à l’égard des personnes LGBTQI+ en favorisant un climat de haine, la libération de la parole et des actes LGBT-phobes, les prises de risques et les suicides.
Les réactions internationales étaient déjà faibles, hésitantes, approximatives avant la crise. Elles sont désormais absentes ou inaudibles.
En France, ni le président Macron ni le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian n’ont daigné condamner publiquement ces reculs inédits pour les droits humains au sein de l’Union européenne.
Quand ce silence coupable et mortifère cessera-t-il ? Quand daigneront-ils enfin agir ouvertement pour combattre ces graves manquements à l’une des raisons d’être de l’Union européenne ?
Ainsi, même lorsque les responsables publics n’attisent pas les haines, notamment envers les personnes LGBTQI+, on constate de la part de certain·e·s élu·e·s une étonnante gêne vis-à-vis de la lutte contre les discriminations. Comme si elle devait s’effacer poliment face à tous les autres sujets pendant le confinement.
La stratégie de la Commission européenne pour l’égalité des personnes LGBTI est en attente. Nous n’avons pas ce luxe de temps !
L’intergroupe LGBTI du Parlement européen comme la fédération européenne des associations LGBTI, l’Ilga-Europe, appellent inlassablement à ce qu’elle soit finalisée et renforcée au plus vite, compte tenu des conséquences de la crise sanitaire, économique et sociale sur les LGBTQI+.
En France, les pouvoirs publics ont perdu du temps pour prendre en compte la situation de nombreux jeunes LGBTQI+ qui ont dû faire face à un environnement familial homophobe ou transphobe lors du confinement.
De nombreuses personnes trans, notamment sans papiers ou/et en situation de prostitution, sont contraintes, du fait de leur situation de grande précarité, à s’exposer, et donc à être contaminées et parfois à mourir à la suite de complications liées au Covid-19.
Loi bioéthique
Ajoutons que la deuxième lecture de l’incomplète et inégalitaire loi bioéthique, dont l’élaboration traîne déjà depuis le début de la législature, a été reportée sine die.
L’ouverture de la PMA devra donc attendre. Encore. Une France qui tâtonne et reporte, une Europe qui reste muette quand les personnes LGBTQI+ sont désignées comme les boucs émissaires de paniques morales créées et entretenues par les réactionnaires, nous ne l’acceptons pas.
La crise sanitaire ne peut pas être un prétexte pour en rabattre d’un pouce sur la lutte contre les discriminations et en faveur de l’égalité des droits.
C’est la dignité et l’intégrité des personnes qui est en jeu. Nous y veillerons, en tant que personnes lesbiennes, gays, bi, trans, intersexes ou alliées, mais aussi et avant tout en tant que citoyennes et citoyens de toutes orientations sexuelles, identités de genre et caractéristiques sexuées attaché·e·s au principe d’égalité.
Face au silence qui entoure ces questions essentielles, nous demandons aux responsables politiques de tous bords, et en premier lieu au gouvernement français, d’être à la hauteur de l’époque qui s’ouvre et de reprendre sans délai le travail pour l’égalité des droits.
Nous appelons en conséquence le gouvernement à tout mettre en œuvre pour rendre ses politiques de lutte contre les discriminations plus efficaces et inclusives, à mettre en avant une diplomatie des droits humains qui prenne en compte l’orientation sexuelle, l’identité de genre et les caractéristiques sexuées, et à mettre à l’agenda la loi ouvrant la PMA dès la reprise des activités parlementaires.
Pour aller plus loin, je vous propose ce fil d’actualité rédigé par Jérôme Masegosa présentant les difficultés pour les personnes LGBTQI+ en 2021.
(1) #Thread | Journée internationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie #IDAHOT2021 #IDAHOBIT2021 et quand on voit le flot d'insultes qu'à reçu @ASSEofficiel pour un simple arc en ciel sur son logo… Le chemin reste encore long avant de mettre fin à ce fléau. #LGBT pic.twitter.com/kHkZqODQOR
— Jérome Masegosa (@J_Masegosa) May 17, 2021
Retrouvez ci-dessous les principaux éléments :
Pourquoi doit-on encore se battre en 2021 alors qu’on entend par certaines voix que nous aurions obtenu tout (mariage, PMA…), qu’on serait partout (à la TV…) ?
Justement, le simple fait d’entendre cela implique une gêne dans la question qui mérite de s’y attarder sur la forme car sur le fond, nous aurions tout ? Allez dire cela à nos ami.e.s trans ou intersexes. La discrimination administrative et le manque de droits ils connaissent.
Aujourd’hui en France c’est en réalité une hausse des agressions contre les personnes LGBTQIA qui sont constatées. Et notamment envers les personnes transgenres. La crise de la covid a exacerbé les menaces entre voisins, le harcèlement à l’école où au travail.
La France est aussi un pays où le simple fait d’avoir une carte vitale peut être discriminant pour une personne en transition, où le simple fait de déposer une plainte peur être source d’inquiétude tant les forces de l’ordre ne sont pas formés sur ces sujets et le devraient !
Dans le monde?
2021 année des zones anti LGBT en Pologne pourtant pays membre de l’Union Européenne, laissant une image très faible pour une institution incapable de faire respecter les droits humains dans son propre espace. Et on ne parle pas de la Hongrie, la Tchétchénie.
Ce sont encore près de 70 pays qui interdisent l’amour et l’acte sexuel avec une personne de même sexe et une dizaine où la simple homosexualité ou transidentité réelle ou supposée est passible de la peine de mort.
Beaucoup de réfugiés LGBT fuient ces pays pour leur survie, et arrivent pour certains en France où ils subissent une autre discrimination, violente. Devoir prouver son homosexualité lors de ses entretiens, parler de ses relations sexuelles est absolument affreux humainement.
Devoir le cacher à des compagnons d’infortune souvent eux même éduqués dans le rejet des personnes LGBT est tout aussi dur. La France, pays autoproclamé des droits de l’homme se grandirait à améliorer la prise en charge de ces êtres humains.
La France se doit aussi de sensibiliser dans les écoles, les entreprises, les stades, les administrations, les commissariats, dans tous les lieux où les #LGBTphobies sont encore légions. L’Égalité de sa devise passe par cette prise de conscience du problème.
J’en oublie la #Serophobie la peur des personnes séropositives, leur rejet, souvent assimilées à l’homosexualité par erreur, alors que le VIH nous concerne tous. Souvent rejetés par les mêmes obscurantistes, qui sont parfois les mêmes crétins à douter du préservatif.
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