Lors de la séance des Questions Orales Sans Débat de ce matin à l’Assemblée Nationale, j’ai interrogé la ministre déléguée à l’Intérieur, Marlène Schiappa, sur l’évolution des effectifs de Police nationale dans la Circonscription de Sécurité Publique de Saint-Etienne.
Dans ma question pour demander des renforts exceptionnels de policiers nationaux, j’ai évoqué les actes de délinquance, de vandalisme, les dégradations et incendies de véhicules qui se multiplient dans les quartiers Nord de Saint-Etienne à Côte-Chaude, Carnot, Terrenoire, Montreynaud, au Soleil et qui s’ajoutent aux trafics de stupéfiants quotidiens.
Dans sa réponse, la ministre a annoncé que « la CSP de Saint-Etienne continuera d’être renforcée d’ici la fin du quinquennat ». Elle a par ailleurs indiqué que « le nombre de gardiens de la paix affectés à la CSP de Saint-Etienne est passé de 381 à 411 gardiens entre le 1er janvier 2017 et le 31 mars 2021 ».
La Ministre a également évoqué précisément la situation et l’activité concrète des services de la Police Nationale dans un certain nombre de quartiers stéphanois :
« Dans le secteur de Côte-Chaude, la délinquance a reculé au cours des quatre premiers mois (…)
Dans le secteur de Terrenoire, la délinquance augmente (…). Une présence policière est donc assurée désormais tous les après-midis, jusqu’aux débuts de soirée. Il y a des contrôles régulièrement réalisés, pour le respect du couvre-feu notamment.
Dans le quartier du Soleil, les indicateurs de la délinquance témoignent d’une dégradation aussi de la situation depuis le début de l’année.
De multiples interpellations ont été réalisées grâce aux effectifs renforcés et grâce à une présence policière soutenue. Au cours des quatre premiers mois, ce sont 40 interpellations qui ont été faites dans ce quartier.
Dans le quartier de Montreynaud, la situation de la délinquance est notamment liée au trafic de drogue et appelle une forte mobilisation de nos forces.
Plusieurs points de deals ont été démantelés et ont permis 36 interpellations au cours des 4 premiers mois de l’année. Et par ailleurs la CSP bénéficie des effectifs mutualisés pour la Loire de la police judiciaire et de la police aux frontières ».
Le détail de mon intervention :
Madame la Ministre,
Dans le cadre de son déplacement sur le thème de la sécurité le 19 avril à Montpellier, le Président de la République a annoncé la création d’un certain nombre de postes de policiers nationaux d’ici la fin du quinquennat.
Pour le département de la Loire, ce sont 5 postes de policiers qui vont être créés cette année pour la circonscription de sécurité publique du Gier.
Ces renforts s’ajouteront aux 15 effectifs obtenus pour la circonscription de sécurité publique de l’Ondaine, dans le cadre de la création du Quartier de Reconquête Républicaine (QRR) de La Ricamarie et seront affectés sur ce secteur prochainement.
Je souhaite vous interroger sur l’évolution des effectifs de Police nationale dans la circonscription de Saint-Etienne.
Ces dernières semaines, ces derniers mois, les actes de délinquance, de vandalisme, les dégradations et incendies de véhicules se sont multipliées dans les quartiers Nord de Saint-Etienne à Côte-Chaude, Carnot, Terrenoire, Montreynaud, au Soleil et s’ajoutent aux trafics de stupéfiants quotidiens.
Les Stéphanois dénoncent à juste titre une réelle détérioration de leur cadre de vie dans ces quartiers populaires ainsi qu’une atteinte à leur tranquillité, à la sécurité des biens et des personnes. C’est un véritable sentiment de découragement et d’abandon qui envahit les acteurs associatifs et économiques ainsi que les habitants de nos quartiers.
A ce jour, la seule réponse du Maire de Saint-Etienne consiste à se décharger de toute responsabilité et de tout « pouvoir d’agir », préférant renvoyer l’Etat à ses carences, notamment en termes d’effectifs de la Police Nationale.
L’élu local occupant par ailleurs les fonctions de président de la commission « sécurité » de France Urbaine dénonce régulièrement le fait que l’Etat n’aurait pas tenu parole sur un engagement pris par vos prédécesseurs de créer 120 postes supplémentaires en 2016.
Il en manquerait soi-disant 90 à Saint-Etienne quand les syndicats de policiers estiment de leur coté qu’il manque entre 40 et 60 policiers pour l’ensemble du département de la Loire.
La préfète de la Loire a eu l’occasion de répondre que « la circonscription de Saint-Etienne dispose aujourd’hui d’effectifs suffisant au regard de l’activité des services et du niveau de délinquance constaté ».
Alors Madame la Ministre, qui dit vrai ?
La réponse de la Ministre :
Merci Monsieur le Président, Mesdames Messieurs les députés, Monsieur le Député Régis Juanico,
D’abord en matière de sécurité, les attentes des Français, vous le savez, vous l’avez très bien rappelé, sont fortes. Vous savez que la mobilisation du Gouvernement et des services de l’Etat est continue, notamment pour tenir l’engagement du Président de la République de la création de 10.000 postes dans la Police et dans la Gendarmerie sur le quinquennat.
Nous voulons renforcer, moderniser les moyens des forces de l’ordre, notamment grâce à des crédits en hausse de 1.7 milliards d’euros depuis 2017 et de 621 millions issus du plan « France Relance » et c’est grâce à ces mesures que chaque Français va pouvoir voir plus de force sur le terrain en 2022 qu’en 2017.
Je sais que les élus locaux sont très attachés à la présence rassurante des forces de l’ordre sur la voie publique. Je connais à cet égard les attentes très fortes du Maire de Saint-Etienne et les vôtres, Monsieur le Député.
Vous m’avez posé des questions très précises, je vais tenter de vous répondre très précisément.
D’abord je voudrais vous dire qu’entre le 1er janvier 2017 et le 31 mars 2021, le nombre de gardiens de la paix affectés à la CSP de Saint-Etienne est passé de 381 à 411 gardiens.
La CSP de Saint-Etienne continuera d’être renforcée d’ici la fin du quinquennat.
C’est un effectif qui place Saint-Etienne dans une situation favorable, adaptée au niveau d’activité de la police, et je voudrais rappeler que la ville bénéficie d’un quartier de reconquête républicaine qui a eu un renfort dédié et a permis de sanctuariser 15 policiers.
Dans le secteur de Côte-Chaude, par exemple, cette action a permis de faire reculer la délinquance au cours des quatre premiers mois d’après les chiffres que nous avons, même si je sais bien sûr que l’insécurité reste réelle et qu’elle se nourrit des nuisances du quotidien.
Dans le secteur de Terrenoire, la délinquance augmente, ce qui a des conséquences concrètes sur le personnel et les usagers des transports en commun, vous le savez mieux que personne.
Une présence policière est donc assurée désormais tous les après-midis, jusqu’aux débuts de soirée. Il y a des contrôles régulièrement réalisés, pour le respect du couvre-feu notamment.
Dans le quartier du Soleil, les indicateurs de la délinquance témoignent d’une dégradation aussi de la situation depuis le début de l’année. Avec des multiples interpellations qui ont été réalisées et ce grâce aux effectifs renforcés, grâce à une présence policière soutenue.
Au cours des quatre premiers mois, ce sont 40 interpellations qui ont été faites dans ce quartier.
Dans le quartier de Montreynaud, la situation de la délinquance est notamment liée au trafic de drogue et appelle une forte mobilisation de nos forces.
Plusieurs points de deals ont été démantelés, et ont permis 36 interpellations au cours des quatre premiers mois de l’année. Et par ailleurs la CSP bénéficie des effectifs mutualisés pour la Loire de la police judiciaire et de la police aux frontières.
La mobilisation des policiers est présente, Monsieur le Député, l’Etat y consacre les moyens nécessaires et continuera de soutenir les nouveaux projets avec de nouveaux moyens.
Il doit aussi pouvoir compter sur la mobilisation si importante des collectivités. Je crois, et je pense que c’est partagé, que c’est ensemble et de manière complémentaire et très coordonnée que nous réussirons à faire reculer la délinquance.
Je vous remercie.
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Comment arrêter la délinquance ? C’est une question préoccupante aussi bien pour nos élus que pour nous, simples habitants. Où sont les parents de cette triste jeunesse, livrée à elle-même ? Ils sont le moteur principal de leur comportement et de leur capacité à s’adapter à la Société.
Que faire pour les y aider ? Des travaux d’intérêt général ne seraient-ils pas mieux adaptés que des peines de prison au milieu de délinquants ? Nous pensons personnellement, pour l’avoir pratiqué au niveau de jeunes personnes, non délinquantes mais difficiles, que leur donner des responsabilités, leur faire confiance sur un projet déterminé, peut les aider à se structurer, et leur donner envie de vivre parmi des personnes équilibrées. Nous gérons, mon époux et moi-même un hôtel et nous y sommes régulièrement confrontés. Les jeunes personnes, foncièrement mauvaises sont rares ; nous rencontrons surtout des adolescents “perdus” à qui il faut donner envie de vivre normalement. Tout l’enjeu est là. Quels moyens a-t-on ormis quelques actions indépendantes et orphelines ?
Cette réflexion sera incontournable pour que notre Société nous accepte tous et puisse survivre.
Bien à vous,
Michelle BARTKIW,
laforetenchantee74@yahoo.fr