J’ai signé une tribune publiée dans le monde le 15 avril 2021 à propos de la situation sanitaire.
Ce cap rappelle que la maladie sévit toujours. Ce chiffre lugubre pointe les lacunes de la politique de gestion de crise depuis plus d’un an (masques, tests, lenteurs de la vaccination), quand les hôpitaux et les soignants continuent d’affronter la vague.
Comme l’a rappelé très justement l’épidémiologiste Gilles Pialoux en évoquant les 300 décès quotidiens dans notre pays en raison de la Covid-19 : « c’est un choix politique d’accepter chaque jour qu’un Boeing s’écrase. On ne peut pas dire aujourd’hui que c’est un pic, on ne sait pas ce qu’il y a derrière ».
Le virus a tellement déjoué les pronostics depuis le début de la pandémie il y a un an, que la prudence et l’humilité s’impose. La troisième vague épidémique est encore très loin d’être terminée.
Certes, le taux d’incidence au niveau national semble connaître un palier (408/100 000 et 405/100 000 en AURA) mais dans la Loire, les derniers chiffres de Santé Publique France hier soir 16 avril font état d’une remontée du taux d’incidence dans notre département à 513/100 000 contre 424 en tout début de semaine. Le taux d’incidence est de 563 pour Saint-Etienne Métropole.
Le taux d’incidence des plus de 65 ans dans la Loire atteint 394/100 000
Le taux de positivité qui s’établit à 12,5% contre une moyenne nationale de 9% est l’un des plus élevés en France avec les départements d’Ile-de-France…
Ces trois derniers indicateurs (taux d’incidence, taux d’incidence des plus de 65 ans et taux de positivité) sont les plus élevés de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Les hospitalisations sont en hausse à 560 dans la Loire (+25 en une semaine) et le nombre de patients en soins critiques et réanimation, 86, (+10 en une semaine) atteint à nouveau un niveau très élevé (pic autour de 100 lors des deux premières vagues…).
Le nombre de décès s’élève dans la Loire à 1187 décès depuis mars 2020 auquel s’ajoutent 922 résidants décédés en EHPAD.
En annonçant, lors de son allocution, le 31 mars, une réouverture progressive du pays « dès la mi-mai », Emmanuel Macron s’est placé dans une seringue : celle du calendrier au risque de créer de faux espoirs et des frustrations légitimes chez nos concitoyens.
Mais à un mois de l’échéance, le discours public n’est plus aussi ferme, Gabriel Attal a évoqué hier la réouverture progressive de « certaines terrasses, de certains lieux culturels à la mi-mai… ».
Et pour cause, outre l’évolution encore incertaine de cette 3e vague épidémique et le développement de nouveaux variants, le pic des hospitalisations ne sera atteint que dans 15 jours…
Or le nombre d’hospitalisations atteint 6000 patients et le flux de nouveaux malades à l’hôpital accentuent l’épuisement des équipes de soignants usées par plus d’un an non-stop de mobilisation dans les services pour accueillir et soigner les malades, alors que 10 000 places de réanimation étaient encore promises par Macron, il y a quelques semaines…
Ou en est-on de cet engagement et des moyens supplémentaires pour l’hôpital public ?
Nous payons aussi aujourd’hui l’impréparation notoire, le retard à l’allumage de la campagne de vaccination et sa lente montée en puissance dans la population. Dans la Loire, seules 47 700 personnes ont reçu une seconde dose, soit 6,2% de la population et 18% ont reçu une injection…
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