Merci Jacques Eloi : le sport ligérien te doit beaucoup !

Un grand merci à Jacques Eloi, président du Comité Départemental Olympique et Sportif de la Loire, qui passe le relais à Jacques Moulard et une nouvelle équipe après trente ans de bons et loyaux services.

À l’occasion de l’Assemblée Générale du CDOS – Comité Départemental Olympique et Sportif de la Loire qui avait lieu samedi à la salle de l’Embarcadère à Saint-just-Saint-Rambert, nous avons été nombreux à témoigner notre reconnaissance à un grand bénévole associatif ligérien, Jacques Eloi.

Dans un contexte morose pour la pratique sportive, les présidents de comités départementaux, mais aussi l’équipe salariée du CDOS Loire ont rendu un hommage ému à celui qui incarne si bien l’engagement au service des autres. Ses réalisations depuis 1991 en tant que président du CDOS Loire sont innombrables : création de la Maison des Sports, des bourses de haut niveau avec le conseil général de la Loire, de la plate-forme Sport-Santé 42, d’épreuves sportives comme le Raid Nature 42.

« Je suis très inquiet pour le sport amateur » : mon interview au Progrès

Les pertes en termes de licenciés sont-elle importantes ?

« On a les chiffres de perte de licenciés : on arrive, en moyenne, à une perte de 25 à 30 % du nombre de licenciés par club. Ce qui est considérable, car si vous prenez le nombre de licenciés au niveau national, soit environ 16 millions et que vous retenez moins 25 %, on est presque à 4 millions de licenciés qui auraient été perdus.

Après les chiffres sont variables d’une fédération à l’autre. Pour les sports de contact et d’arts martiaux (lutte, judo, etc.), les chiffres sont terribles. La Fédération française de judo, c’est 180 000 licenciés en moins sur un peu plus de 500 000.

Et il y a des disciplines moins touchées, celles de plein air comme l’athlétisme ou le football. En 2017, l’objectif était que d’ici 2024 on est 3 millions de pratiquants supplémentaires. Maintenant, cet objectif est caduc et il va falloir songer à juste retrouver le niveau d’avant-crise. »

Et sur le plan financier, c’est aussi très compliqué ?

« Le budget d’un club en moyenne, toutes tailles confondues, c’est 50 000 euros. Les cotisations et adhésions, c’est 40 % des ressources financières d’un club. Donc la perte financière est importante.

En gros on est sur des pertes financières équivalentes aux pertes de licenciés, de l’ordre de 25 à 30 %. Les clubs professionnels ont eu les prêts garantis par l’État (qu’il va falloir rembourser), il y a le chômage partiel pour les salariés et le fond de solidarité gouvernemental pour les associations sportives employeuses, qui ne représentent que 10 % des associations sportives, les autres sont 100 % bénévoles.

Pour ces dernières, très peu de dispositifs ont été mis en œuvre au niveau national, bien que les collectivités locales continuent à assurer les subventions. On n’a pas de mesures, à part le Pass’ Sport, incitatives qui permettraient de venir en aide sur le plan économique aux clubs amateurs, notamment sur le volet sponsoring. 20 % des ressources des clubs viennent de financement privé, notamment des sponsors locaux.

Or ces partenaires sont des artisans, des commerçants, des bars et des restaurants… Des secteurs qui ont été les plus impactés par la crise. Je suis inquiet sur le tissu des partenaires qui accompagnent les clubs. »

Vous êtes globalement inquiet pour le sport amateur ?

« Je suis très inquiet. Il y a des disciplines sportives qui sont dans des situations extrêmement compliquées, en particulier pour repartir. Il n’y aura pas de perspectives de reprise avant l’été ou la rentrée 2021, on en est maintenant quasiment sûr.

Je suis très inquiet sur la perte du lien humain et de vie sociale, on n’est pas sûr que les licenciés reviennent en club, ils ont pris d’autres habitudes. Inquiétude aussi sur la lassitude et l’érosion possible de l’engagement des bénévoles.

On parle de masques sportifs, d’expérimentations d’évènements en plein air mais il y en a très peu, des expérimentations… Les perspectives, pour le sport, on ne les voit pas bien. »

Propos recueillis par Guillaume Laclotre