C’est avec beaucoup d’émotion que je viens d’apprendre le décès de Jean Segura qui endeuille une nouvelle fois la commune de Saint-Priest-en-Jarez.
Le 8 mai 2016, à l’occasion des cérémonies du 71ème anniversaire commémorant la capitulation de l’Allemagne nazie le 8 mai 1945, nous avions honoré avec le maire Jean-Michel Pauze, le résistant Jean Segura en l’élevant au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur.
Né le 16 septembre 1924 à Saint-Etienne, de parents immigrés espagnols originaires d’Andalousie, Jean est le 3ème d’une fratrie de six enfants.
Travaillant dès l’âge de 14 ans, après la fin de sa scolarité obligatoire, à la papèterie du Val Furet à Saint-Etienne, qui avait auparavant employé son père décédé d’un infarctus, il y rencontre René Pouzache, qui l’incite, alors que la France est occupée, à rejoindre un mouvement de Résistance.
C’est en collant et distribuant des tracts entre Bellevue et Le Royal qu’il se fait arrêter, en lieu et place de l’actuel square Jean Moulin.
Il est alors condamné, plus lourdement que les autres, du fait de ses origines espagnoles, car à l’époque où la guerre civile fait rage en Espagne, les Républicains espagnols qui fuient Franco pour venir en France sont assimilés arbitrairement à des communistes.
Il écope d’une peine de 2 ans partagée entre la prison et différents camps de concentration. Il n’a alors que 17 ans.
A la libération de Limoges, il entre dans l’armée française jusqu’à la fin de la guerre, puis est démobilisé à tout juste 21 ans.
Ayant échappé à une fièvre typhoïde contractée dans un camp de concentration, une tuberculose le frappe à nouveau. Il part alors en sanatorium à Hauteville-Lompnes, dans l’Ain.
Il exercera par la suite la profession de journaliste à Saint-Etienne, au journal « le Patriote ». C’est là qu’il recrutera celle qui devint son épouse, Solange, décédée depuis une dizaine d’années.
A la fermeture du journal, il devient responsable du syndicat des locataires à la Bourse du Travail, où il exerce en qualité de juriste.
Il se lance ensuite dans la profession d’agent immobilier, après avoir passé une capacité en droit, en ouvrant une agence place Albert Thomas.
Toute sa vie, Jean a été un autodidacte. Dès lors que ses finances le lui ont permis, il a fait construire sa maison à Saint-Priest en Jarez, qu’il habite depuis près d’un demi-siècle.
Quel parcours et quel exemple !
J’adresse toutes mes condoléances à sa famille et à ses proches.
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