Même trente ans après, les témoignages glaçants des victimes de violences sexuelles dans le sport comme ces trois anciennes gymnastes du Pôle France de Gymnastique à Saint-Etienne ne peuvent plus être passés sous silence ou ignorés.
La parole se libère avec 400 signalements de violences sexuelles auprès de la cellule ministérielle dédiée au recueil de la parole des victimes en un an.
Le travail de libération de la parole s’intensifie, il faut l’encourager et l’accompagner tout comme le travail de sensibilisation des jeunes, de leurs familles et de leurs encadrants dans les structures d’excellence engagé depuis près de deux ans par des associations comme Colosse aux Pieds d’Argile de Sébastien Bouehl ou dans notre territoire par l’association AISPAS (Association Interprofessionnelle de Soins et Preventions des Abus Sexuels) de Sylvie Barjon.
La justice a classé l’affaire sans suite en raison de la prescription des faits. Mais une enquête administrative du Ministère des Sports est en cours pour établir les responsabilités à l’époque et aussi rassurer sur le fonctionnement irréprochable du Pôle France de Gymnastique aujourd’hui.
Le contrôle d’honorabilité des bénévoles encadrants en plus des professionnels à partir du 1er février 2021 est un progrès dans la prévention des violences sexuelles dans le sport.
Il permettra de croiser les fichiers des fédérations sportives avec le bulletin 2 du casier judiciaire et le Fichier Judiciaire des Antécédents en matière d’Infractions Sexuelles et de Violences (FJAISV).
Pour rendre effectif ce contrôle d’honorabilité élargi aux deux millions de bénévoles encadrants dans les clubs sportifs, l’Etat devra consacrer à cette mission des moyens humains supplémentaires dans les services déconcentrés comme je le rappelais ici dans cette tribune à Libération en mars 2020 :
En plus des actions menées par le ministère des Sports, une évolution législative s’impose dans le mode de gouvernance des fédérations sportives afin de veiller à l’intégrité morale et physique de leurs adhérents. Lire la suite
Nous avions rendu avec mon collègue député Cédric Roussel au mois de juillet 2020 les conclusions de notre rapport d’évaluation de la loi Braillard de 2017 avec des propositions de renforcements des mesures de lutte contre les violences sexuelles dans le sport.
Par exemple :
Élaborer et diffuser des guides de bonnes pratiques pour la prévention des comportements susceptibles de porter atteinte à l’intégrité physique et psychique des jeunes sportifs, sous l’autorité des fédérations et ligues.
D’après le témoignage recueilli par notre mission de Sarah Abitbol, ancienne championne de patinage artistique, nous Pons nous pourrions nous inspirer des bonne pratiques aux États-Unis, où il existe un document qui prescrit des normes de comportement strictes dans les rapports entre sportifs et éducateurs ou entraîneurs.
On citera, par exemple, la distance à respecter entre les entraîneurs et les pratiquants (y compris dans l’aide apportée à la réalisation de gestes techniques), l’interdiction pour les encadrants d’entrer directement en contact avec les jeunes sportifs par le biais des réseaux sociaux ou le principe de l’accès des vestiaires réservés aux seuls pratiquant(e)s.
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