Saint-Etienne, dans l’histoire du mouvement ouvrier et syndical, a toujours été à la pointe des mobilisations sociales pour la conquête de nouveaux droits en faveur des travailleurs : interdiction du travail des enfants, journée de huit heures, réduction du temps de travail, congés payés ou caisses de sécurité sociale…
Ces acquis du droit du travail ont souvent été le fruit des mobilisations des ouvriers ou « gueules noires » de nos bassins industriels et miniers.
Aujourd’hui, les salariés ultra-précarisés, les « forçats du guidon, de l’uberisation et de la foodtech » de la plate-forme de livraison Uber Eats reprennent le flambeau de cette mobilisation sociale pour obtenir une amélioration de leurs conditions de travail.
Leur temps de travail quotidien est progressivement passé de huit à une quinzaine d’heures, pour gagner la même chose et leurs rémunérations sont tombées en quelques mois de 1,60 le kilomètre à 90 centimes.
Des conditions de plus en plus dégradées alors qu’en tant qu’auto-entrepreneurs (pour la plupart), ils n’ont pas droit au chômage et doivent se payer eux-mêmes leur mutuelle. Sans compter qu’ils ne cotisent pas pour la retraite.
Après deux grèves très suivies les 13 et 18 décembre décembre, les 200 livreurs stéphanois ont obtenu un tarif horaire minimum, une rémunération minimum de 10 euros entre 11h30 et 13h30 et de 12 euros entre 19h00 et 21h00, à condition d’avoir effectué au moins deux courses dans l’heure et d’atteindre un taux d’acceptation des commandes proposées de 85%.
Une prime de pluie, inférieure à celle qui existait avant le premier confinement, vient d’être rétablie, à hauteur d’un euro par commande.
Cette première mobilisation en appelle d’autres : “ce qu’on a obtenu est très insuffisant. Il faut aussi une rémunération minimum pour les autres moments de la journée durant lesquels on travaille”, un des porte-paroles des coursiers.
Au-delà de ce minimum horaire, les livreurs demandent un prix plancher par livraison. Ils le considèrent entre 4 et 5 euros. Ils demandent également la suppression du système de notes sur Uber Eats.
De nouvelles actions auront lieu après les Fêtes… et pourraient être élargies, l’accord ne s’appliquant pas aux autres plateformes de livraisons de repas comme Deliveroo.
Plus largement, j’en appelle comme Jerome Saddier et de nombreux acteurs économiques et syndicaux à un statut plus protecteur de l’ensemble de ces travailleurs « ubérises ».
Plus de 50 acteurs économiques, du numérique et partenaires sociaux demandent au gouvernement de prendre des mesures d’urgence… Lire la suite
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