J’étais l’invité, cette semaine, de l’émission “7 minutes chrono”, présentée par Sylvain Carcélès, sur TL7. Au menu : crise sanitaire, travail parlementaire, soutien à la vie associative et aux bénévoles, soutien aux clubs sportifs et Pass Sport, la situation des jeunes…
Le détail de nos échanges :
SC : « Merci de venir nous voir aujourd’hui. Alors quand on vous suit sur les réseaux, on voit que vous faites très régulièrement le point sur l’évolution du Covid dans le Département. Quel regard vous portez aujourd’hui sur la crise que traverse la France, le Département ? Alors crise sanitaire mais socio-économique aussi. »
RJ : « Oui, très tôt j’ai lancé l’alerte mi-octobre pour dire qu’on avait un tsunami sanitaire qui s’annonçait puisque vous savez que notre Région, Auvergne-Rhône-Alpes, mais plus particulièrement la Loire, l’agglomération de Saint-Etienne, certaines communes aussi, sont l’épicentre aujourd’hui de la pandémie de la 2e vague.
Il était important que les responsables politique avec la Préfète de la Loire qui fait un point chaque semaine avec les principaux élus du Département :, on puisse être des relais pour porter la parole de responsabilité auprès de nos concitoyens ;
Parce qu’on le sait, il y a pu avoir cet été et après l’été, on va dire aussi des comportements qui se sont un peu relâchés sur les gestes barrière, sur tout simplement les gestes de protection par rapport à la Covid 19 et il était important de le faire très tôt, sachant qu’aujourd’hui, nous ne sommes pas au pic sanitaire avec un nombre important d’hospitalisations et de malades en réanimation !
SC : « On a l’impression que c’est de plus en plus difficile ? »
RJ : « Alors, la 2e vague, d’abord elle fait beaucoup plus d’hospitalisations, plus de réanimations et plus de décès aujourd’hui que la 1ère vague. On est effectivement, en plus, dans le territoire en France où le taux d’incidence a été le plus haut, donc il ne faut absolument pas relâcher les comportements !
Vous savez aussi que d’autres Départements comme la Savoie ont rejoint le peloton de tête de la Loire ou de la Haute-Loire, donc voilà. Il faut continuer à avoir des comportements responsables. »
SC : « Quel est le job de l’élu que vous êtes, du Député que vous êtes dans une crise comme celle-ci, alors qui touche l’ensemble des pans de la société : les entreprises, les associations ? Vous êtes très investi dans le milieu du Sport et de l’associatif. Quel est votre job, comment vois pourriez définir votre mission et comment vous voyez, vous considérez votre mission en général ? »
RJ : « D’abord, on continue à légiférer, c’est nécessaire. On continue à avoir une vie démocratique et une vie parlementaire, à voter des textes ou tout simplement des correctifs budgétaires, par exemple pour venir en aide aux entreprises aux commerçants ou sur les questions d’urgence sanitaire, bien évidemment.
Et puis on a un rôle de contrôle en ce moment, beaucoup par visioconférence, effectivement et on s’est beaucoup investi depuis 6 mois, notamment avec Marie-George Buffet, l’ancienne Ministre des Sports, sur les effets de la Covid 19 sur les jeunes, sur les enfants.
Je me suis un petit peu plus penché sur la question de l’impact de la crise sanitaire sur la Vie associative d’une part, qui connait une coupure sans précédent, plus de 8 mois et sur le monde sportif amateur, où là je demande, effectivement au Gouvernement, des mesures supplémentaires parce qu’on n’a pas pris la mesure aujourd’hui des conséquences de cette crise sanitaire sur le milieu associatif et sportif. »
SC : « Vous avez été entendu ? »
RJ : « Non ! »
SC : « Aujourd’hui, est-ce qu’il y a des réponses qui sont apportées ? »
RJ : « Pas suffisamment, on a besoin d’avoir, puisqu’il y a eu des pertes financières importantes entre mars et juin du fait des événements annulés, on l’a calculé avec La Centrale du Sport qui est une start-up stéphanoise.
10.000€ en moyenne [de perte] avec les recettes de buvette aussi qui ne rentraient pas dans les clubs amateurs, mais on sait maintenant que ces événements n’ont pas pu être reprogrammés entre septembre et décembre.
Il y a un 2e coup d’arrêt et ce coup d’arrêt, il faut être fatal pour beaucoup de structures associatives ! Donc, on a besoin d’un Fonds d’urgence au moins de 150 millions d’euros à 200 millions d’euros au niveau national. Pour le moment, c’est 15 à 30 millions, bon…
SC : « Ce qui est dans le Plan de relance, c’est ça ? »
RJ : « On est très loin du compte. Dans le Plan de relance, il y a quand même assez peu de crédits pour le Sport sur 2 ans : 120 millions d’euros, quand la Culture a 2 milliards !
Et puis, nous avons demandé aussi des mesures sur le plan fiscal et notamment un crédit d’impôt qui permettrait aux partenaires, c’est-à-dire aujourd’hui, eh bien aux sponsors locaux : les artisans, les commerçants, les bars, les restaurants qui accompagnent les clubs amateurs, pour pouvoir avoir une réduction fiscale exceptionnelle de 80% au lieu de 60, au moins jusqu’à la fin de l’année.
Et puis la 3e mesure, elle est très importante, j’espère qu’elle se mettra en œuvre dans les premiers mois de 2021, c’est l’idée d’un Chèque Sport, d’un Pass Sport qui permettrait de soutenir la dépense des familles sur le plan sportif, la reprise des licences mais aussi l’achat d’équipements sportifs, pour accompagner la reprise.
Alors, il y a toujours des incertitudes, peut-être qu’il y a une 3e vague, peut-être une 4e vague ? Le vaccin, on ne sait pas quand il sera à disposition, mais bien évidemment nous, on se met dans la position d’une reprise de l’activité physique et sportive, dans les clubs amateurs au moins en janvier/février et donc pour cela, il faut accompagner.
Et ce Chèque Sport, ce serait à peu près 800 millions d’euros à 1 milliard d’euros, donc je pense que c’est tout à fait significatif pour le Sport français. Mais, pour l’instant, nous n’avons pas obtenu ces crédits-là.
SC : « De manière générale, quel impact, à plus ou moins long terme, ce Covid et la difficulté des associations etc, aura un impact sur nos vies futures ? Le manque de Sport, la Vie associative qui s’arrête ? Ça va forcément déboucher sur des problématiques. »
RJ : « Alors, il y a un effet très direct de la diminution de l’activité physique et sportive, même si pendant le confinement, vous le savez, il y avait des dérogations, même si à Saint-Etienne, il y a eu quelques soucis par rapport à cela, par rapport au jogging, mais bon, bref, passons !
Il y a des effets de la sédentarité et du fait qu’aujourd’hui, beaucoup de personnes : les enfants et les jeunes en particulier, se retrouvent beaucoup plus encore, devant les écrans. Alors, le retour à l’école aurait dû être accompagné d’un plan spécifique d’activité physique et sportive, d’EPS en plus à l’école, ça n’a pas été véritablement le cas mais aujourd’hui il y a une prise de poids très forte, de plusieurs kilos en moyenne. »
SC : « Conséquence de la sédentarité. »
RJ : « Voilà, chez les plus jeunes et donc pour ça, il va falloir un plan spécifique aussi pour pouvoir revoir ce problème-là. Il y a un problème aussi psychique, psychologique, beaucoup de troubles liées aussi à une alimentation qui a été beaucoup plus perturbée et donc il faut qu’on se penche sur ces questions-là.
Fin novembre, nous allons remettre un certain nombre de propositions à notre Commission d’enquête avec Marie-George Buffet, que nous sommes en train de mener sur les effets de la Covid 19 sur les jeunes et les enfants. »
SC : « En 20 secondes, donc pas évident d’être jeune aujourd’hui ? »
RJ : « Non, ce n’est pas évident et on dit, bon, beaucoup que le virus ne se transmet pas par les enfants forcément, alors moi pour le coup j’ai été testé positif suite à une transmission par mon fils qui avait joué un match de basket, sport-co, voilà, où difficile de respecter les gestes barrière. Donc, bien évidemment, je n’aime pas le terme de « génération sacrifiée » mais j’espère que ces jeunes-là, on ne va pas leur prendre un an, deux ans, trois ans de leur vie.
Que ça ne se traduise pas par moins de Sport, moins de Culture, moins d’apprentissages effectivement fondamentaux et que ça ne se traduise pas par une perte de relations sociales. Aujourd’hui, le principal danger dans cette crise, c’est la perte de vie sociale et en plus, la crise économique et sociale qui vient. On en reparlera avec le Revenu Universel bientôt ! »
SC : « Merci beaucoup, Régis Juanico, Député de la Loire d’être venu nous voir.7 minutes, c’est très court, évidemment mais c’est le concept ! Je vous retrouve demain sur TL7 pour un nouveau 7mn Chrono. A demain. »
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