Pourquoi parler du combat commun des enseignants et des bénévoles associatifs ? Parce que ce sont deux catégories qui mériteraient une meilleure reconnaissance et qui ont tout à craindre de la prochaine réforme des retraites.
Les enseignants ont été très mobilisés ces dernières semaines et sont extrêmement inquiets sur le niveau de leur pension. Le Gouvernement a reconnu leur faible niveau de revenu, des salaires moins élevés qu’ailleurs, et que les primes n’étaient pas prises en compte dans le calcul des pensions de retraites et a promis une revalorisation des salaires ou des primes d’ici 2037 qui serait inscrite dans une loi de programmation. Pourtant, le Conseil d’Etat a indiqué l’impossibilité pour le Gouvernement de donner une injonction aux futurs gouvernements, faisant de cette promesse un article inconstitutionnel du projet de loi.
Pour les bénévoles, les petits dispositifs qui ont été voté, comme le compte d’engagement citoyen mis en place en 2016, qui permet d’avoir 20h de formation après 200h de bénévolat chaque année, mettent beaucoup de temps à être mis en oeuvre. On a beaucoup de découragement dans le monde associatif qui tient pourtant bon, grâce notamment aux bénévoles.
Les financements publics sont en diminution, il y a même sans doute dans les prochains mois un nombre de services civiques qui seront en diminution puisque les financements pour le Service National Universel vont se faire au détriment de l’actuel service civique.
Il y a beaucoup d’associations qui ont perdu les contrats aidés et qui même si ce ne sont pas des emplois, ce ne sont pas des salariés, ont trouvé dans les services civiques les moyens de décharger les bénévoles d’un certain nombre de taches du quotidien dans les associations. Beaucoup de bénévoles baissent les bras car beaucoup de travail pèse sur leurs seules épaules. Mais, comme je le dis souvent au Gouvernement, la vie associative tient bon notamment grâce aux retraités. Il y a 40% des retraités qui sont dans la vie associative, et parmi les bénévoles responsables qui sont 2 millions, plus de 50% des retraités. Sans les retraités, il n’y a pas de bénévoles responsables, il n’y a pas de vie associative. Or, le conseil d’orientation des retraites a indiqué que le taux de participation à la vie associative des retraités dépend de la bonne santé des retraités. Un retraité en mauvaise santé s’implique 3 fois moins qu’un retraité en bonne santé. L’espérance de vie en bonne santé est de 63 ans et demi. L’âge de liquidation moyen à la retraite est autour de 62 ans. Mettre en place un âge pivot à 65 ans, qui serait amener à évoluer par la suite, avec une décote importante, beaucoup plus de retraités vont partir en mauvaise santé et qui n’iront pas s’impliquer dans la vie associative.
J’ai défendu cette position à l’Assemblée nationale car je n’ose imaginer ce que serait la vie associative sans les retraités.
Beaucoup de responsables associatifs questionnent sur les possibilités de financement, sur les subventions, sur les réserves parlementaires qui n’existent plus, qui ont en partie été remplacées par les Fonds de Développement de la Vie Associative (FDVA), qui est un dispositif moitié moins intéressant mais qui permet tout de même aux associations d’avoir un financement de leur fonctionnement ou de leurs projets. En 2019, on a retrouvé un niveau correct d’à peu près 60.000€ par association en moyenne. C’est à peu près le niveau qu’on pouvait avoir auparavant avec la réserve parlementaire bien qu’il manque la relation simple, directe avec les associations. Et puis, la nouveauté, nous avons réussi à convaincre le Ministre Gabriel ATTAL qu’il fallait réintroduire les parlementaires autour de la table, en 2020, pour les prochaines campagnes de subventions, nous serons autour de la table pour donner notre avis.
En ce qui concerne mes nouvelles responsabilités à l’Assemblée nationale, en 2019, je suis devenu Vice-Président de la Commission des Affaires Culturelles et de l’Education, j’ai une mission d’évaluation de la loi Braillard avec le Député Cédric ROUSSEL, après avoir travaillé en commission d’enquête sur la lutte contre les groupuscules d’extrême droite, depuis quelques mois, je suis engagé dans une mission d’information sur la concrétisation des lois sur le terrain. Il s’agit de voir comment les dispositifs législatifs vivent dans le quotidien de nos concitoyens. Il y a également deux rapports à suivre dans le comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques, avec Nathalie SARLES sur les inégalités d’accès à l’enseignement supérieur et sur Parcoursup, et sur l’évaluation des politiques de prévention en matière de santé publique, et en particulier sur la sédentarité, prévu pour 2021.
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Merci Régis pour ces actions de défense de la vie associative fondement de l’éducation populaire…
Yvan Serpouey.